La vocation spirituelle doit prévaloir sur le rôle social du prêtre

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Intervention de l’évêque d’Utrecht à une conférence au Latran

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ROME, Lundi 15 mars 2010 (ZENIT.org) – L’évêque d’ Utrecht (Pays-Bas), Mgr Willem Jacobus Eijk, s’est inquieté du « manque de contenu spirituel » de certains prêtres qui, malheureusement, font passer leur travail social avant leur vie spirituelle.

L’évêque est intervenu sur cette question en développant le thème « entre la vocation spirituelle et le rôle social » traité lors d’un congrès portant sur la « Fidélité du Christ, fidélité du prêtre », qui s’est achevé vendredi à l’Université pontificale du Latran, à Rome, à l’occasion de l’Année sacerdotale.

Après avoir évoqué le contexte historique de la situation actuelle du prêtre, Mgr Eijk a souligné le caractère précieux de la vocation sacerdotale qui, a-t-il dit, réside dans « son identité intrinsèque, celle d’un homme qui, en vertu du sacrement de l’Ordre, représente le Christ en personne », mais qui, en maintes occasions, tombe dans l’erreur de « s’attacher à son identité extrinsèque, autrement dit aux fonctions de leader dans la société profane et des organisations catholiques ».

Une des causes de cela, a-t-il relevé, « doit être recherchée dans la croissante difficulté à se consacrer aux âmes, une activité entravée par la sécularisation ».

Le Concile Vatican II et l’identité sacerdotale

L’évêque néerlandais a affirmé que le Concile Vatican II, en explicitant l’identité du laïc dans l’Eglise, a aussi souligné la vocation du prêtre à être un autre Christ.

« Le Concile n’a pas introduit une discontinuité dans l’identité du prêtre », a-t-il expliqué, tout en observant malgré tout qu’il y avait eu « discontinuité, hors du contexte du Concile, en deux phases distinctes ».

« La première », a-t-il relevé, fut « une modification graduelle chez les prêtres de la manière de vivre leur identité intrinsèque, un phénomène qui s’est vérifié surtout en Europe du nord et de l’ouest dans les années quarante, au siècle passé ».

Dans la seconde phase, « l’image sociale que le prêtre avait à la fin des années cinquante a commencé à s’estomper, en entrant dans l’époque révolutionnaire des années soixante ».

Le Concile, selon Mgr Eijk, a alors « fixé des limites juste à temps, évitant que la crise ne nuise encore plus gravement à l’identité du prêtre ».

Il faut « éviter d’essayer de chercher à forcer des vocations sacerdotales, en fixant l’attention sur l’identité extrinsèque du prêtre », a-t-il souligné.

Les prêtres, a-t-il reconnu, sont « constamment sous pression, soumis à des tensions et à des déceptions liées à la proclamation de l’Évangile dans notre société peu ouverte à la foi chrétienne », une raison qui explique que beaucoup d’entre eux tombent dans l’activisme.

Pour rester fidèles à l’aspect principal de leur vocation, a conclu Mgr Eijk, les prêtres doivent « soigner le plus possible leur relation avec le Christ prêtre, maître et pasteur ».

Carmen Elena Villa

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ZENIT Staff

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