La santé n’est pas seulement un bien physique mais également spirituel

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Congrès à la Grégorienne sur « Santé, technologie et bien commun »

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ROME, Mercredi 3 octobre 2007 (ZENIT.org) – « Une personne saine n’est pas seulement une personne en bonne santé physique ou psychologique mais également en bonne santé spirituelle », affirme Mgr Jean Laffitte, vice-président de l’Académie pontificale pour la vie.

Mgr Laffitte est intervenu lors du congrès sur « Santé, technologie et bien commun » qui s’est déroulé à l’Université pontificale grégorienne, à Rome, le 28 septembre dernier. Il était organisé par l’ « Acton Institute », sous le patronage du Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé.

Mgr Laffitte a analysé la question de la santé « comme élément de la prospérité humaine », en expliquant la contribution apportée dans ce domaine par la théologie morale catholique.

Alors que pour l’Organisation mondiale de la santé, la santé est un bien à rechercher de manière absolue et comme une fin en soi, a expliqué Mgr Laffitte, dans la perspective chrétienne « la santé ne se réduit pas à l’absence de maladie ». Elle est « un bien important sur le plan éthique dans la mesure où elle suscite la prise de responsabilité du sujet personnel vis-à-vis d’autres biens qui sont présumés supérieurs (Royaume de Dieu, bien éternels, communion) et débouche ensuite sur la responsabilité des autorités sociales et sanitaires ».

Rappelant la définition de Jean-Paul II, Mgr Laffitte a expliqué que la santé est liée à « la réalisation de la vocation de chacun », devenant ainsi « un bien dont la finalité est le salut ».

Il a expliqué que dans l’Ancien Testament, la santé et la maladie renvoient à la relation avec Dieu dans l’ancienne Alliance : « Celui qui donne la vie est celui qui peut guérir des maladies. La santé devient signe de l’action de Dieu, et pour cette raison, peut revêtir un sens prophétique ».

« En revanche, être loin de Dieu crée une forme de privation de santé, un malaise, une maladie spirituelle, a-t-il ajouté. La santé devient objet de la prière insistante de celui qui veut retrouver la paix ».

« Dans la tradition juive, a-t-il poursuivi, la maladie est une anomalie, une blessure à une créature », et dans les Psaumes « la prière de demande de guérison est souvent accompagnée d’une confession de ses propres fautes ».

Mgr Laffitte a souligné que l’activité publique de Jésus se concentre particulièrement sur la guérison des malades et le pardon des péchés.

« La guérison est un acte qui rend publiquement visible l’autorité de la parole de Jésus et son pouvoir sur la vie et sur la mort, a-t-il expliqué. Le pardon, don parfait, offre la substance même du salut ».

« Dans les Evangiles, a ajouté le vice-président de l’Académie pontificale pour la vie, les guérisons concernent souvent les affections corporelles, mais également les affections psychiques et surtout spirituelles. En ce sens, l’intervention peut guérir un manque de foi ou libérer des tourments des esprits mauvais ».

Dans le cas du paralytique de Capharnaüm, « les premières paroles de Jésus s’adressent au paralytique, non pour le guérir, au départ, mais pour lui annoncer que ses péchés ont été pardonnés ».

« Sa guérison, survenue après que Jésus ait perçu les murmures intérieurs des scribes présents, devient le moyen paradoxal choisi par lui pour insister sur son pouvoir de pardonner les péchés », a-t-il souligné.

« Les interventions de Jésus ne visent pas uniquement à susciter une conversion des témoins et des personnes guéries, mais sont l’expression de la compassion et de la miséricorde de Jésus », a-t-il ajouté.

Mgr Laffitte a souligné, à ce propos, que « les disciples de Jésus ont reçu la mission de guérir les malades, une mission que les apôtres ne manqueront pas de perpétuer et de transmettre ».

Pour ce qui concerne l’expérience humaine de la maladie, Mgr Laffitte a affirmé que « la vision chrétienne a des caractéristiques spécifiques, dans la mesure où elle intègre nécessairement l’insertion de tout homme dans le Christ ».

En ce sens, « la santé, pour le chrétien, est une notion qui dépasse l’acception purement médicale : elle embrasse la totalité de l’être y compris ses dynamismes psycho-spirituels » et par conséquent une « personne saine n’est pas seulement une personne en bonne santé physique ou psychologique, mais également en bonne santé spirituelle ».

Le vice-président de l’Académie pontificale pour la vie a souligné que « ceci ne signifie pas que la pensée chrétienne écarte la réflexion sur l’aspect strictement physique de la santé. La maladie requiert l’intervention du médecin, la santé étant un véritable bien de la personne, dont cette dernière doit prendre soin ».

Il a par ailleurs souligné que « la pensée chrétienne ajoute à cette approche naturelle et de bon sens, la conviction que la maladie peut contribuer à un affaiblissement global de la personne ; mais elle peut également offrir l’occasion d’une croissance morale et spirituelle du sujet, qui assume toute sa signification en relation avec les biens à venir ».

« Il faut noter, a conclu Mgr Laffitte, que seule une vision strictement utilitariste de la société et des relations humaines conduit à penser que la maladie d’une personne est toujours et de toute façon une carence au niveau social ».

« L’attitude de Jésus à l’égard des malades et des pécheurs que nous avons brièvement évoquée, est exemplaire de par l’attention adressée à chaque personne », a-t-il souligné.

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ZENIT Staff

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