Le card. Vingt-Trois met le doigt sur une « lacune philosophique »

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« La théologie est la recherche du sens des Ecritures »

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ROME, Mardi 7 octobre 2008 (ZENIT.org) – Le cardinal Vingt-Trois est intervenu au synode des évêques sur la Parole de Dieu en faisant observer notamment l’existence d’une « lacune philosophique », que notre époque a vu une sorte de divorce entre théologie et Saintes Ecritures. Il affirme au contraire : « La théologie est la recherche du sens des Ecritures ».

« C’est en raison d’une ‘lacune philosophique’ qu’on limite l’exégèse à la détermination de la dimension historique et littéraire de la lettre et qu’on expose la théologie hors d’un contact vivant aux Ecritures », a fait observer l’archevêque de Paris.

Dans le résumé de son intervention, centrée sur « Ecriture et théologie », le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, a fait référence aux paragraphes 16 et 17 de « l’instrument de travail » (Instrumentum Laboris, n. 16-17, cf. ci-dessous Documents) du synode consacrés respectivement aux rapports entre « Tradition, écritures et magistère » et au rapport entre Ancien et Nouveau Testament : « Ancien et Nouveau Testament : une unique économie du salut ».

Le cardinal Vingt-Trois s’est d’abord interrogé sur le lien entre théologie et Saintes Ecritures en se demandant : « Comment lire la Bible et comment produire de la théologie pour que l’acte théologique trouve dans les Saintes Ecritures son principe de vie et son unité ? ».

Pour ce qui est de l’interprétation de la Bible, le cardinal Vingt-Trois a rappelé les recommandations du Concile Vatican II, dans la constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum notamment quant à la prise en compte de la « lettre » et quant à l’unité de l’un et l’autre Testament, et de la dynamique entre Ecriture et Tradition.

Il a fait observer: « Dans la recherche du sens du texte biblique, l’interprète sera attentif, demande le Concile, à son genre littéraire et aux circonstances historiques de son écriture. Autrement dit, la bible est une littérature humaine. Le Concile ajoute que le fidèle interprète ne sera pas moins attentif à l’harmonie des Ecritures de l’ancienne et de la nouvelle Alliance, à l’unité des Ecritures et de la Tradition, et à l’analogie de la foi ».

Mais le cardinal a fait aussi remarquer qu’il ne s’agit pas là de préoccupations des seuls spécialistes de la Bible, car l’interprétation de la Bible a des répercussions immédiates dans la catéchèse : « L’herméneutique chrétienne des Ecritures est la clé de la catéchèse dont elle seule donne la structure théologique et anthropologique unifiée et unifiante ».

Pour le cardinal Vingt-Trois, l’enseignement conciliaire implique le travail conjoint du théologien et de l’exégète, ce qu’il résume dans ces belles formules : « L’exégète et le théologien, s’ils ne sont pas la même personne, sont appelés à scruter la lettre ensemble, en disciples du seul ‘docteur’ (Mt 23, 10). Le sens des Ecritures est théologique ; la théologie est la recherche du sens des Ecritures ».

Et de conclure : « C’est en raison d’une ‘lacune philosophique’ qu’on limite l’exégèse à la détermination de la dimension historique et littéraire de la lettre et qu’on expose la théologie hors d’un contact vivant aux Ecritures. Pour la Bible, l’histoire est lettre et esprit. La Bible n’est pas écrite pour nous faire savoir ce qui s’est passé ‘exactement’, mais pour nous assimiler à ce qui s’est passé et se passera ‘vraiment’ ».

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ZENIT Staff

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