La préoccupation de Benoît XVI pour les demandeurs d’asile, par Mgr Marchetto

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Et les étudiants étrangers

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ROME, Mercredi 8 octobre 2008 (ZENIT.org) – « Les Etats sont invités à défendre les droits de ceux qui fuient leurs pays, à cause de la persécution », déclare Mgr Marchetto qui souligne la préoccupation de Benoît XVI pour les demandeurs d’asile et les étudiants étrangers.

L’archevêque annonce aussi la préparation d’un document sur les réfugiés qui sera fruit du travail conjoint de son dicastère et du Conseil pontifical Cor Unum, le dernier document datant de 1992.

Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, a en effet présenté ce matin au Vatican le Message de Benoît XVI pour la Journée mondiale du migrant 2009, accompagné du secrétaire de ce dicastère, Mgr Agostino Marchetto.

Mgr Marchetto a souligné que de nombreuses communautés religieuses et mouvements ecclésiaux offrent « espérance, courage, amour et créativité pour redonner la vie aux réfugiés, aux demandeurs d’asile, et aux personnes déplacées à l’intérieur de leur  pays ».

L’archevêque a rappelé le fondement, cher au magistère pontifical, de l’accueil du réfugié et demandeur d’asile : la famille humaine. « La solidarité, a-t-il fait observer, est particulièrement liée à la capacité de comprendre que nous formons tous une seule famille humaine, au-delà des différences de nationalité, de race, d’ethnie, de religion, situation économique et attitude idéologique, et que nous sommes interdépendants, gardiens de nos frères et de nos sœurs, où qu’ils vivent ».

Mgr Marchetto n’hésitait pas à dénoncer au contraire les « comportements de discrimination, de xénophobie et de racisme », avant d’inviter à des « gestes quotidiens » de solidarité en disant : « Pratiquer la solidarité, traduite en gestes quotidiens, signifie aujourd’hui apprendre que l’amour du prochain dans un monde interdépendant, globalisé, revêt des dimensions globales, comme l’a affirmé le pape Benoît XVI (…). Cela ne signifie pas ne pas tenir compte des problèmes de qui accueille ».

Mais il lançait cet appel à la communauté internationale pour la protection des populations menacées : « Les Etats sont invités à défendre les droits de ceux qui fuient leurs pays, à cause de la persécution, et à les protéger en vertu du droit international ».

Pour Mgr Marchetto, l’hospitalité, qui est « à la base de la pastorale des réfugiés et des demandeurs d’asile », est plus « une façon de vivre » à partager qu’un « devoir », mais sa mise en œuvre « est souvent en opposition avec les idées et la mentalité de la société ».

A propos des législations qui tendent à diminuer l’entrée des réfugiés, le secrétaire du dicastère romain a eu des paroles très fortes : « On a l’impression que depuis des années, les réfugiés sont traités sans considérer les raisons de leur fuite forcée. Cela se traduit par la tentative de leur interdire l’entrée dans les pays qu’ils rejoignent, et l’application de mesures rendant plus difficile leur migration ». Il citait par exemple l’obtention de visas.

Revenant à l’exemple de saint Paul, Mgr Marchetto souhaitait que « le courage et l’enthousiasme avec lesquels le migrant Paul a accompli sa mission » puisse « pousser l’Eglise et la société à répondre par la solidarité aux enjeux de ce monde, dans la perspective de développer la coexistence pacifique entre les peuples, les cultures et les religions ».

Lors de l’échange avec la presse, Mgr Marchetto a répondu à une question sur le racisme en demandant de « ne pas généraliser » mais plutôt « distinguer entre xénophobie et nationalisme exacerbé ».

Il signalait la « sensibilité particulière », une « sollicitude spéciale » de l’Eglise catholique en ce qui concerne les mariages, et aussi pour « l’assistance sanitaire ».

Et à propos de l’évangélisation des migrants, il a fait observer que l’évangélisation « n’est pas seulement la prédication » directe de l’Evangile, car « témoigner aussi de la charité est une évangélisation, comme le rappelle l’instruction de notre dicastère Erga migrantes caritas Christi. Mais on peut aussi aider les migrants à conserver la dimension transcendante de la vie. C’est quelque chose qui naît de notre foi, une valeur que nous devons chercher à respecter, en leur donnant la possibilité d’exercer cette dimension transcendante de la vie ».

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ZENIT Staff

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