Le thème de la prochaine Journée mondiale de la Paix « Le droit international, un chemin pour la paix » entend souligner l’importance du droit en tant que garantie des relations internationales qui visent à promouvoir la paix entre les nations. La récente guerre en Irak a mis en évidence toute la fragilité du droit international, en particulier en ce qui concerne le fonctionnement des Nations unies.
Ce thème traduit une conviction profonde du Saint-Père Jean-Paul II: « Le droit international a été pendant longtemps un droit de la guerre et de la paix. Je crois qu’il est de plus en plus appelé à devenir exclusivement un droit de la paix conçue en fonction de la justice et de la solidarité » (Discours au Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, 13 janvier 1997, n. 4; cf. ORLF n. 2 du 14 janvier 1997).
Les principes fondamentaux qui inspirent cette conviction sont ceux-là mêmes qui animent l’engagement de l’Eglise en faveur de la paix: l’égalité en dignité de toute personne humaine et de toute communauté humaine, l’unité de la famille humaine, le primat du droit sur la force.
L’humanité se trouve face à un défi crucial: si elle ne parvient pas à se doter d’institutions réellement efficaces pour conjurer le fléau de la guerre, elle court le risque de voir le droit de la force l’emporter sur la force du droit.
Comme l’a affirmé le Concile Vatican II, la paix « n’est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique, mais c’est en toute vérité qu’on la définit « œuvre de justice » (Jn 32, 17) » (Constitution pastorale Gaudium et spes, n. 78).
Au niveau mondial, le droit international est appelé à constituer un instrument de justice capable de produire des fruits de paix. Le droit a donc la tâche de réglementer harmonieusement la réalité internationale – qui n’est plus uniquement constituée de sujets de nature étatique – afin de prévenir les conflits sans recourir aux armes, mais à travers des mécanismes et des structures en mesure d’assurer la justice, en éliminant les causes de conflits potentiels.
Le monde actuel a plus que jamais besoin de vivre dans un esprit de légitimité internationale renouvelé et authentique: la prochaine Journée mondiale de la Paix entend offrir la contribution de l’Eglise dans cette perspective.
©L’Osservatore Romano – 22 juillet 2003
