La vérité sur la justification de l'homme, pour marcher vers l’unité

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Paroles de Benoît XVI après l’angélus du 1er novembre

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ROME, Lundi 2 novembre 2009 (ZENIT.org) – Avancer « vers l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ » : c’est le fruit que Benoît XVI espère de l’anniversaire de la déclaration signée en 1999 par catholiques et luthériens. Il souligne le rapport entre miséricorde et justification. 

Vers l’unité pleine et visible

A l’issue de la prière de l’angélus de dimanche, 1er novembre 2009, place Saint-Pierre, en la fête de la Toussaint, Benoît XVI a en effet évoqué le 10ème anniversaire de la « Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification » signée le 31 octobre 1999 en Allemagne, à Augsbourg, entre l’Eglise catholique et la Fédération luthérienne mondiale. Le pape a rappelé qu’en 2006, le Conseil méthodiste mondial a également adhéré à cette déclaration.  

« J’espère de tout cœur que cet anniversaire important puisse contribuer à faire progresser le chemin vers l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ », a déclaré Benoît XVI. 

Le pape voit dans cet anniversaire « une occasion de rappeler la vérité sur la justification de l’homme, témoignée ensemble », pour que luthériens et catholiques se réunissent « dans des célébrations œcuméniques » et approfondissent « ultérieurement cette thématique et les autres qui sont objet du dialogue œcuménique ».  

Miséricorde et justification

Pour Benoît XVI, la justification n’est pas seulement une question théologique, mais elle concerne la vie quotidienne des baptisés, car les « vérités fondamentales » de cette doctrine « conduisent au cœur même de l’Evangile et à des questions existentielles de notre vie ».  

Le pape a mis en évidence la miséricorde que manifeste la justification : « Nous avons été accueillis et rachetés par Dieu ; notre existence s’inscrit dans l’horizon de la grâce, elle est guidée par un Dieu miséricordieux, qui pardonne notre péché et nous appelle à une nouvelle vie à la suite de son Fils; nous vivons dans la grâce de Dieu et nous sommes appelés à répondre à son don ; tout cela nous libère de la peur et nous procure espérance et courage dans un monde rempli d’incertitude, d’inquiétude, de souffrance ».  

Jean-Paul II, a rappelé  Benoît XVI, a défini cette Déclaration conjointe, le jour de la signature, comme une « pierre milliaire sur la route difficile de la recomposition de la pleine unité entre les chrétiens » (Angélus, 31 octobre 1999).  

Thème essentiel de la théologie

En septembre 2006, à Ratisbonne, lors de son voyage en Bavière, le pape avait déjà  évoqué la justification comme « un thème essentiel de la théologie », mais aussi de la vie des fidèles. 

Aux représentants des « différentes traditions de la Réforme », le pape avait dit sa satisfaction pour cette « longue recherche » qui a conduit à « un consensus sur la justification » et pour « l’adhésion du Conseil mondial des Eglises méthodistes à la Déclaration commune sur la Doctrine de la justification ».  

« La justification est un thème essentiel de la théologie, mais je crois qu’elle est à peine présente dans la vie des fidèles », avait cependant regretté le pape. 

Pardon et justification

Il avait explique le rapport entre pardon et justification en disant : « Bien que le thème du pardon réciproque soit à nouveau urgent en raison des évènements dramatiques de notre temps, on n’a pas conscience qu’avant tout c’est le pardon de Dieu qui est nécessaire, la justification par lui ». 

« La conscience moderne ne perçoit pas que nous avons des dettes envers Dieu et que le péché est une réalité que seule une initiative divine peut faire surmonter », avait diagnostiqué le pape. 

Perception nouvelle de la relation à Dieu

Le pape avait souhaité que l’on favorise « la perception d’une nouvelle relation avec Dieu » dans la vie quotidienne en disant : « Cet obscurcissement du thème de la justification et du pardon des péchés dissimule, en définitive, un obscurcissement de notre relation avec Dieu ». 

Cette perception, avait-il fait observer, « se fait grâce à la confession de la foi, au témoignage et à l’amour ». 

Or, a ajouté le pape, « la confession qui nous distingue en tant que chrétiens c’est la foi dans le fait que Jésus est le Fils de Dieu incarné » et c’est lui qui « nous permet d’entrer en contact avec Dieu ».  

Foi, témoignage, style de vie et charité

Le pape ajoutait, en commentant saint Jean, la nécessité que la confession se transforme « en témoignage » en disant : « Nous devons nous convertir en prophètes pour pouvoir témoigner ». 

Mais ce témoignage implique, disait le pape, un style de vie spécifique, dans un monde « confus » : le chrétien doit témoigner par une vie « juste ». 

Enfin, le pape en venait à l’amour, « agapè », auquel il a consacré sa première encyclique : selon saint Jean, l’amour, expliquait le pape, « n’a rien de sentimental ou d’exalté » : « Il s’agit de quelque chose d’entièrement sobre et réaliste », une « synthèse de la Loi », qui englobe « tout ». 

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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