La richesse des peuples c'est le respect de l'autre, par le card. Parolin

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Mexico, colloque sur « la mobilité humaine et le chômage »

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La richesse des peuples c’est le respect de l’autre, explique en substance le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, qui appelle de ses vœux un « changement culturel » et de « mentalité » par rapport aux migrations.

Il est en effet intervenu lors de l’inauguration, le 14 juillet, du colloque Mexique – Saint-Siège sur « la mobilité humaine et le chômage », organisé par le ministère des Affaires étrangères du Mexique et l’ambassade du Mexique près le Saint-Siège, qui s’est tenu du 12 au 15 juillet à Mexico.

Le pape François a aussi adressé un message, lu participants par le nonce apostolique, Mgr Christophe Pierre, à l’ouverture des travaux. Nous en avons publié, hier, 15 juillet la traduction intégrale. 

Une conversion culturelle et sociale

Pour trouver les solutions, il invite à une « conversion culturelle et sociale » qui fasse passer d’une « culture du rejet » à une « culture de l’accueil et de la rencontre », comme le pape François le recommande.

Il recommande donc non seulement un changement de « mentalité », en faisant observer l’apport des migrants aux pays d’accueil: « Je crois pouvoir affirmer en connaissance de cause que, dans nos sociétés mondialisées, on n’atteint pas le progrès uniquement grâce à un plus grand flux de capitaux, de marchandises et d’informations. La croissance des échanges commerciaux et financiers entre les nations n’implique pas automatiquement une amélioration du niveau de vie des populations, et génère encore moins automatiquement une plus grande richesse. Au contraire, nous observons que les nations, surtout celles qui sont le plus avancées du point de vue économique et social, doivent précisément leur développement, en grande partie, aux migrants. »

Protéger et accueillir les mineurs

Le cardinal Parolin dit son inquiétude devant « l’augmentation exponentielle » du nombre de mineurs non accompagnés dans leur migration. Il y voit un défi à affronter « d’urgence », et il cite les « chiffres particulièrement préoccupants » publiés aux États-Unis concernant les mineurs tentant le passage depuis le Mexique et d’autres pays d’Amérique latine.

Mais, pour le secrétaire d’Etat, pas de solution si l’on ne dépasse pas « les vieilles méfiances » pour « planifier des stratégies communes au niveau sous-régional, régional et mondial en impliquant tous les secteurs de la société ».

Il s’agit de protéger et d’accueillir des enfants qui fuient « la pauvreté ou la violence » ou cherchent à rejoindre des « membres de leur famille », de façon à empêcher qu’ils ne soient victimes « d’abus » ou « d’un accident ».

Le cardinal a salué les « grands progrès » accomplis par le Mexique dans le domaine du respect des droits de l’homme, notamment de la liberté religieuse.

Migrations et progrès des société

Et il a fait observer l’importance de la contribution du christianisme à la reconnaissance de la « dignité de l’homme », créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu ». Une dignité qui « ne dépend pas de sa situation économique, de l’appartenance politique, du niveau d’éducation, de l’origine ethnique, du statut de migrant ou de la foi religieuse ». La personne « possède une dignité en vertu de laquelle il doit être traité avec le plus grand respect », a insisté le secrétaire d’Etat.

Il recommande d’appliquer ce principe aux migrants, ce « grand nombre de personnes qui, dans le monde, doivent quitter leur terre dans des conditions déchirantes de souffrance et de douleur ». Il cite les causes les plus fréquentes: « violation des droits de l’homme les plus élémentaires, violence, absence de sécurité, chômage et misère »: « que de violence politique, économique et sociale dans notre monde ! »

Dans les pays d’accueil, il fustige « la discrimination, le racisme, les traitements vexatoires et les injustices dans le monde du travail. Et il fait remarquer que les sociétés « dans lesquelles les migrants légaux ne sont pas accueillis ouvertement et sont au contraire traités selon des préjugés, comme des sujets nuisibles ou dangereux, prouvent plutôt qu’elles sont beaucoup plus faibles et peu préparées aux défis des prochaines décennies ».

En revanche, poursuit le secrétaire d’Etat, les pays qui auront su reconnaître dans les migrants un facteur « d’enrichissement humain, culturel et économique » et qui auront su les accueillir « en s’efforçant d’assurer leur intégration sociale », assureront leur propre progrès.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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