Le directeur de Caritas Internationalis commente l’encyclique du pape « Deus caritas est »

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Entretien avec Denis Viénot

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ROME, Vendredi 3 février 2006 (ZENIT.org) – A l’occasion du symposium international organisé à Rome par le Conseil pontifical « Cor Unum » (23-24 janvier), Zenit a rencontré Denis Viénot, le nouveau président de Caritas Internationalis. Dans cet entretien, évoquant la publication de la première encyclique du pape Benoît XVI « Deus caritas est », Denis Viénot présente les nouveaux défis que la Caritas internationale entend relever.

Zenit : La première encyclique du pape Benoît XVI vient d’être rendue publique. Elle porte sur Dieu qui est Amour. Est-ce que la publication de cette encyclique va avoir des conséquences concrètes au niveau de Caritas Internationalis

Denis Viénot : La réaffirmation par le pape de la place de la dimension caritative dans la mission de l’Eglise est une source de motivation renouvelée pour Caritas Internationalis et ses membres. Son insistance sur la nécessaire organisation de la charité aux niveaux des paroisses, des diocèses, des pays et au niveau international nous pousse aussi dans un esprit d’efficacité et de créativité, intégrant la nécessité d’agents salariés et bénévoles compétents et motivés par l’amour du prochain.

Zenit : Le mot « charité » est pour de nombreuses personnes synonyme de « donner de l’argent aux pauvres ». Mais ne s’agit-il pas d’une vision étriquée du concept chrétien de charité ?

Denis Viénot : La charité est comme le dit le pape « sociale », donc tant du niveau de la personne que des groupes sociaux; elle est globale comme le dit Paul VI dans Populorum Progressio, s’adressant à « toute la personne ». Certaines déviances trop assistancielles du passé et même malheureusement encore actuelles existent bien sûr. Certes l’urgence immédiate est souvent nécessaire mais à organiser dans une durée limitée et débouchant sur la mise en oeuvre des talents des bénéficiaires.

Zenit : Le pape souligne dans l’encyclique que Dieu est Amour, qu’il aime en particulier les pauvres, les faibles et les marginalisés. Comment oeuvrez-vous au niveau de la Caritas internationale pour insister sur cet aspect ?

Denis Viénot : Clairement l’action de Caritas concerne des services à rendre à des personnes dans le besoin, des actions visant les personnes et les populations exclues, marginalisées. Les communautés chrétiennes, les acteurs Caritas doivent se penser en interaction avec les pauvres pour former des communautés inclusives et renouvelées cheminant vers plus de charité, de justice, de solidarité. La relation est le coeur de cette démarche. Il n’y a pas de bon pauvre et de mauvais pauvre, de bon migrant et de mauvais migrant. La charité va la main dans la main avec la parole de Dieu et sa célébration.

Zenit : A votre avis, que manque t-il à de tant de chrétiens dans l’aide qu’ils apportent aux personnes dans le besoin ?

Denis Viénot : De réaliser que c’est Dieu lui même qu’ils rencontrent ( Mt 25). Cela fait peur ; cela rend humble ; cela fait se dépasser. Qu’ils continuent surtout et qu’ils développent des relations.

Zenit : La conférence internationale sur la charité vient de s’achever à Rome, quels sont les nouveaux défis que la Caritas se propose de relever ?

Denis Viénot : Cette conférence voulait surtout traiter de la coopération entre les organismes et les institutions. Dans la variété des projets cette coopération est indispensable et vitale. Chacun agit selon ses motivations, moyens et compétences. Le défi est aujourd’hui de développer ces échanges avec les organisations internationales, la société civile, les membres de l’Eglise catholique, les autres Eglises et religions, avec tous les hommes et femmes de bonne volonté.

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ZENIT Staff

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