Le carême, une expérience de pardon, d'accueil et de charité

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Angélus du dimanche 15 mars 2015

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Le pape François souhaite que le carême soit pour les baptisés « une expérience de pardon, d’accueil et de charité ».

Le pape a développé ce thème du pardon et de la miséricorde dont il a annoncé, vendredi, 13 mars, pour le deuxième anniversaire de son pontificat, qu’elle sera célébrée au cours d’une année sainte « extraordinaire », du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016.

« Dieu nous aime d’un amour gratuit et infini », a insisté le pape François en donnant une idée de la miséricorde de Dieu: « La miséricorde est grande comme cela : Il nous aime, Il nous pardonne. Dieu pardonne tout et Dieu pardonne toujours. »

Il a souhaité que « l’itinéraire de carême » soit pour les baptisés « une expérience de pardon, d’accueil et de charité ».Il a dit sa proximité avec les victimes des attentats de Lahore (Pakistan) et avec la population du Vanuato frappée par le cyclone Pam.

Voici notre traduction intégrale des paroles du pape avant et après la prière de l’angélus de midi, ce 15 mars, place Saint-Pierre.

Avant l’angélus

Chers frères et soeurs, bonjour!

L’Evangile d’aujourd’hui nous propose à nouveau les paroles adressées par Jésus à Nicodème: “En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique” (Jean 3, 16). En écoutant cette parole, nous tournons le regard de notre coeur vers Jésus Crucifié et nous sentons en nous que Dieu nous aime, nous aime vraiment, et nous aime tant! Voilà l’expression la plus simple qui résume tout l’Evangile, toute la foi, toute la théologie: Dieu nous aime d’un amour gratuit et infini.

C’est ainsi que Dieu nous aime, et cet amour, Dieu le prouve avant tout par la création, comme le proclame la liturgie, dans la Prière eucharistique IV: « Tu as fait le monde pour que toute créature soit comblée de tes bénédictions, et que beaucoup se réjouissent de ta lumière. »

A l’origine du monde, il n’y a que l’amour libre et gratuit du Père. Saint Irénée, un saint des premiers siècles, écrit : « Dieu n’a pas créé Adam parce qu’il avait besoin de l’homme, mais pour avoir quelqu’un à qui donner des bienfaits » (Adversus haereses, IV, 14, 1). Il en est ainsi, l’amour de Dieu est ainsi.

La Prière eucharistique continue donc ainsi : « Comme il avait perdu ton amitié en se détournant de toi, tu ne l’as pas abandonné au pouvoir de la mort Dans ta miséricorde, tu es venu en aide à tous les hommes.”

Il est venu avec sa miséricorde. Comme dans la Création, aussi au cours des étapes successives de l’historie du salut, la gratuité de l’amour de Dieu ressort: “Le Seigneur choisit son peuple non parce qu’il le mérite, mais parce qu’il était le plus petit d’entre les peuples, comme Il le dit. Et quand est arrivée « la plénitude des temps », bien que les hommes aient brisé l’Alliance à plusieurs reprises, au lieu de l’abandonner, Dieu a noué avec eux un lien nouveau, dans le sang de Jésus,  le lien de l’Alliance nouvelle et éternelle, un lien que rien ne pourra jamais briser.

Saint Paul Nous rappelle : « Dieu, riche en miséricorde (ne jamais l’oublier : il est riche en miséricorde) à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec le Christ” (Ephésiens 2, 4).

La croix du Christ est la preuve suprême de la miséricorde et de l’amour de Dieu pour nous : Jésus nous a aimés « jusqu’au bout » (Jean 13, 1), c’est-à-dire, pas seulement jusqu’au dernier instant de sa vie terrestre, mais jusqu’à l’extrême limite de l’amour.

Si, dans la création, le Père nous a donné la preuve de son immense amour en nous donnant la vie, dans la passion et dans la mort de son Fils, il nous a donné la preuve des preuves : il est venu souffrir et mourir pour nous.

La miséricorde est grande comme cela : Il nous aime, Il nous pardonne. Dieu pardonne tout et Dieu pardonne toujours.

Que Marie, qui est Mère de miséricorde, mette en nos cœurs la certitude que nous sommes aimés de Dieu. Qu’elle soit proche de nous dans le moments de difficultés, et qu’elle nous donne les sentiments de son Fils, afin que notre itinéraire de carême soit une expérience de pardon, d’accueil et de charité.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs,

C’est avec douleur, avec une grande douleur, que j’ai appris [la nouvelle] des attentats terroristes d’aujourd’hui contre deux églises dans la ville de Lahore, au Pakistan: ils ont fait de nombreux morts et blessés. Ce sont des églises chrétiennes. Les chrétiens sont persécutés. Nos frères versent leur sang seulement parce qu’ils sont chrétiens. Je vous assure de ma prière pour les victimes et pour leurs familles, et je demande au Seigneur, j’implore du Seigneur, source de tout bien, le don de la paix et de la concorde pour ce pays. Que cette persécution contre les chrétiens que le monde cherche à cacher, finisse et qu’il y ait la paix.

Je salue cordialement les fidèles de Rome et vous qui êtes venus de si nombreuses parties du monde. Je salue les pèlerins de Grenade et de Malaga, en Espagne, et ceux de Mannheim, en Allemagne.

Je salue les groupes paroissiaux venus de Pérouse, Pordenone, Pavie, de San Giuseppe all’Aurelio, à Rome, et du diocèse de Plaisance-Bobbio.

J’ai une pensée spéciale pour les jeunes de Serravalle Scrivia, de Rosolina et de Verdellino-Zingonia qui se préparent à recevoir la Confirmation ; pour ceux du diocèse de Lodi et du doyenné de Romana-Vittoria de Milan qui font à Rome la « promesse » de suivre Jésus. Je salue aussi les servants d’autel de Besana dans la Brianza. Voilà, on les voit avec leur calicot : bonjour!

Je salue les différents groupes de bénévoles qui, unis dans l’engagement de solidarité, participent à la manifestation : « Ensemble pour le bien commun ».

J’exprime ma proximité à la population de Vanuatu, au-delà de l’Océan Pacifique, fortement frappée par un cyclone. Je prie pour les défunts, pour les blessés et pour les sans-abri. Je remercie ceux qui se sont immédiatement mobilisés pour apporter des secours et de l’aide.

A tous, je souhaite un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !

© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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