Le hasard n'écrit pas de messages, foi de Brunor (2 ) !

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Un nouvel album Bd pour « l’intelligence de la foi »

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ROME, jeudi 3 novembre 2011 (ZENIT.org) – Brunor est dessinateur et scénariste chrétien : il a publié plusieurs vies de saints en bandes dessinées ( Bernadette, Jeanne d’Arc, saint Martin, Monsieur Vincent), dans la collection « A ciel ouvert »… Il a déjà présenté des albums aux lecteurs de ZENIT (Cf. Zenit des 21 décembre 2005, 3 décembre 2008, 4 décembre 2008, 13 avril 2010). Ce mois-ci, sort un nouvel album de la série « Les indices pensables », dont le titre ne manquera pas d’attirer l’attention : « Le hasard n’écrit pas de messages ». L’auteur le présente aux lecteurs de ZENIT.

Résumé de l’épisode précédent (Zenit du 2 novembre 2011) : Les formidables progrès dans la connaissance nous permettent de trouver des indices de l’existence de Dieu, et de les partager avec ceux qui cherchent. Car nous voyons se confirmer l’intuition de saint Augustin : le Livre de la Création nous parle du Créateur.

Pourtant jusqu’à présent, l’Église n’a jamais parlé « d’indices » disponibles grâce aux sciences ?

En effet, car les « sciences » expérimentales n’étaient pas encore inventées, ou du moins, pas encore opérationnelles. Il faut attendre le milieu du XXème siècle pour que l’astro-physique nous informe quant à l’âge de la Terre, puis celui de l’Univers entier, et que la biologie découvre le message génétique… Jusqu’à ces découvertes, nous étions assez démunis, et les tentatives de comparer Bible et sciences se sont soldées par des erreurs connues sous le nom de « concordisme ». Un terme qui fait douter les chrétiens quant à la possibilité de comparer Bible et sciences. Mais c’est à cause d’une définition erronée du concordisme.

Quelle serait la définition du « concordisme » ?

« Au XIXème siècle : tentative d’interprétation des textes pour les faire concorder avec les sciences naissantes ». Comme on le constate, ce qui est critiqué c’est la tentative d’in-ter-pré-ta-tion. Ce bricolage des textes est une forme d’imposture qu’il fallait condamner. Ce n’est pas la comparaison entre les textes et la réalité qui est condamnable, c’est la manipulation des textes. Cette distinction est très importante, car si on ne la comprend pas, on se condamne soi-même à un aveuglement par rapport à toutes les confirmations que nous offrent les progrès de la connaissance. Cet aveuglement conduit au fidéisme qui est condamné par l’Église.

Et la définition du « fidéisme » ?

Il s’agit de la doctrine selon laquelle la vérité ne peut être connue que par la tradition, non par la raison. Elle a été condamnée en 1838. Des philosophes comme Kant ont tout fait pour nous convaincre qu’il existait un mur infranchissable entre foi et raison. Il en donne une image : j’ai dû sacrifier une partie du « connaître » pour faire une place au « croire ». Comme s’il fallait subir une lobotomie partielle de l’intelligence pour placer la croyance quelque part…

Mais tout le monde n’a pas étudié Kant !

En effet, et pourtant cette idée imprègne notre civilisation, comme une « intox ». A tel point que le Pape Jean-Paul II a jugé bon de publier son encyclique Fides et ratio, pour rappeler aux chrétiens qu’il n’y a pas de paroi étanche entre foi et raison. Le Pape n’aurait sans doute pas eu besoin de faire cette mise au point s’il n’y avait pas de risque dans ce domaine. Mais beaucoup de chrétiens avaient renoncé à envisager qu’on puisse aider des agnostiques à mesurer à quel point l’idée de Dieu Créateur est envisageable pour l’intelligence. D’où un certain retard dans ce domaine…

En somme, c’est ce que Benoît XVI a dit à Ratisbonne : il s’agit de (ré)concilier foi et raison ?

C’est un beau défi à relever. Essayer de montrer, de façon vérifiable, qu’il existe de nombreux indices de l’existence de Dieu. Dans cette démarche, on peut s’appuyer sur l’Eglise qui n’a cessé d’affirmer la dignité de l’intelligence et de la raison humaine depuis saint Paul aux Romains. D’ailleurs c’est encore plus ancien, car la méthode des hébreux pour discerner le vrai prophète du faux, n’est autre que la vérification, la méthode expérimentale. La vraie prophétie, c’est celle dont on peut observer la réalisation. (Parfois le prophète prévient que telle prophétie se réalisera plus tard, cette génération ne la verra pas se réaliser, mais auparavant, il a fait ses preuves avec des annonces confirmées et vérifiées).

Et Jésus lui-même répète à plusieurs reprises : « Si vous ne me croyez pas, croyez du moins, à cause des œuvres que vous me voyez faire…», méthode expérimentale. Une citation trop méconnue, bien que reprise dans plusieurs documents récents de l’Eglise, m’encourage dans cette recherche d’indices vérifiables :«Dieu peut être connu par la lumière naturelle de la raison humaine, à partir des êtres créés, d’une manière certaine»(Concile Vatican I, Humani Generis, CEC 36).

Suite et fin, demain…

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ZENIT Staff

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