Le dialogue, moteur de progrès pour le monde globalisé, par le card. Parolin

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Un « dialogue raisonnable et respectueux des différences »

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Le dialogue raisonnable et respectueux des différences est un moteur de progrès pour le monde globalisé: cette conviction du pape François a été soulignée par le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, dans son intervention à Padoue à l’occasion de la Journée académique pour le dixième anniversaire de la Faculté de théologie de la région du Triveneto, rapporte Radio Vatican en italien dont nous reprenons la synthèse dans cette traduction.

La « règle de vie du pape François », explique le cardinal Parolin,  est « un monde de relations et de dialogue ». Un « monde ouvert », à l’opposé de tous les « murs » qui, même à l’ère de la mondialisation, du monde multipolaire et interconnecté, continuent d’être élevés : des barrières économiques, politiques, sociales, religieuses, là où François voit un « monde ouvert », qui protège les identités individuelles, mais toujours solidaire et inclusif.

Un dialogue loyal

Pour le pape François, affirme le secrétaire d’État, le dialogue n’est jamais une « théorie » ou un simple « échange d’idées ». Dans sa vision, le point de départ est toujours la « réalité », lue sans faux-fuyants, et le dialogue – pourvu qu’il soit mené de manière « raisonnable et loyale » – est le moyen le plus élevé pour un véritable progrès de l’humanité. Et dans cette « vision du monde », un point essentiel pour le pape François est celui de la « solidarité » parce qu’elle est une « garantie » que le monde « qui est à la recherche d’une réelle justice et d’un plus grand bien-être », et qui en même temps « ne peut pas oublier les dlaissés-pour-compte, ni abandonner ceux qui ne réussissent pas à garder le rythme d’une efficacité souvent exaspérée ».

Une façon de faire fraternelle

Le secrétaire d’État aborde les thèmes de la guerre et de la paix. D’un côté, des « plans géopolitiques », des intérêts et des avidités d’argent et de pouvoir qui se meuvent « dans les coulisses » et, de l’autre, une « nouvelle collaboration sociale et économique, libre de tout conditionnement idéologique », que le pape voudrait voir s’affirmer sur le plan international car il la croit en mesure d’ « arrêter la guerre et de créer les conditions » de la paix, en faisant « face au monde globalisé » et en « gardant présent ce sens de la solidarité et de la charité mutuelle ». Selon le cardinal Parolin, « dans le monde ouvert, pour le pape François, cette fraternité, profonde et réelle », n’est pas « le privilège des chrétiens mais est commune à tous les peuples ».

« Raison d’État », « raison d’Église »

Le cardinal Parolin a rappelé aussi aux théologiens, leur responsabilité, selon la vision du pape François, pour qui la théologie « ne peut se passer du monde réel ». Il a abordé les questions du dialogue interreligieux et de l’activité diplomatique du Saint-Siège, de son pouvoir « de conviction et de comportements exemplaires » qui est comme un contrepoids à celui des gouvernements, axé sur la « puissance économique et financière ou les armes ». Même dans ce cas, le dialogue peut désamorcer, selon les enseignements du pape François, les fondamentalismes « culturels, religieux ou théologiques » et c’est pourquoi il revient aussi aux religions, affirme le secrétaire d’État, de « s’interroger » et de « participer à la construction de la paix ».

Abattre les murs

Dialoguer, dans l’optique du magistère du pape, veut dire jeter des ponts et « construire une société dans le long terme », explique le cardinal Parolin, alors que les murs qui continuent de se dresser – et qui font souffrir le pape – « semblent presque vouloir affirmer que le dialogue est impossible, que les différences de croyances sont incompatibles, oubliant qu’une situation de paix et le respect de la vie sont des éléments fondamentaux pour garantir une cohabitation respectueuse de la dignité de toute personne, de la sécurité des différents peuples et du statut de toutes les religions ».

C’est de cette conviction, poursuit le cardinal, que « naît le motif qui a poussé le pape à demander que soit arrêtée l’avancée des forces du prétendu califat dans le nord de la Syrie ».

Des jeunes « vides »

S’exprimant dans un contexte universitaire, et donc à des jeunes, le cardinal Parolin a conclu en distinguant deux « transformations » emblématiques et problématiques de la civilisation européenne occidentale, qui requièrent une réflexion et une réponse.

La première est « le vide de l’âme » de la jeunesse européenne qui semble avoir oublié ses valeurs de civilisation et peut-être pour cette raison, fait observer le secrétaire d’État, a vu tant de jeunes du continent « attirés par la radicalité de la violence » s’en aller jusqu’en Syrie « pour s’unir à ceux qui combattent en usurpant le nom de Dieu ».

Le vide de l’euthanasie

La seconde transformation concerne la « volonté » de divers pays européens « de donner à l’euthanasie le statut de droit humain. Je crois que sur cette volonté de la raison humaine d’intervenir dans un des processus fondamentaux de la vie, le respect des temps de la vie et de la mort, il est important de s’interroger, mais pas seulement avec les principes et les arguments de la morale ». Là aussi, le cardinal observe un « vide existentiel » face auquel « nous manquons peut-être de la plus petite espérance qui aille au-delà de la raison pour nous ouvrir à la relation, à la solidarité, à l’amour, au lieu de nous enfermer dans la mort ». Au contraire, conclut-il, l’espérance, comme le rappelle le pape François, « est en réalité un ‘désir ardent’ » de Jésus et elle « dépasse toutes les circonstances décourageantes ou d’isolement, les sensations de solitude et de vide ».

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ZENIT Staff

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