La religieuse suédoise Marie-Elisabeth Hesselblad, « juste parmi les Nations »

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En présence de survivants de la shoah

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ROME, Mardi 7 juin 2005 (ZENIT.org) – La religieuse suédoise Marie Elisabeth Hesselblad, fondatrice de l’ordre du Saint Sauveur et de Sainte Brigitte, est proclamée « Juste parmi les Nations » par le Mémorial de « Yad Vashem » (www.yadvashem.org): un motif d’espérance, souligne Benoît XVI.

Le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat a en effet adressé au nom du pape un télégramme à l’occasion de la remise, à titre posthume, de cette de reconnaissance de l’institut Yad va-Shem de Jérusalem aux personnes qui, tout en n’étant pas juives, ont contribué à sauver des vies pendant la persécution nazie et la shoah. Le site Internet de Yad va-Shem signalait, au 1er janviuer 2005 dix citoyens suédois ayant reçu cette reconnaissance, dont le plus connu est Raoul Wallenberg.

La salutation du pape a été lue vendredi dernier au palais romain de la chancellerie – territoire du Vatican – par Mgr Leonardo Sandri, substitut de la secrétairerie d’Etat, lors de la rencontre modérée par le président de la communauté juive de Rome, M. Leone Paserman.

Le pape souhaite que cette récompense encourage les efforts pour « promouvoir les valeurs de la paix et de la solidarité ».

Cette reconnaissance a été remise, en présence du maire de Rome, M. Walter Veltroni, par le conseiller de l’ambassade d’Israël en Italie, Shai Cohen, à la nièce de la bienheureuse, Mme Britten Hesselblad Hede, et à l’abbesse générale actuelle de la congrégation, Mère Tekla Famiglietti.

La présence la plus émouvante était celle de M. Piero Piperno, une des personnes sauvées par Mère Hesselblad, qui cachait les juifs persécutés dans le couvent des sœurs à Rome, place Farnèse.

Les deux familles romaines Piperno et Sed, qui s’étaient déplacées de lieu en lieu pour échapper à l’occupant nazi, décidèrent, après le 8 septembre 1943, de revenir à Rome et se réfugièrent au couvent de Sainte Brigitte.

La bienheureuse Marie Elisabeth leur fit voir où ils pouvaient se réfugier d’urgence en cas de descente de police et elle veilla à ce que personne ne les contraigne à assister aux prières des sœurs.

« Mère Elisabeth nous a restitué notre dignité en nous accueillant et en respectant en tout notre vie et notre religion », a affirmé Piero Piperno.

Il ajoutait: « Nous avons cherché désespérément un refuge à ce couvent en nous présentant avec des faux papiers. Mais ma mère a ensuite révélé notre identité à la bienheureuse Elisabeth et son hospitalité, qui était bonne, devint encore meilleure ».

Le rabbin Abramo Alberto Piattelli a cité entre autres cette phrase du Talmud qui affirme: « Qui sauve une vie sauve le monde ».

Pour Mgr Sandri, « si, dans la vision chrétienne, la loi suprême et la norme fondamentale est l’amour du prochain, à quelque peuple ou race qu’il appartienne, tout ceci acquiert une valeur encore plus dense et profonde vis à vis de nos frères juifs, qui ont reçu les mêmes dons de la révélation et de l’alliance divine et sont dépositaires des mêmes promesses ».

Mère Tekla a reconnu comme « surprenant à première vue que les autorités d’Israël aient pensé à conférer une reconnaissance si prezstigieuse et si significative à une femme suédoise convertie au catholicisme et devenue religieuse et fondatrice d’un ordre religieux ».

« Toutefois, disait-elle, au-delà des appartenances sociales et religieuses, on compprend par cette reconnaissance honorifique la conscience du caractère central de la personne humaine, la haute et indéniable valeur de tout être humain, et de sa vie comme un droit et un devoir à défendre, promouvoir et développer ».

Religieuse suédoise, fondatrice de l’Ordre du Très Saint Sauveur, dit de « Sainte-Brigitte », Marie Elisabeth Hesselblad (1870-1957) a été béatifiée à Rome pendant le Grand Jubilé de l’An 2000, le 9 avril, comme une pionnière de l’œcuménisme. Luthérienne, elle avait ensuite embrassé la foi catholique et elle avait commencé son apostolat au service des malades.

« Comme sa compatriote, sainte Brigitte, disait le pape à cette occasion, elle acquit également une profonde compréhension de la sagesse de la Croix à travers la prière et dans les événements de sa vie. Son expérience, très précoce, de pauvreté, son contact avec les malades qui l’impressionnaient par leur sérénité et leur confiance en l’aide de Dieu, et sa persévérance, en dépit des nombreux obstacles, pour fonder l’Ordre du Très Saint Sauveur de Sainte-Brigitte, lui enseigna que la Croix est au centre de la vie humaine, et est la révélation ultime de l’amour de notre Père céleste ».

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ZENIT Staff

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