La sérénité de Mozart face à la mort

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Prédilection de Benoît XVI pour Mozart

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ROME, Jeudi 9 septembre 2010 (ZENIT.org) – « Une affection particulière me lie à cet éminent musicien », confie Benoît XVI à propos de Mozart dont il a évoqué la grande « sérénité » inspirée, même face à la mort, porte « du bonheur  éternel ».

Benoît XVI a assisté, mardi soir 7 septembre, dans la cour du palais pontifical de Castel Gandolfo, à la Messe de Requiem en ré mineur (K626) de Mozart, exécutée par l’orchestre de Padoue et de Vénétie, et par le chœur « Académie de la Voix » de Turin, sous la direction de Claudio Desderi. Il a adressé ses remerciements aux organisateurs et aux musiciens après le concert.

« Le Requiem de Mozart est une haute expression de la foi, qui connaît bien le caractère tragique de l’existence humaine et qui ne tait pas ses aspects dramatiques, et représente donc une expression de foi proprement chrétienne, consciente que toute la vie de l’homme est illuminée par l’amour de Dieu », a souligné Benoît XVI.

Benoît XVI a rappelé l’influence de l’Italie sur le jeune Mozart, avant de faire cette confidence : « Permettez-moi toutefois de dire une fois de plus qu’une affection particulière me lie à ce éminent musicien. A chaque fois que j’écoute sa musique, je ne peux que revenir en mémoire à mon église paroissiale, lorsque, enfant, les jours de fête, retentissait sa «Messe»: je sentais dans mon cœur qu’un rayon de la beauté du Ciel m’avait atteint, et j’éprouve chaque fois cette sensation, et aujourd’hui encore, en écoutant cette grande méditation, dramatique et sereine, sur la mort ».

Benoît XVI a analysé ce Requiem en disant : « Chez Mozart, chaque chose est en parfaite harmonie, chaque note, chaque phrase musicale est ainsi et ne pourrait être autrement; même les contraires se réconcilient et la mozartische Heiterkeit, la « sérénité mozartienne » enveloppe tout, en tout moment. Cela est un don de la Grâce de Dieu, mais c’est également le fruit de la foi vivante de Mozart qui, en particulier dans sa musique sacrée, réussit à faire transparaître la réponse lumineuse de l’Amour divin, qui donne espérance, même lorsque la vie humaine est déchirée par la souffrance et par la mort ».

Le pape a cité la dernière lettre de Mozart à son père mourant (4 avril 1787) qui est presque une prière : « Il écrit ceci, en parlant précisément de l’étape finale de sa vie sur terre : « Je me suis depuis quelques années tellement familiarisé avec cette sincère et très chère amie de l’homme (la mort) que non seulement son image n’a plus rien d’effrayant pour moi, mais au contraire elle m’est très apaisante, et réconfortante ! Je remercie mon Dieu de m’avoir accordé la fortune de pouvoir reconnaître en elle la clef de notre bonheur. Je ne me couche jamais sans penser que le lendemain peut-être, je ne serai plus là. Et pourtant personne dans ma fréquentation ne peut dire que je suis chagrin ou triste. Et de cette fortune je remercie chaque jour mon Créateur, et le souhaite de tout cœur à chacun de mes semblables ».

Benoît XVI lit dans ces lignes « une foi profonde et simple, qui apparaît également dans la grande prière du Requiem, et qui nous conduit, dans le même temps, à aimer intensément les événements de la vie terrestre comme dons de Dieu et à nous élever au-dessus d’eux, en regardant de façon sereine la mort comme la «clé» pour franchir la porte vers le bonheur éternel ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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