La théorie du gender au lycée : « Un enseignement idéologique »

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Explications de la fondation Lejeune

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ROME, Lundi 29 août 2011 (ZENIT.org) – « La théorie du gender au lycée : Un enseignement idéologique », explique « Gènéthique », la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune.
Après Sciences-Po Paris, qui leur a dédié une chaire et un enseignement obligatoire en 2010, les gender studies s’imposeront aux lycéens (premières L, S et ES) dès la rentrée 2011 dans le cadre des cours de SVT (Sciences de la vie et de la terre). Les éditions Nathan, Bordas et Belin ont déjà publié leurs manuels, conformément aux nouveaux programmes. Chez les trois éditeurs, les thèses de la théorie du gender, une idéologie qui nie la différence des sexes et la complémentarité naturelle entre l’homme et la femme, sont intégrées dans le module « Féminin-Masculin », dans les nouveaux chapitres intitulés : « Devenir homme ou femme » et « Vivre sa sexualité ». Cette approche partisane des questions d’identité et d’orientation sexuelle soulève une importante polémique dans les milieux éducatifs qui en repèrent les effets pernicieux pour la construction de l’identité et de la personnalité des adolescents.
Une théorie militante…
L’idéologie du gender a fait son entrée sur la scène internationale lors de la Conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995 : elle inspire aujourd’hui les agences onusiennes et le parlement européen. Née dans les années 1970 aux Etats-Unis sous l’influence de penseurs français comme Michel Foucault et Jacques Derrida, la théorie du gender a d’abord été l’outil idéologique et subversif d’un féminisme militant : au nom de la non-discrimination entre l’homme et la femme, elle rejette le fondement biologique des sexes comme donnée naturellement identifiante pour la personne et affirme que la différence entre l’homme et la femme relève exclusivement d’une construction sociale. Les genres masculins et féminins consistent en des « rôles » socio-culturels arbitraires qu’il est donc possible de déconstruire. En conséquence, aucun dynamisme naturel ne pousse l’homme et la femme l’un vers l’autre : cette inclination ne relève elle aussi que de conditionnements sociaux. Dans cette perspective, c’est l’orientation sexuelle (homosexuelle, hétérosexuelle, bisexuelle, transsexuelle) qui doit primer sur le sexe biologique, génétiquement déterminé par les chromosomes sexuels XX ou XY.
… prétendûment scientifique
Les nouveaux manuels de biologie reprennent largement ces thèses bien peu biologiques. Le manuel Hachette prétend ainsi que l’identité sexuelle relève d’un choix subjectif de l’individu : « l’identité sexuelle est la perception subjective que l’on a de son propre sexe et de son orientation sexuelle. (…) L’orientation sexuelle doit être clairement distinguée du sexe biologique de la personne ». Pour le manuel Bordas, le seul contexte socioculturel suffit à expliquer la prédominance du modèle hétérosexuel.
Le milieu éducatif et les parents d’élèves ont fermement dénoncé l’intrusion abusive de cette idéologie dans le programme de biologie. Regroupés au sein du collectif « L’école déboussolée », les enseignants du public ont envoyé au ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, une pétition réunissant 33 000 signatures : celui-ci a refusé tout dialogue. Les Associations familiales catholiques (AFC) et l’enseignement catholique ont également protesté.
Des parlementaires sont intervenus auprès de Luc Chatel afin que les manuels en cause soient retirés de la vente et révisés. Le député Christian Vanneste, soutenu par ses collègues Xavier Breton, Marc Le Fur et Jean-Marc Nesme, a rappelé que l’Education nationale n’a pas à « instiller, sous le couvert d’un enseignement scientifique des conceptions purement idéologiques », ni à se substituer aux familles, de telles dérives étant « le propre d’un Etat totalitaire ». Pour d’autres comme Dominique Dord, Jacques Myard, Yannick Favennec ou Véronique Besse, enseigner cette théorie n’est « ni raisonnable, ni responsable » et « porte atteinte au devoir de neutralité de l’Education nationale, en s’immisçant dans les consciences individuelles et dans la sphère familiale ». La sénatrice Marie-Thérèse Hermange a, elle, souligné les nombreuses questions sur la condition humaine, la reproduction et l’organisation de la société que soulève la théorie du genre.
Décryptages
Pour le philosophe Thibaud Collin, auteur d’essais sur ces questions, « la prime à l’indifférenciation sexuelle promeut en fait l’homosexualité. Ces théories sont une tête de pont pour un changement radical de société ». La dissociation de la sexualité et la procréation est alors consommée : la révolution culturelle voulue par le gender promeut les droits à la contraception, à l’avortement et à la procréation artificielle.
Certains psychanalystes, comme Jean-Pierre Winter, alertent par ailleurs sur les risques que la théorie du gender fait courir à la préservation du lien social et la structuration psychique de la personne. L’altérité sexuelle, dans sa vision réaliste, situe l’homme et la femme « dans une égalité en dignité et dans une relation fondée sur la complémentarité » qui permet leur coopération, nécessaire à la constitution du lien social. La société ne peut se construire sur des « pseudo-identités de genre » ou sur des orientations sexuelles sous peine de conduire à des « dissociations psychologiques et anthropologiques sources de violences et d’injustices ». Les idées véhiculées par la théorie du genre enferment dans le « modèle du ‘nous sommes tous pareils’, selon l’idée du même et du semblable » où chacun « est sommé de rester dans une économie narcissique auto-suffisante ». En niant la différence, ce discours empêche l’ouverture de l’individu à l’altérité et « sépare, divise et invite chaque sexe à rester chez soi », constatent-t-ils.
Conclusion
En Espagne, le gouvernement Zapatero a déjà rendu obligatoire les cours sur le gender, entraînant le retrait de dizaine de milliers de familles des écoles appliquant les programmes d’Etat.

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ZENIT Staff

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