La source de la vraie jouvence

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Entrer « en patience »

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Au milieu des tribulations, le chrétien n’est jamais triste, mais témoigne de la joie du Christ, et ainsi, il rajeunit, a expliqué le pape Francois, lors de la messe de ce mardi matin, 7 mai, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Deux cardinaux ont concélébré la messe aux cotés du pape: Angelo Comastri et Jorge Maria Mejia, ainsi que différents évêques hispanophones, en présence d’un groupe d’employés du Vatican. Radio Vatican et L’Osservatore Romano publient des extraits de cette homélie.

Même dans les tribulations, les chrétiens ne sont pas tristes, mais joyeux, a expliqué le pape en évoquant la joie de Paul et Silas en prison et persécutés pour leur annonce de l’Evangile: les autres prisonniers les entendaient, émerveillés, chanter des hymnes à Dieu. « Ils chantaient, ils priaient, des gens un peu étranges! Mais eux, ils étaient heureux d’avoir souffert  quelque chose au nom du Christ; Ils étaient tranquilles, ils chantaient, priaient, souffraient. il y avait en eux quelque chose de l’état d’esprit chrétien: l’état de patience. Lorsque Jésus commence le chemin de sa passion, après la Cène, il « entre en patience » », a-t-il expliqué. 

Monsieur la plainte

« Entrer dans la patience: c’est la voie que Jésus nous enseigne à nous chrétiens. Entrer dans la patience… Cela ne signifie pas être tristes. Non, non, c’est autre chose… Cela veut dire supporter, porter sur nos épaules, le poids des difficultés, le poids des contradictions, le poids des tribulations. Cette attitude chrétienne de « supporter » c’est entrer dans la patience, a précisé le pape. C’est ce que la Bible exprime par le mot grec, si plein d’ « hypomoné ». Il s’agit de supporter dans la vie le travail de chaque jour: les contradictions, les tribulations, tout cela.Paul et Silas supportent les tribulations, supportent les humiliations: Jésus les a supportées il est entrée dans la patience. C’est un processus de maturation chrétienne par la voie de la patience. Un processus qui prend du temps, qui ne se fait pas d’un jour à l’autre: il dure toute la vie, pour arriver à la maturité chrétienne. C’est comme le bon vin »: on attend le « moment où il arrive à maturation ». »

Le pape a souligné comment tant de martyrs se sont montés joyeux, comme les martyrs japonais de la colline de Nagasaki qui « s’encourageaient mutuellement » et « parlaient de Jésus » en attendant la mort. 

De certaines martyres de Rome, on a pu dire, a rappelé le pape, qu’elles allaient au martyre « comme à des noces ».

Cette attitude de « supporter » est l’attitude « normale » du chrétien et qui n’est en rien « masochiste », a précisé le pape, en prévenant une objection courante: c’est simplement se mettre « sur la route de Jésus ».

Puis le pape a repris un thème qui lui est cher: un chrétien ne se lamente pas. « Quand les difficultés arrivent, tant de tentations arrivent aussi. Par exemple celle de se lamenter: « mais regarde ce qui m’arrive »… une lamentation. Un chrétien qui ne cesse de se lamenter cesse d’être un bon chrétien: c’est Monsieur ou Madame la plainte, non? Parce qu’ils se plaignent à propos de tout, non? Le silence de qui « supporte », le silence de la patience. Le silence de Jésus: Jésus, dans sa passion, n’a plus parlé, seulement les deux ou trois paroles nécessaires… Mais ce n’est pas non plus un silence triste. Il est douloureux, si souvent très douloureux, mais pas triste. Le coeur est en paix. Paul et Silas priaient en paix. Ils ressentaient des douleurs, puisque l’on dit que le patron de la prison a lavé leurs plaies: ils avaient des plaies. Mais ils les supportaient dans la paix. Cette voie de « supporter » nous fait approfondir la paix chrétienne, nous rend forts en Jésus », rend « heureux ».

Une jeunesse pascale

Le chrétien est donc appelé à supporter comme Jésus l’a fait « sans se plaindre supporter en paix ». Et le pape a ajouté cette observation, à partir de l’oraison de la messe qui souligne que le peuple de Dieu exulte « en raison de la jeunesse nouvelle de la Pâque »:  « entrer dans la patience » « renouvelle notre jeunesse, nous rend plus jeunes »!

« Le « patient » c’est quelqu’un qui, à la longue, est plus jeune! Pensons à ces personnes âgées des maison de retraite, qui ont tellement supporté de choses dans leur vie. Regardons leurs yeux, des yeux jeunes ils ont un esprit jeune et une jeunesse renouvelée. C’est à cela que le Seigneur nous invite. A cette jeunesse pascale renouvelée par le chemin de l’amour, de la patience, en supportant les tribulations et aussi – je me permets de le dire – de nous supporter les uns les autres. 

« Parce que cela aussi nous devons le faire avec charité et amour, a-t-il ajouté. Parce que si je dois te supporter, je suis sûr que tu me supportes aussi et ainsi, on avance sur le chemin de Jésus. »

Comme à la fin de chaque homélie, à la manière de saint Ignace, le pape a invité à demander une grâce spéciale: « Demandons au Seigneur la grâce de ce « supporter » chrétien qui nous donne la paix, de ce « supporter » par le coeur, de ce « supporter » joyeux pour devenir toujours plus jeunes, comme le bon vin, plus jeunes grâce à cette jeunesse pascale renouvelée de l’esprit. Ainsi soit-il. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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