Laos: A Paksen un seul prêtre seconde la tâche apostolique de l'évêque

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Un diocèse de près d’un million d’habitants

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CITE DU VATICAN, Vendredi 7 mars 2003 (ZENIT.org) – Outre son évêque, Mgr Ling Mangkhanedkoun, un seul prêtre exerce son ministère dans le vicariat apostolique de Pakse, qui compte près d’un million d’habitants, indique l’agence des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie, dans son édition du 1er mars (EDA n° 370, cf. eglasie.mepasie.org).

Ce que l’évêque de Pakse, Mgr Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun, désire par dessus tout, c’est, sans aucun doute, de voir grandir le nombre de ses prêtres puisque, pour l’instant, son diocèse n’en possède qu’un seul. Vicaire apostolique, ordonné évêque il y a un an, Mgr Ling voudrait aussi voir émerger parmi ses diocésains quelques laïcs responsables et pouvoir améliorer les relations de l’Eglise avec les autorités civiles. Tels sont les souhaits que Mgr Ling a exprimés à l’agence catholique Ucanews en novembre dernier à l’issue de la réunion de la Conférence épiscopale du Laos et du Cambodge qui s’est tenue à Bangkok du 11 au 18 novembre 2002.

Pakse est un diocèse de 910 000 habitants avec une population de 12 000 catholiques disséminée en 60 villages, principalement situés dans les provinces de Champasak et de Saravan. Les provinces de Xeguang et Attapu font également partie du diocèse. « Nous ne sommes en tout et pour tout qu’un seul prêtre et un évêque pour nous occuper de nos 60 villages, explique Mgr Ling d’une voix inquiète. L’urgence pour le vicariat, c’est d’avoir quelques prêtres de plus au service de ces catholiques dont certains ne voient un prêtre qu’une fois par an. » L’évêque réside à Pakse, ville située sur le Mékong, à 465 km. au sud-est de Vientiane. « Je dois tout faire, explique-t-il. Célébrer la messe, visiter les malades, préparer les jeunes couples au mariage, rencontrer les jeunes, enterrer les morts et conseiller les uns et les autres, chacun avec ses problèmes particuliers. »

L’évêque a pris personnellement la charge de six villages, visitant chacun d’eux toutes les six semaines environ, tandis que le P. Antoine Biengta Vonghachak s’occupe de trente autres. Quelque vingt religieuses et 120 catéchistes enseignent le catéchisme, président la prière dans les villages difficiles d’accès et essaient de visiter tout le monde à l’occasion des grandes fêtes, pour Noël et Pâques. Il ne s’agit pas seulement d’un problème de temps, explique Mgr Ling. Passer de village à village est problématique quand les routes se transforment en ruisseaux boueux durant la saison des pluies et deviennent impraticables. Mais l’optimisme de sa voix ne trompe pas quand l’évêque évoque les huit séminaristes dont un vient de terminer ses études de théologie. Il espère bien aussi voir un jour l’Eglise riche de responsables laïcs qui travailleront à construire une Eglise participative, avec des communautés de base soucieuses de la mission auprès des non-catholiques.

En revanche, son optimisme se tempère quand l’évêque décrit l’austérité de la réalité quotidienne. Tous ses plans, fait-il observer, sont irréalisables puisque l’Eglise de Pakse n’a pas les ressources suffisantes pour les mettre en œuvre. Supporter les charges normales d’une pastorale quotidienne ordinaire est déjà difficile, souligne-t-il. Quant à bâtir une Eglise participative, s’interroge-t-il, « comment avoir des responsables laïcs alors que nous n’avons même pas de programme de formation pour eux ? ». Selon lui, pour mettre sur pied un tel programme un homme d’expérience serait nécessaire, mais en réalité, « nous n’avons ni expert ni recrues ».

En attendant, cette petite Eglise se doit d’entretenir de bonnes relations avec les autorités civiles. « J’espère que les autorités oublieront la méfiance que leur inspire l’Eglise et que nous pourrons travailler ensemble à plus d’unité et d’harmonie. » Toute activité religieuse, en effet, avait cessé avec l’arrivée des communistes au pouvoir en 1975. C’est en 1991, après la chute de l’Union soviétique que la Laos a entrepris des réformes socio-économiques mais la liberté religieuse reste toujours limitée et fragile. Un climat de confiance ouvrirait une ère nouvelle pour l’Eglise, explique Mgr Ling qui voit autant de raisons d’espérer dans les rencontres qu’il a pu avoir avec les autorités provinciales.

Pour lui personnellement, il ne souhaite qu’une chose, avoir quelqu’un pour répondre au téléphone et prendre les messages pendant ses absences qui sont nombreuses puisqu’il cumule en même temps les fonctions d’évêque, de curé de paroisse et de catéchiste : « Avoir un secrétaire et un répondeur téléphonique me rendrait grand service ».

Le Laos est divisé en quatre vicariats apostoliques : Thakhek-Savannakhet au Centre-Laos, Vientiane et Luang Prabang au Nord et Pakse au Sud.
(c) EDA

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ZENIT Staff

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