Le cardinal Rodé explique le rôle de l’autorité des supérieures de communautés

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Obéir comme Jésus l’a fait pour faire renaître la vie consacrée

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ROME, Lundi 28 juillet 2008 (ZENIT.org) – Cent soixante et une religieuses provenant d’Italie, d’Espagne, de France, de République Dominicaine, du Pérou, d’Angleterre et des Etats-Unis ont participé à la « Rencontre internationale des supérieures de communautés », organisée du 14 au 22 juillet par l’Institut supérieur des sciences religieuses de l’Université pontificale Regina Apostolorum (APRA) de Rome.

Cette rencontre, dont le but était d’offrir une aide théologique, pastorale et spirituelle pour la formation de communautés religieuses saines, équilibrées, éprises du charisme de leur institut et au service des nécessités de l’Eglise, était parrainée par la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, par l’Usmi (Union des Supérieures Majeures d’Italie) de la région Ombrienne, par l’Usmi du diocèse de Naples, par l’Usmi du diocèse de Bologne, par le DAR (Departamento de Atención a Religiosas) du Mexique et par les supérieures générales de Pologne.

Parmi les sujets traités figuraient la vie fraternelle en communauté ; la mission et le vrai sens de l’apostolat, la formation de la personne consacrée ; dialogue et communication dans la vie religieuse et le récent document « Le service de l’autorité et l’obéissance », qui a été présenté par le père théologien Giordano Cabra, F.N.

Cette rencontre a également été marqué par l’intervention du cardinal Franc Rodé, C.M., préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, qui a expliqué comment une mauvaise compréhension des concepts de liberté, obéissance, fidélité, autorité et spiritualité a affaibli le charisme de la vie consacrée.

Le cardinal Rodé a souligné le rôle de l’autorité en tant que service, expliquant que « dans les saintes Ecritures, ce service est désigné sous le nom éloquent de ‘diaconie’, autrement dit ‘ministère’ ».

Le préfet a rappelé que selon saint Paul, l’autorité dans l’Eglise a pour objet d’édifier le peuple de Dieu, et que « c’est en Jésus que nous trouvons le modèle, l’exemple pour comprendre, exercer et vivre l’autorité de l’obéissance. Il s’agit d’une autorité et d’une obéissance centrées sur la recherche de la volonté de Dieu, bien que nous soyons tous conscients du fait que l’exercice de l’autorité comporte une série de défis qui doivent être affrontés ».

Parlant de ces défis, le cardinal Rodé a relevé que la culture moderne semble aller contre le témoignage des conseils évangéliques de « chasteté, pauvreté et obéissance », alors que le choix de ces conseils, « loin de constituer un appauvrissement des valeurs authentiquement humaines, se propose plutôt comme leur transfiguration ».

Parlant du rapport entre l’autorité et l’obéissance, le cardinal a relevé que « jadis le risque pouvait venir d’une autorité orientée essentiellement vers la gestion des œuvres, courant le danger de négliger les personnes; alors qu’aujourd’hui, le risque peut venir de la crainte excessive d’heurter les susceptibilités personnelles, ou d’une fragmentation des compétences et des responsabilités qui affaiblissent la convergence vers l’objectif commun et rendent vain le rôle même de l’autorité » . 

Le préfet a donc mis en garde contre la sécularisation qui « menace d’amoindrir l’importance de la foi ».

Le cardinal Rodé précise que « nous sommes en train d’assister à une marche arrière de la dimension religieuse, car les législations des Etats s’éloignent de plus en plus des principes chrétiens », a-t-il souligné.

Le cardinal s’est dit très inquiet face à cette sécularisation interne qui se manifeste par un « langage moins religieux », une « diminution du temps de prière et des actes religieux communs », une « perte de visibilité chez les consacrés », « une tendance à aller vers des activités sociales au détriment des activités ecclésiales (catéchisme, préparation aux sacrements,…), une « conception de la mission vue davantage comme un agent de progrès social plutôt qu’une forme d’évangélisation ».

« Nous devons intensifier la prière commune, la visibilité du consacré, l’utilisation d’un langage ayant davantage de références chrétiennes, souligner la dimension religieuse et pastorale de nos œuvres, manifester la communion visible avec les pasteurs de l’Eglise », a-t-il affirmé.

En matière de liberté, le préfet a critiqué ceux qui « soulignent de manière emphatique la liberté des individus, sans présenter l’aspect des obligations qui dérivent de la liberté », et a précisé qu’une « personne libre est une personne qui vit dans une attitude d’ouverture, prête et attentive à voir dans chaque situation, et surtout en chaque personne à ses côtés, une médiation de la volonté du Seigneur ».

Concernant la fidélité, « l’esprit de notre époque y est bien peu favorable » a constaté le cardinal Rodé qui relève « une fragilité des décisions prises, un manque de suivi dans les engagements pris, une facilité à renoncer aux projets et aux obligations », tout ceci appelant à un renforcement de la vie consacrée comme « exemple de fidélité, même dans les difficultés de la vie ». 

La vie consacrée, a-t-il précisé « ne détourne pas les yeux du Christ » qui, par amour, a été « un témoin fidèle ».

Le cardinal Rodé a critiqué la spiritualité confuse de notre époque, une sorte de « déclin psychologique de la spiritualité », proposant au contraire une vie chrétienne de la « vie selon l’Esprit ». 

S’adressant aux supérieures et concernant la question de l’autorité, le préfet a souligné : « Vous ne devez jamais oublier que vous êtes avant tout appelées à être les premières obéissantes, en montrant, par vos vies et vos attitudes que vous êtes au service de la communauté. De cette manière-là seulement vous serez en mesure de guider et d’aider vos consœurs à obéir ».

Le préfet de la congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique a conclu en réaffirmant qu’ « aucune supérieure ne saurait renoncer à sa mission qui consiste à animer, aider, proposer, écouter, dialoguer », car « le Seigneur considère cette mission comme un acte d’amour envers Lui ».

Antonio Gaspari

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ZENIT Staff

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