Laos et Cambodge : Début de la visite ad limina

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Quelques données sur l’Eglise dans ces pays

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ROME, Lundi 3 septembre 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a reçu ce matin en audience à Castel Gandolfo les administrateurs apostoliques, vicaires apostoliques et préfets apostolique du Laos (4) et du Cambodge (3) à l’occasion de leur visite ad limina.

Il s’agit, pour le Laos, de :

Mgr Tito Banchong Thopanhong, administrateur apostolique de Luang Prabang;
Mgr Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun, vicaire apostolique de Paksé ;
Mgr Jeang Sommeng Vorachak, vicaire apostolique de Savannakhet;
et Mgr Jean Khamsé Vithavong, vicaire apostolique de Vientiane.

Et pour le Cambodge, il s’agit:

de Mgr Emile Destombes, des Missions étrangères de Paris (M.E.P.), vicaire apostolique de Phnom-Penh;
du P. Enrique Figaredo Alvargonzales, Jésuite (S.I.), préfet apostolique de Battambang;
et du P. Antonysamy Susairaj (M.E.P.), préfet apostolique de Kompong-Cham.

L’Eglise catholique au Laos

Rappelons, que, selon « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (http://eglasie.mepasie.org), la liberté religieuse reste limitée au Laos, un pays majoritairement bouddhiste et animiste, enclavé au cœur des montagnes. Près de 40.000 catholiques connaissent toujours un grand isolement dans ce pays peu connue du Sud-Est asiatique, même si l’Eglise catholique y est légale. Les catholiques doivent s’enregistrer et toute activité est sujette à permission.

Le Laos compte quatre vicariats apostoliques: Paksé, Savannakhet, Vientiane et Luang Prabang, ville inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO, et où la croix ne doit pas se voir.

Le préfet apostolique, Mgr Tito Banchong, ne peut avoir de maison sur place, mais il s’y rend deux ou trois fois par mois pour y dire la messe, dans des maisons appartenant à des laïcs. Les fidèles rassemblés sont toujours prêts à partir si la police vient. Il reste après la messe, parfois pour une nuit. Il doit ensuite rentrer à Vientiane, où il réside, à quatre ou cinq heures de voiture.

Une permission du gouvernement est nécessaire à chaque fois qu’il souhaite se déplacer dans l’une ou l’autre des six provinces de son territoire pastoral.

Au Laos, tous les prélats sont Laotiens, sinon, le gouvernement ne les autoriserait pas. La religion chrétienne est perçue comme celle des anciens missionnaires français et des colons. Les autorités considèrent qu’il s’agit là d’une religion étrangère, ennemie des communistes. Un moment donné, il était même interdit pour cette raison de parler français.

Appelé officiellement République démocratique populaire lao (RDPL), le Laos et ses six millions d’habitants vivent, rappelons-le, sous un régime communiste à parti unique depuis la « libération » de 1975. Gouverné par le Parti révolutionnaire du peuple lao (PRPL) depuis trois décennies, c’est seulement depuis 1992 que le pays a entamé un processus de modernisation et d’ouverture à l’économie de marché et au monde extérieur.

La Constitution de 1991 accorde la liberté religieuse dans le « Royaume du million d’éléphants », peuplé d’une multitude d’ethnies. Mais ce qui domine encore dans ce pays, le plus pauvre de sa région, c’est l’interprétation restrictive de certains fonctionnaires, qui privilégient les religions traditionnelles, le bouddhisme et l’animisme.

Le bouddhisme est la religion la plus répandue et la plus acceptée par le gouvernement.

Au Laos, l’Eglise est aux mains des laïcs, et ce sont eux qui prennent en charge la communauté et son développement.

Avant la « libération » de 1975, l’Eglise s’occupait d’hôpitaux et d’écoles qui lui ont été supprimés.

L’Eglise catholique au Cambodge

Au Cambodge, pays de plus de 11 millions d’habitants, l’Eglise catholique est très minoritaire (cf. http://www.catholiccambodia.org). Elle a été martyrisée durant le régime des Khmers rouges qui fit mourir la plupart des prêtres et des religieuses cambodgiens.

Les Bouddhistes représentent en effet 95% de la population. Le bouddhisme théravada (Petit Véhicule) est la religion traditionnelle de la majorité des Khmers; il y avait avant 1970, 60 000 bonzes au Cambodge.

Les Musulmans, au nombre d’environ 250 000 (soit environ 2,5%) forment également une minorité. Leur communauté se compose essentiellement de Cham.

Sihanouk les appelait les « Khmers-islam », mais ils ne sont pas d’ethnie khmère : ce sont les descendants du Campa, royaume situé au centre de l’actuel Vietnam et détruit par les Vietnamiens au XVe siècle.

Les Khmers rouges ont particulièrement persécuté cette communauté, sans doute plus à cause de son particularisme que pour des motifs religieux. Plus de 100 000 d’entre eux auraient été tués.

De 1975 à 1979, le régime a procédé à la suppression systématique de toute forme de religion.

En 1979, le bouddhisme et l’islam ont été rétablis, et en 1990, ce fut la reconnaissance des « chrétiens khmers » à qui la liberté de religion est reconnue dans la Constitution.

Les relations diplomatiques ont été établies entre le Royaume du Cambodge et le Saint Siège et la personnalité juridique de l’Eglise catholique a été reconnue par l’Etat.

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ZENIT Staff

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