La paix, l'un des plus grands cadeaux de l'Europe au monde

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Le pape dénonce « l’intolérable course aux armements »

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La paix est le bien le plus précieux acquis par la construction de l’Union européenne, l’un des plus grands cadeaux de l’Europe au monde, reconnaît le pape François. Mais il constate qu’elle reste menacée, notamment par la course aux armements que le pape a spécialement dénoncée dans son discours devant le Conseil de l’Europe.

Celui-ci représente 47 pays – dont l’Ukraine, la Moldavie, la Russie, l’Arménie, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, la Turquie -, soit quelque 900 millions d’habitants. 

Un discours qui apparaît comme le second volet de cette grande charte pour l’avenir de l’Europe que le pape a déclinée devant le Parlement et ensuite devant le Conseil de l’Europe, à Strasbourg, ce 25 novembre.

Droits de l’homme et démocratie

Le pape insiste sur cette définition de la paix: « La paix n’est pas la simple absence de guerres, de conflits et de tensions. Dans la vision chrétienne, elle est, en même temps, don de Dieu et fruit de l’action libre et raisonnable de l’homme qui entend poursuivre le bien commun dans la vérité et dans l’amour. « Cet ordre rationnel et moral s’appuie précisément sur la décision de la conscience des êtres humains à la recherche de l’harmonie dans leurs rapports réciproques, dans le respect de la justice pour tous». »

Il encourage pour cela la promotion des droits de l’homme, la démocratie, l’Etat de droit: « Comment donc poursuivre l’objectif ambitieux de la paix ? Le chemin choisi par le Conseil de l’Europe est avant tout celui de la promotion des droits humains, auxquels est lié le développement de la démocratie et de l’État de droit. C’est un travail particulièrement précieux, avec d’importantes implications éthiques et sociales, puisque d’une juste conception de ces termes et d’une réflexion constante sur eux dépendent le développement de nos sociétés, leur cohabitation pacifique et leur avenir. Cette recherche est l’une des plus grandes contributions que l’Europe a offerte et offre encore au monde entier. »

Le terrorisme et le trafic d’armes

Le pape a souligné que la paix « est encore trop souvent blessée ». Et d’expliquer: « Elle l’est dans de nombreuses parties du monde, où font rage des conflits de diverses sortes. Elle l’est aussi ici en Europe, où des tensions ne cessent pas. Que de douleur et combien de morts encore sur ce continent, qui aspire à la paix, mais pourtant retombe facilement dans les tentations d’autrefois ! Pour cela, l’œuvre du Conseil de l’Europe dans la recherche d’une solution politique aux crises en cours est importante et encourageante. »

Il a dénoncé « d’autres formes de conflit », tels que « le terrorisme religieux et international, qui nourrit un profond mépris pour la vie humaine et fauche sans discernement des victimes innocentes ».

En même temps, le pape diagnostique une cause dans le commerce des armes: « Ce phénomène est malheureusement très souvent alimenté par un trafic d’armes en toute tranquillité. L’Église considère que « la course aux armements est une plaie extrêmement grave de l’humanité et lèse les pauvres d’une manière intolérable ». » 

Le trafic des êtres humains

Mais pour le pape le trafic des êtres humains est aussi une autre forme d’atteinte à la paix: « La paix est violée aussi par le trafic des êtres humains, qui est le nouvel esclavage de notre temps et qui transforme les personnes en marchandises d’échange, privant les victimes de toute dignité. »

Il encourage l’action de l’Europe pour combattre ces phénomènes: « Assez souvent, nous notons également comment ces phénomènes sont liés entre eux. Le Conseil de l’Europe, à travers ses Commissions et ses Groupes d’Experts, exerce un rôle important et significatif dans le combat contre ces formes d’inhumanité. »

Grandir dans la paix et la concorde

Dans son discours du Parlement européen, auparavant, toujours ce mardi 25 novembre, à Strasbourg, le pape a invité à « revenir à la ferme conviction des Pères fondateurs de l’Union Européenne, qui ont souhaité un avenir fondé sur la capacité de travailler ensemble afin de dépasser les divisions et favoriser la paix et la communion entre tous les peuples du continent ».

Il a aussi affirmé que le christianisme n’est pas une danger: sa « contribution n’est pas un danger pour la laïcité des États ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement. Les idéaux qui l’ont formée dès l’origine le montrent bien: la paix, la subsidiarité et la solidarité réciproque, un humanisme centré sur le respect de la dignité de la personne ».

En même temps, le pape a souligné que l’Europe n’est pas à l’abri des conflits: « L’Europe a fortement besoin de redécouvrir son visage pour grandir, selon l’esprit de ses Pères fondateurs, dans la paix et dans la concorde, puisqu’elle-même n’est pas encore à l’abri de conflits. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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