La « responsabilité prophétique de l’Eglise » dans la communauté internationale

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Par Mgr Lajolo

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ROME, Lundi 20 mars 2006 (ZENIT.org) – Mgr Lajolo évoque la « responsabilité prophétique de l’Eglise » dans la communauté internationale.

Mgr Giovanni Lajolo, secrétaire pour les Relations avec les Etats a évoqué au micro de Radio Vatican, ce 20 mars, la réunion des représentants du Saint-Siège auprès des organisations internationales.

« Dans le bref mais dense discours que Benoît XVI a leur a adressé au terme des travaux, explique Mgr Lajolo, le pape a évoqué la « contribution fondamentale » qu’ils apportent au « respect des droits humains et du bien commun et donc à la liberté authentique et à la justice ». Le pape a aussi souligné qu’ils participent « avec autorité à la responsabilité prophétique de l’Eglise, qui entend continuer à élever sa voix pour défendre l’homme même lorsque la politique des Etats ou la majorité de l’opinion publique se meuvent dans une direction opposée ».

Concrètement, Mgr Lajolo précise que l’activité des représentants du Saint-Siège s’exerce « à travers leurs contacts et les nouvelles qu’ils viennent à connaître du fait de leur position, à travers les documents qu’ils ont l’occasion de faire circuler, ou les déclarations qu’ils peuvent faire à différentes tribunes ».

Ils peuvent ainsi « faire connaître la position » du Saint-Siège sur différents problèmes débattus et les « raisons » qui la motivent.

« C’est, dit-il, une activité qui requiert acuité d’analyse et rapidité d’intervention et un grand tact ».

A propos de la rencontre de deux jours, Mgr Lajolo rappelle : « Au congrès des Organisations catholiques internationales qui s’est tenu à Jérusalem en novembre 2005, les représentants de ces organisations ont manifesté l’exigence d’une meilleure coordination avec le Saint-Siège et en particulier le désir de différentes ONG catholiques accréditées auprès d’organisations internationales, d’entrer plus activement en collaboration avec les observateurs permanents du Saint-Siège. Répondre à cette demande était l’un des buts de cette réunion qui a permis d’examiner ce thème : comment favoriser et solliciter la collaboration avec les ONG catholiques ».

Mgr Lajolo indiquait comme autre objet de la rencontre « l’examen du développement des droits de l’homme, des concepts eux-mêmes et donc des contenus qu’on leur donne au sein des organisations internationales. Ils sont en effet aujourd’hui soumis à des développements parfois promus sans scrupules par les intéressés et qui, selon le Saint-Siège sont plutôt une régression en la matière, avec de graves dangers pour l’individu et la société humaine ».

La réunion a ainsi permis, souligne Mgr Lajolo de mettre en évidence « l’apport que les différentes conférences épiscopales pourraient apporter à la formation et au renforcement des ONG d’inspiration catholique, parce que tout en agissant en leur propre nom, elles peuvent agir en meilleure harmonie avec l’action des représentants pontificaux ».

« En tant qu’elles reflètent les exigences et les idées de la base sociale, les ONG sont l’expression d’une dynamique démocratique à laquelle les organisations internationales sont sensibles, et dont elles désirent par conséquent tenir compte ».

En ce qui concerne les défis actuels posés par la situation internationale aux représentants du Saint-Siège, Mgr Lajolo rappelait tout d’abord que « les représentants du Saint-Siège exercent leur activité en pleine harmonie avec le Saint-Père que justement ils « représentent ». »

Il citait le passage du discours de Benoît XVI où le pape parle des « injustices aux multiples visages » et où il cite « le visage de l’indifférence ou du désordre, qui arrive à blesser la structure de cette cellule d’origine de la société qu’est la famille », et le deuxième, « le visage de la volonté de puissance et de l’arrogance qui peut arriver jusqu’à l’arbitraire qui fait taire les sans voix ou qui n’a pas la force de la faire entendre, comme dans le cas de l’injustice qui est peut-être aujourd’hui la plus grave, à savoir de supprimer la vie humaine à naître ». Voilà deux priorité clairement définies : la famille et la vie naissante ».

Pour ce qui est des autres défis, Mgr Lajolo indique « ceux de la faim et de la soif dans le monde », citant L’Osservatore Romano du 19 mars qui cite le discours du pape en même temps que la contribution du Saint-Siège au IVe Forum mondial sur l’eau qui se tient à Mexico.

« Le conseil de l’ONU pour les droits de l’homme, fait aussi observer Mgr Lajolo, constitue un développement naturel de la Commission des droits de l’homme qui a son siège à Genève. En soi, il doit être jugé comme un développement positif, parce qu’il témoigne de l’importance croissante que l’ONU veut accorder à ce thème, en augmentant l’autorité de l’organe compétent. Mais un tel conseil n’est qu’un instrument : tout dépendra du travail et des accords auxquels les 47 Etats membres arriveront, au cours du mandat triennal. Mais un bon nombre de ces pays donnent des droits de l’homme une interprétation réductrice tandis que d’autres veulent y inclure aussi des droits qui n’en sont pas. Le Saint-Siège souhaite que le travail du nouveau conseil, certainement nécessaire, puisse être fructueux. Naturellement, il sera suivi par les observateurs permanents du Saint-Siège avec une attention soutenue ».

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ZENIT Staff

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