Le concordat, réponse au fondamentalisme religieux ?

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La guerre civile au Tchad et le témoignage chrétien

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ROME, Mercredi 14 octobre 2009 (ZENIT.org) – Mgr N’Gartéry Mayadi, archevêque de N’Djamena, souhaiterait un « concordat entre le Tchad et le Saint-Siège » pour combattre le fondamentalisme. Il est intervenu mardi après midi au synode, dont il attend beaucoup.

Il suggère un « concordat » : « Peut-être un concordat entre le Tchad et le Saint-Siège aiderait-il davantage à renforcer l’autorité de l’Église du Tchad dans son engagement pour la réconciliation, la justice et la paix et contre ce que le Saint-Père lui-même qualifie de « virus », c’est-à-dire le fondamentalisme religieux qui menace la santé de l’Afrique en général et celle du Tchad en particulier ».

Il évoque en effet un « début de djihad » déclenché en 2008, à Kouno, une ville au sud de l’archidiocèse de N’Djamena, située à environ 150 km de Sarh.

Il fait remarquer aussi que « des Tchadiens fondamentalistes ont été cités parmi les acteurs de la djihad qui avait eu lieu récemment au nord du Nigeria en septembre 2009 ».

Et de préciser : « Selon notre constitution, le Tchad est un état laïc, et cela nous a aidé comme Église à vivre et à poursuivre librement nos activités, mais jusqu’à quand ? Cette laïcité est menacée et si le Tchad bascule dans un régime islamiste, c’est toute l’Afrique centrale qui en subira les conséquences.

En outre, « la guerre civile a commencé au Tchad depuis 1965 sous le régime du premier président qui était chrétien protestant, originaire du Sud, François Tombalbaye. De 1979 à ces jours, la fracture entre le nord et le sud s’est consommée sous les deux régimes successifs de Hissein Habré et Idriss Deby Itno, musulmans et originaires du Nord », a rappelé l’archevêque tchadien.

Il regrette que, « depuis plus de 40 ans », les « innombrables tentatives de réconciliation » n’ont pas cependant « abouti ».

Il a expliqué que, culturellement, la plupart des ethnies du nord traditionnellement guerrières considèrent la réconciliation comme un acte de faiblesse », ce qui semble rendre la réconciliation impossible entre « les Gorangnes (ethnie d’Hissein) et les Zaghawa (ethnie d’Idriss Deby Itno) ».

Les réconciliations successives du pouvoir avec les différentes rebellions se sont faites, relève l’archevêque « à coups d’argent », qui « devient le seul mobile de réconciliation », par conséquent « la rébellion finit par devenir un fonds de commerce ».

Et d’expliquer : « On se rebelle, puis on se réconcilie pour avoir de l’argent pour sa famille, accéder à un poste de responsabilité au sein du gouvernement et pour avoir plus d’armes ».

Ainsi, pour Mgr N’Gartéry Mayadi, la guerre et la misère constituent « un défi majeur », d’autant que « la situation s’aggrave avec l’arrivée des réfugiés soudanais et centrafricains ou des déplacés tchadiens ».

Il affirme son espérance : « Nous attendons beaucoup de ce Synode et de l’Église universelle ».

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ZENIT Staff

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