La prière chrétienne, bonheur sur la terre, par le card. Schönborn

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ROME, Jeudi 1er Octobre 2009 (ZENIT.org) – La prière « est un bonheur » et pourtant le grand combat de la vie du prêtre – et du baptisé – c’est le combat pour la prière, fait observer le cardinal Schönborn : il invite les prêtres à revenir à la prière dans la « confiance » et en prenant garde aux pièges de la solitude et des moyens de communications mangeurs de temps.

Le cardinal Christoph Schönborn, o.p., archevêque de Vienne, a donné, le 30 septembre, sa troisième méditation pour la retraite sacerdotale internationale à Ars, dans le cadre de l’année sacerdotale, sur le thème : « Prière et combat spirituel ».

Le prédicateur a rappelé que pour le curé d’Ars, celui qui prie se trouve « comme un poisson dans l’eau ». La prière était pour lui comme « un bain d’amour dans lequel l’homme se plonge ». Il n’a cessé de « parler du bonheur de la prière » en disant : « Comme on est heureux quand on prie ! », « parler à Dieu est si grand, si puissant ». Les paroissiens notaient sur son visage un « rayonnement de bonheur ». C’est, a dit l’archevêque, en présence de la relique du cœur du saint Curé d’Ars présent dans l’église souterraine de Notre-Dame de la miséricorde une invitation « à retrouver le bonheur de la prière ».

Pourquoi fuir un tel bonheur ?

« Si c’est vraiment un tel bonheur, pourquoi fuyons-nous un tel bonheur ? » s’est demandé le cardinal viennois.

Il a mentionné la crise qui a frappé l’Eglise et notamment la vie religieuse après le concile Vatican II, une vie religieuse dans laquelle il s’est engagé à 18 ans, dans l’Ordre de Saint Dominique. Il y voit comme une « vague de tsunami », survenue après le concile, provoquant « une mise en cause de la prière », on pensait qu’il fallait plus « d’action », changer « des structures considérées comme dépassées, injustes »…

Le cardinal a fait observer que lorsque l’on néglige la prière, la vie religieuse ou sacerdotale revêt une certaine « grisaille », elle « perd son goût », on est même tenté de quitter la vie religieuse : « c’est le drame de beaucoup de ma génération, car avec l’abandon de la prière, la vie de foi perdait sa saveur ». Aujourd’hui, certes, « la crise aiguë de l’après concile est passée, mais le danger de perdre le gout de Dieu en négligeant la prière reste un vrai danger », a-t-il expliqué.

Un roc de prière

« Le combat de la prière, c’est le combat de la vie tout court ! » et de citer l’exemple du pape Jean-Paul II : « C’est un immense privilège d’avoir connu le roc de la prière qu’était Jean-Paul II : qu’il intercède pour réveiller en nous ici, à Ars, le goût, le désir, la joie et l’endurance de la prière ».

« La prière, c’est un geste de l’homme tout court, dans toutes les religions. Mais ce qui rend la prière chrétienne unique c’est que c’est la prière de Jésus : le Fils a prié le Père avec un coeur humain. Il est pour ainsi dire le lieu de la Rencontre et, pour nous les prêtres, ce Cœur de Jésus constitue pour ainsi dire notre coin de prière, ce lieu secret où notre vie de serviteur du Christ, d’ami de Jésus trouve sa place ».

« Maître, où demeures-tu ? » demandent les disciples André et Jean à Jésus qui répond : « Venez et voyez ». « J’aime ce récit de la rencontre d’André et Jean avec Jésus : cette simple question prend une signification profonde, pas seulement celle de la demande d’une adresse. C’était environ la 10e heure – 4 h de l’après midi -. Jean a pu y trouver exprimée la quête de cette autre demeure, de cette demeure où Jésus demeure toujours : le cœur du Père le « kolpos tou Patrou » comme le dit le Prologue de saint Jean ».

« N’est-ce pas en contemplant son maître qui prie que le disciple apprend à prier, dit le Catéchisme : il faut regarder Jésus prier ! » a ajouté le cardinal Schönborn avant de faire observer la tentation de chercher ailleurs des méthodes de prière : « J’ai un grand respect pour des formes de méditation sans image. Mais il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre : comment cela peut-il se faire dans une prière chrétienne ? Comment prier sans chercher le visage de Jésus, le regarder agir, guérir, souffrir, mourir, ressusciter : c’est impossible pour la prière chrétienne ».

« Prier, a souligné l’archevêque, c’est surtout rejoindre Jésus en ces longues heures de prière silencieuse, le matin, le soir, la nuit, à l’agonie ou lors de sa prière ultime sur la Croix ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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