Le jury SIGNIS récompense le film « Lourdes »

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Au 66ème festival du film de Venise

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ROME, Lundi 14 septembre 2009 (ZENIT.org) Le film « Lourdes » de l’autrichienne Jessica Hausner, présenté en compétition au 66ème festival du film de Venise (Italie), a remporté le prix du jury SIGNIS. 

 « Un film qui traite de nos attentes, nos peurs, nos doutes par rapport à ce qu’on appelle un miracle », commente sur les antennes de Radio Vatican, Magali Van Reeth, qui faisait partie du jury du festival au titre de secrétaire générale de SIGNIS France. 

Se disant peu étonnée de l’engouement suscité le jour de sa projection, le 4 septembre dernier, Magali Van Reeth, reconnaît qu’« en ce moment tout ce qui traite du religieux intéresse énormément tous les journalistes de cinéma, car cela  reflète à la fois des problèmes et des aspirations de la société ». 

Lourdes raconte le séjour dans la cité mariale d’une jeune femme, Christine, que sa sclérose en plaques a condamnée à la chaise roulante. Elle est accompagnée par des volontaires de l’Ordre de Malte et parcourt la ville d’un bout à l’autre, entrant dans le système « ultra-organisé » de la ville sanctuaire. 

Dans une société « parfois extrêmement cartésienne », commente Magali Van Reeth, le miracle ne peut qu’attirer les gens et les interpeller : pourquoi parle-t-on encore de miracle aujourd’hui au XXIème siècle ? », amenant, selon elle, des questionnements particuliers sur la foi ou sur la religion de façon plus générale.  

« Ce film nous permet non pas d’avoir une réponse toute faite mais d’avoir des éléments de réponse en fonction de notre sensibilité. C’est-à-dire que la réalisatrice a filmé ‘Lourdes’ sans jugement sur ce qu’elle voit », souligne-t-elle. 

« On a envie de mieux comprendre pourquoi certaines personnes se battent pour la religion alors que pour d’autres c’est un facteur de paix et de justice », poursuit-elle. 

Estimant que les artistes ont probablement quelque chose à nous dire sur ce point, Magali Van Reeth pense que l’intérêt de ce film « vient peut-être aussi de ce qui tourne autour de la science où la raison ne sait pas encore définir ou ne peut pas définir tout ce qui tourne autour du mystère ».  

Interrogée par Radio Vatican sur la réalité des faits vécus à Lourdes et dépeints dans le film, la secrétaire générale de SIGNIS France reconnaît « un certain parti pris » de la réalisatrice, qu’elle juge « normal », mais où elle constate que « la foi des catholiques n’est ni raillée ni mise à mal ».  

Au contraire, dit-elle, les choses sont montrées comme elles sont : « Là où il ne devrait y avoir que de la compassion, il y a parfois de la mesquinerie », relève-t-elle,  « parce que les croyants sont des gens de chair et d’os avec leurs souffrances, avec leurs maladresses, leurs faiblesses ».

Pour elle, « ceci rend bien aussi une certaine réalité quand nous chrétiens et nous surtout, catholiques, allons en pèlerinage ».  

« Qu’a t’attend on vraiment ? Que va-t-on chercher ? Est-ce simplement une démarche égoïste ou est-ce une démarche spirituelle? », s’interroge-t-elle. Et le film, selon elle, pose très bien la question.  

Les portes de la célèbre Mostra du cinéma de Venise se sont refermées le 12 septembre au soir. L’Israélien Samuel Maoz a remporté le Lion d’or, l’enjeu principal de la compétition,  avec « Lebanon », un premier film autobiographique qui montre l’enfer de la guerre depuis l’intérieur d’un char. 

Pour l’année 2009, « Lourdes » est le troisième long-métrage soutenu par la région Midi-Pyrénées.

Etant une coproduction austro-germano-française, il est également soutenu par les régions de Vienne, Berlin-Brandebourg et Nordrheim-Westfalen. 
 

Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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