Le clochard malade sauvé par le curé malin

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Anecdote du pape François sur l’exclusion

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A propos des pauvres, le pape François a raconté cette anecdote sur l’exclusion, sur le vol Manille-Rome, le 19 janvier. Une histoire de clochard malade et de curé malin.

Le pape François, l’Eglise et les pauvres

Quand l’une d’entre vous m’a demandé quel message j’apportais aux Philippines, j’ai dit: les pauvres. C’est le message que l’Eglise donne aujourd’hui.

Ce que vous dites aussi du Sri Lanka, des tamouls, de la discrimination, des pauvres, des victimes de cette culture du rejet. C’est vrai, vous savez. Aujourd’hui on ne jette pas du papier, ce qui est en trop. On jette les personnes. La discrimination est une forme de rejet, n’est-ce pas? On rejette les personnes. Un peu comme le système des castes, c’est l’image qui me vient à l’esprit. Ça ne peut pas aller. Et aujourd’hui «  rejeter » quelqu’un passe pour quelque chose de normal. Et vous parlez d’hôtels de luxe et de baraques.

Dans mon diocèse de Buenos Aires il y a tout un quartier moderne, appelé Puerto Madero, qui va jusqu’à la gare, et puis commence la « Villa Miseria », les pauvres, un derrière l’autre. D’un côté, il y a 36 restaurants de luxe, si tu vas manger là-bas on te coupe la tête ; de l’autre côté il y a la faim. On se fait attaquer. Et nous, on en a fait presque l’habitude, n’est-ce pas? Oui, nous on est là et les exclus là-bas. C’est cela la pauvreté et je crois que l’Eglise doit donner de plus en plus l’exemple, qu’elle doit refuser toute mondanité.

Pour les consacrés, évêques, prêtres, sœurs, laïcs qui croient vraiment, la mondanité est le plus grave des péchés, la plus grave des menaces. Qu’il est laid de voir un consacré, un homme d’Eglise, une sœur, mondain. Très laid ! Ce n’est pas le chemin indiqué par Jésus. C’est le chemin d’une ONG qui se dit Eglise. Mais qui n’est pas l’Eglise de Jésus, car l’Eglise n’est pas une ONG, c’est autre chose. Mais quand elle devient mondaine – une partie de l’Eglise, ces gens – elle devient une ONG et cesse d’être «  Eglise ».

L’Eglise est le Christ, mort et ressuscité pour notre salut, elle est le témoignage des chrétiens qui suivent le Christ. Ce scandale dont vous parlez est vrai, oui, tant de fois nous scandalisons les chrétiens, nous scandalisons: prêtres et laïcs – car le chemin de Jésus est un chemin difficile. C’est vrai, l’Eglise doit se dépouiller.

Mais vous parlez de terrorisme d’Etat. Que ce rejet est comme une forme de terrorisme. Je n’y avais jamais pensé, vraiment, et vous m’y faites penser. Je ne sais que vous dire, vraiment. Mais ce ne sont pas des caresses, vraiment. C’est comme si on disait : non, toi, dehors!

Ou c’est comme ce qui est arrivé à un clochard à Rome : le pauvre, il avait mal au ventre. Et quand tu as mal au ventre, tu vas aux urgences, on te donne alors une aspirine ou autre chose du même genre, ou bien on te renvoie avec un rendez-vous pour dans 15 jours.

L’homme est allé trouver un prêtre et le prêtre, voyant la situation, s’est ému et il lui a dit: « Je vais te conduire à l’hôpital. Mais rends-moi un service : quand je commencerai à expliquer ce que tu as, tu fais semblant de t’évanouir. » Et c’est ce qu’il a fait. Un vrai artiste. Il l’a bien fait. Il avait une péritonite ! Cet homme avait été rejeté. Il s’en allait tout seul, exclu, et il serait mort! Ce curé a été malin et il l’a bien aidé. Il était loin des mondanités.

N’est-ce pas du terrorisme cela? Mais… oui, on peut le penser … on peut le penser, mais j’y penserai bien, merci! Tous mes vœux à votre agence (ANSA qui fête ses 70 ans).

Traduction de Zenit

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Francis NULL

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