Le card. Kasper évoque le « grand » discours de Benoît XVI à Yad Vashem

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ROME, Mercredi 27 mai 2009 (ZENIT.org) – Dans son discours au mémorial de Yad Vashem, Benoît XVI a transmis un message « qu’aucun autre représentant aussi important n’avait su donner avant », a affirmé le cardinal Kasper. Il a ouvert « une nouvelle dimension de la réflexion sur la Shoah » en expliquant que le nom de l’homme est « écrit de manière indélébile dans la main de Dieu », et que même la barbarie nazie n’a pas réussi à effacer.

Dans un article publié le 27 mai dans L’Osservatore Romano, le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme est revenu sur un voyage « très difficile » mais aussi « très émouvant et important » de Benoît XVI en Terre Sainte.

Benoît XVI n’est pas venu en Terre Sainte comme un « pape allemand, avec le poids bien connu de l’histoire allemande ». « Il est venu comme chef de l’Eglise catholique universelle pour exprimer encore une fois au peuple juif son affection personnelle, comme celle de l’Eglise catholique », a rappelé le cardinal Kasper.

Le cardinal est revenu sur les critiques émises sur ce discours par « beaucoup de représentants juifs et les médias israélien ».

« Ce n’est pas dans le style de ce pape de se préoccuper de paroles qui pourraient apparaître provocantes et de rendre justice au politiquement correct », a affirmé le cardinal Kasper. « Il devait transmettre un message beaucoup plus important, qu’aucun autre représentant aussi important n’avait su donner avant ».

Dans ce discours, « le pape s’est inspiré du nom du mémorial de Yad Vashem, c’est-à-dire ‘un mémorial, un nom’ ». « Suivant le sens et les empreintes de la culture de la mémoire biblique et juive, il a expliqué qu’il correspond à la dignité de l’homme de posséder un nom et que ce nom est écrit de manière indélébile dans la main de Dieu », a poursuivi le responsable de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme.

« Ainsi, même si les bourreaux nazis ont privé les victimes de leur nom en les réduisant à de simples numéros, pensant ainsi pouvoir en effacer pour toujours le souvenir, selon la foi juive comme chrétienne, leur mémoire se conserve éternellement et nous devons aussi en conserver le souvenir ». « Que pourrait-on dire de plus profond sur la dignité indestructible des victimes et des abîmes du crime de la Shoah ? »

Pour le cardinal Kasper, « le discours de Benoît XVI au mémorial de Yad Vashem a été un grand discours ». « Il a été grand parce qu’encore une fois, le pape n’a pas tenu compte des moqueries ou des paroles provocantes auxquelles on s’attendait et sur lesquelles il s’est déjà souvent prononcé et depuis longtemps ; il a été grand parce qu’il avait quelque chose de nouveau à dire, de fondamental et de profond ». « Le souverain pontife a ainsi donné une nouvelle idée et a montré une nouvelle dimension de la réflexion sur la Shoah », a affirmé le haut prélat.

Et d’ajouter : « Mais il ne faut pas attribuer trop d’importance aux voix critiques. La bienveillance que le pape a trouvée auprès de nombreux juifs est apparue de manière évidente quand, durant la rencontre interreligieuse à Nazareth, un rabbin, hors programme, a entonné spontanément un chant avec les paroles ‘shalom, salam’, auquel tous se sont unis ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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