La pauvreté aussi est facteur de séparation dans les familles

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Le card. Tagle apporte au synode les préoccupations de l’Église d’Asie

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Le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille, l’un des trois présidents délégués du synode des évêques sur la famille (5-19 octobre 2014), souhaite que l’assemblée synodale se penche aussi sur les conséquences de la pauvreté et des migrations sur les familles.

« La pauvreté n’est pas seulement une circonstance externe de la vie familiale, mais elle affecte les relations », a-t-il déclaré à l’agence d’information Catholic News Service (CNS), à la veille de l’ouverture de l’événement, le 4 octobre.

En effet, « l’un des effets dramatiques de la pauvreté est la migration » qui provoque « la séparation des couples et la séparation des parents et des enfants », non par conflit mais « parce qu’ils s’aiment et que la meilleure façon de soutenir leur famille est de partir et de trouver un emploi ailleurs ».

CNS note que près de 11% de la population du pays travaille à l’étranger, principalement aux États-Unis, en Arabie Saoudite, au Canada, aux Émirats Arabes Unis et en Australie.

La séparation des familles « crée indéniablement une blessure et laisse une plaie », a rapporté le cardinal : non seulement les enfants souffrent à cause de l’absence de leurs parents, mais les parents souffrent de ne pas être présents dans leur vie et doivent rester fidèles aux conjoints qu’ils ne peuvent pas voir pendant des années.

Il plaide pour des programmes pastoraux dans les pays d’accueil afin d’« offrir aux catholiques un service d’accueil, d’assistance et de soutien, y compris pour les aider à maintenir leurs liens familiaux ».

Le cardinal Tagle a également évoqué la question de la pastorale des catholiques divorcés et remariés civilement : « Le débat est sain », a-t-il souligné en exprimant sa confiance : « Je crois fermement que le Seigneur est ressuscité et que sa promesse que l’Église sera guidée par l’Esprit Saint est vraie ».

Il voit « des contributions positives » dans les différentes positions : ceux qui recherchent une réponse pastorale plus souple expriment la volonté de « rencontrer, toucher et guérir les êtres humains blessés ». Ceux qui y voient un danger que les évolutions soient interprétées en terme de « tout est permis », rappellent qu’« être chrétien n’est pas une promenade dans le parc. Il y a quelques exigences. »

Le cardinal a formulé le souhait qu’on ne « tire pas de conclusions hâtives » mais que l’Eglise « entre dans le processus synodal », qui s’étendra l’an prochain avec le synode ordinaire : « Il ne faut pas se précipiter en simplifiant les choses en directives claires. Cela viendra. Laissons l’Esprit Saint travailler en nous. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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