Après une enquête rigoureuse auprès des témoins, l’événement a en effet été reconnu comme « miraculeux » par les théologiens de l’Eglise. Mais pour que la religieuse soit reconnue comme bienheureuse il a fallu qu’auparavant une enquête établisse qu’elle avait bien vécu les vertus chrétiennes de façon « héroïque ». Pour une éventuelle canonisation, il faudrait un nouveau miracle dû à son intercession et survenu après le décret du miracle précédent.
Roger Cotrina Alvarado, est venu spécialement à Dubrovnik pour participer à la célébration vêtu de son uniforme d’apparat blanc orné de la décoration qui lui a été décernée après le sauvetage de son sous-marin, souligne l’AFP.
Jeune officier, qui avait sous ses ordres une vingtaine de marins, Roger Cotrina Alvarado raconte avoir vécu en 1988 à la fois le plus beau et le plus dramatique jour de sa vie.
Son sous-marin « Pacocha » était en difficulté depuis près de 23 heures, lorsqu’il commença à sombrer. L’écoutille maintenue ouverte par une pression de l’eau, de « 5 tonnes », selon lui, ne voulait pas se fermer. « J’étais au bord du désespoir. Je nous voyais déjà tous morts », raconte-t-il, toujours à l’AFP.
« Je n’avais plus d’air et je suis mis à penser fort à Marija Petkovic. Subitement, j’ai vu une lumière, j’ai senti monter en moi une force indicible et j’ai pu fermer l’écoutille du sous-marin », ajoute l’officier de marine.
Le curé à qui le jeune officier avait raconté l’histoire s’est exclamé qu’il s’agissait d’un « miracle » et que la religieuse méritait de figurer parmi les saints. Le prélat a aussitôt entrepris de communiquer le récit des événements au Vatican.
« Déjà enfant, je connaissais l’histoire de Marija Petkovic. Ma mère avait un livre sur elle et me lisait chaque soir quelques pages avant de me coucher », raconte encore Roger Cotrina Alvarado, qui est venu à Dubrovnik accompagné de sa mère.
« Pour moi, Marija Petkovic était une femme formidable, elle aidait les pauvres du monde entier et en particulier ceux, très nombreux, d’Amérique du sud ».
« J’ai été décoré de la Croix de la marine du Pérou, mais elle revient plutôt à Marija Petkovic, car c’est elle la vraie héroïne », conclut Roger Cotrina Alvarado, exprimant « une joie extrême d’être aujourd’hui à Dubrovnik et de pouvoir communier d’une certaine manière avec la religieuse béatifiée.
