Le bien-fondé de la rencontre interreligieuse d'Assise, par le card. Levada

Print Friendly, PDF & Email

En aucun cas la promotion d’une « unité superficielle », selon le préfet de la Doctrine de la foi

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Vendredi 8 juillet 2011 (ZENIT.org) – La rencontre interreligieuse d’Assise pour la paix dans le monde ne vise pas à promouvoir une « unité superficielle » au détriment de la foi de chacun. Pour les chrétiens, elle signifie « confesser que notre paix c’est le Christ » et que par conséquent « le chemin de la paix est le chemin de l’Eglise ».

Dans L’Osservatore Romano en italien du 6 juillet, le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, explique pourquoi le pape Benoît XVI a décidé de suivre l’exemple de Jean-Paul II, et d’inviter à Assise le 27 octobre prochain, les représentants des grandes religions du monde, pour « une Journée de réflexion, de dialogue et de prière pour la paix et la justice dans le monde ». La première rencontre d’Assise avait été convoquée par Jean-Paul II il y a 25 ans.

Le cardinal Levada explique qu’au lendemain de la deuxième rencontre d’Assise, en 2002, le cardinal Ratzinger soulignait dans un entretien à la revue « 30 Giorni » que « si nous, en tant que chrétiens, entreprenons le chemin de la paix à l’exemple de saint François, nous ne devons pas craindre de perdre notre identité ; c’est précisément de cette manière que nous la trouvons ».

« Il ne s’agit pas, en somme, de cacher sa foi au profit d’une unité superficielle, mais de confesser – comme le firent Jean-Paul II et le patriarche œcuménique – que notre paix c’est le Christ, et que précisément pour cette raison, le chemin de la paix est le chemin de l’Eglise », écrit le cardinal Levada.

Puisque « tous les hommes sont appelés à l’unité avec le Christ », poursuit-il en citant le Concile Vatican II, « l’Église doit être le ferment de cette unité pour l’humanité tout entière : pas seulement à travers l’annonce de la Parole de Dieu, mais à travers le témoignage vécu de l’union profonde des chrétiens avec Dieu. Voilà le chemin authentique de la paix ».

Le cardinal Levada cite Jean-Paul II qui, dans son livre-entretien de 1994 (Entrez dans l’espérance), évoquait la rencontre d’Assise de 1986 en disant que cette rencontre « l’avait plus que jamais convaincu que ‘l’Esprit Saint agit efficacement aussi en dehors de l’organisme visible de l’Église’ ».

« L’Esprit se manifeste d’une manière particulière dans l’Église et dans ses membres ; cependant sa présence et son action sont universelles, sans limites d’espace ou de temps », soulignait par ailleurs Jean-Paul II dans son encyclique Redemptoris missio n. 28.

Dans la même encyclique, rappelle le cardinal Levada, Jean-Paul II dénonçait cependant une « mentalité marquée par l’indifférentisme, malheureusement très répandue parmi les chrétiens, souvent fondée sur des conceptions théologiques inexactes et imprégnée d’un relativisme religieux qui porte à considérer que toutes les religions se valent » (RM 36).

Le cardinal Levada poursuit avec la réflexion théologique du cardinal Ratzinger, et en particulier la déclaration Dominus Iesus, publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi en 2000 alors qu’il en était le préfet. Le cardinal Levada explique que cette déclaration « ne visait pas seulement à réfuter l’idée d’une coexistence interreligieuse dans laquelle les diverses ‘croyances’ seraient reconnues comme des voies complémentaires à la voie fondamentale qui est Jésus Christ ; elle visait, plus profondément, à jeter les bases doctrinales d’une réflexion sur le rapport entre le christianisme et les religions ».

« En raison de sa relation unique avec le Père, la personne du Verbe incarné est absolument unique ; l’œuvre de salut de Jésus Christ, qui se prolonge dans son Corps, l’Église, est elle aussi absolument unique pour ce qui concerne le salut de tous les hommes. C’est toujours et uniquement l’Esprit du Christ que le Père donne à l’Église ‘sacrement de salut’, qui accomplit cette œuvre, aussi bien chez les chrétiens que chez les non chrétiens : il n’existe pas, par conséquent, pour ce qui concerne le salut, de voies complémentaires à l’unique économie universelle du Fils fait chair, même si, en dehors de l’Église il existe des éléments de vérité et de bonté », explique le cardinal Levada.

Le cardinal Levada termine sa réflexion en reprenant le thème du prochain pèlerinage à Assise « Pèlerins de la vérité, pèlerins de la paix », et explique que « pour pouvoir espérer de façon réaliste construire ensemble la paix, il faut prendre comme critère, la vérité ».

« La paix n’est pas possible sans la vérité et inversement, l’ouverture à la paix constitue un authentique ‘critère de vérité’ », a ajouté le prèfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi en citant le cardinal Ratzinger.

Gisèle Plantec

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel