Le card. Lustiger reçu par Benoît XVI

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Au lendemain de la lettre au clergé de Paris

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ROME, Lundi 23 octobre 2006 (ZENIT.org) – Benoît XVI a reçu ce matin en audience au Vatican le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque émérite de Paris, annonce la salle de presse du Saint-Siège.

Cette audience survient au lendemain de l’annonce, par le cardinal Lustiger lui-même – qui choisit donc la transparence sur son état -, le 19 octobre, dans une lettre au clergé de Paris, que les médecins lui ont diagnostiqué, fin septembre, une « grave maladie » qui nécessite un « traitement lourd ».

Un note de l’archevêché indique que le cardinal Lustiger, qui a fêté ses 80 ans le 17 septembre dernier à Notre-Dame de Paris, doit « un peu freiner son activité » en raison du traitement, mais qu’il « reste très actif ».

L’archevêché explique que le cardinal Lustiger « a souhaité adresser lui-même une lettre aux prêtres de son diocèse pour leur annoncer qu’il souffre d’une maladie grave dont le traitement a commencé ».

Dans sa lettre, le cardinal Lustiger précise qu’il a « bénéficié de la guérison » de sa voix, et précise : « détrompant la rumeur d’un cancer du larynx que je n’ai jamais eu ».

Demandant que cette lettre ne soit pas publiée, le cardinal précise que ce n’est pas son « testament ».

En Italie, le quotidien de la conférence épiscopale italienne, « Avvenire » a fait état de cette lettre le 20 octobre.

On se souviendra peut-être que le cardinal Lustiger, qui avait été élu à l’Académie française au fauteuil du cardinal Albert Decourtray en 1995, y est venu prendre séance le jeudi 14 mars 1996, et que dans son discours de réception, il avait évoqué la maladie – qui pour le cardinal Decourtray était bien un cancer de la gorge – et dont ce dernier avait été guéri (cf. (http://www.academie-francaise.fr/immortels/discours_reception/lustiger.htm).

Le cardinal Lustiger disait : « Privé de la parole par un cancer de la gorge, l’homme au tempérament heureux et jusque-là épargné, subit le tragique de la vie en devenant un sans-voix, en vivant la menace de sa mort. Cette épreuve aurait pu seulement lui faire mesurer la vanité de toutes choses, désengager sa liberté. Ce fut le contraire. Albert Decourtray est désarmé, pour devenir plus intimement vulnérable au Mystère qu’il doit annoncer.
« Dans l’incapacité de parler, il consacre son temps à la lecture. Il découvre la vie d’une mystique dont il connaissait déjà les écrits : Élisabeth de la Trinité, une carmélite de Dijon morte à vingt-six ans tout au début du siècle. Il a aimé chez elle le goût de la vie, le sens de l’adoration, l’exigence radicale de l’Absolu. « Ma sainte », l’appellera-t-il plus tard.
« Ainsi, lorsque s’apaise le tourbillon des années soixante-dix, sa maladie dont il guérit et la découverte d’Élisabeth de la Trinité achèvent de le faire naître à lui-même. Sa liberté en éveil se déploie : cette brèche spirituelle ouvre son esprit par le dedans, rend son intelligence disponible à ce qu’elle n’avait pas encore vraiment rencontré. Albert Decourtray a revêtu le Christ. À son mystère il avait, en sa jeunesse, consacré sa vie, renonçant ingénument à tout, sans encore en éprouver toute l’exigence. Prêtre, ’évêque, il a prêché ce mystère ; et voilà que celui-ci le rattrape en l’intime de son être.
« Façonné par son éducation et sa culture, préservé certes, Albert Decourtray se reçoit lui-même après cet événement décisif, sans encore savoir qu’il est « mis à part comme une flèche dans le carquois de Dieu », ainsi qu’Isaïe le dit du Serviteur.
« Le voici prêt pour sa dernière mission. »

Le cardinal Decourtray est en particulier celui qui a accompagné le cardinal Lustiger à Auschwitz – où ont péri sa mère et une grande partie de sa famille paternelle -, en juin 1983. Il était archevêque de Paris depuis deux ans.

Le cardinal Lustiger a fait ses études secondaires au lycée Montaigne à Paris, et au lycée Pothier à Orléans, où ses parents l’avaient mis à l’abri de la persécution pendant l’Occupation. C’est à Orléans qu’il a embrassé la foi chrétienne à l’âge de 14 ans.

Il a ensuite poursuivi ses études supérieures de lettres à la Sorbonne, puis ses études de théologie au séminaire des Carmes de l’Institut catholique de Paris. Et il a été ordonné prêtre le 17 avril 1954.

Jusqu’en 1959, il a été aumônier parisien de la Paroisse universitaire (enseignants catholiques de l’enseignement public), aumônier des étudiants en lettres et sciences de la Sorbonne, ainsi que des Grandes Ecoles (E.N.S. de Saint-Cloud et Fontenay).

Il a été directeur du Centre Richelieu en 1959 (qui deviendra le CEP) et responsable des aumôneries des nouvelles universités de la région parisienne.

En 1969, il a été nommé curé de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal, à Paris, puis évêque d’Orléans, le 8 décembre 1979.

Le 27 février 1981, il a succédé au cardinal François Marty comme archevêque de Paris et comme Ordinaire des catholiques de rite oriental en France.

Il a été créé cardinal par Jean-Paul II, le 2 février 1983, au titre des Saints Marcellin et Pierre, puis de Saint-Louis-des-Français, en 1995.

Il a été élu à l’Académie française le 15 juin 1995, au fauteuil du Cardinal Albert Decourtray.

Et il a quitté ses fonctions d’archevêque de Paris fin février 2005.

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ZENIT Staff

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