La Nouvelle évangélisation, un appel à la joie chrétienne

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L’enjeu de l’Instrument de travail du synode 2012

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Anita Bourdin

ROME, mardi 19 juin 2012 (ZENIT.org) –  «Affrontons la nouvelle évangélisation avec enthousiasme. Apprenons la joie douce et réconfortante de l’évangélisation », exhorte l’Instrument de travail de la XIIe assemblée générale ordinaire du synode des évêques.

Le retour de la question de Dieu dans la société est bien l’enjeu central du synode des évêques 2012 (7-28 octobre) sur « la Nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne », comme un remède à la « solitude » et au « découragement » et un appel à la « joie » chrétienne.

L’ « Instrument de travail » – Instrumentum laboris– du synode a été présenté ce 19 juin au Vatican par le secrétaire général du synode, l’archevêque croate, Mgr Nikola Eterovic et par le sous-secrétaire, un italien, Mgr Fortunato Frezza.

Il est le fruit d’une large consultation collégiale : les réponses aux questions des Lineamenta, présentés le 4 mars 2011 au Vatican,parvenues des diocèses du monde entier, des communautés religieuses, des réalités locales.

 La joie de la nouvelle évangélisation

« Nouvelle évangélisation, indique le document, veut dire rendre raison de notre foi, en communiquant le Logos de l’espérance au monde qui aspire au salut. Les hommes ont besoin de l’espérance pour pouvoir vivre leur présent. C’est pourquoi l’Église est missionnaire dans son essence et offre la Révélation du visage de Dieu qui, en Jésus-Christ, a pris un visage humain et nous a aimés jusqu’à la fin. Les paroles de vie éternelle qui nous sont données dans la rencontre avec Jésus-Christ sont destinées à tous et à chacun. Qu’elle le sache ou non, chaque personne de notre époque a besoin de cette annonce » (n. 167).

Le document appelle à la joie chrétienne : « C’est bien l’absence de cette conscience, continue le document, qui engendre la solitude et le découragement. Parmi les obstacles à la nouvelle évangélisation il y a justement le manque de joie et d’espérance que de telles situations créent et répandent parmi les hommes de notre temps. Souvent, ce manque de joie et d’espérance est si fort qu’il entame le tissu même de nos communautés chrétiennes. Dans ces contextes aussi, la nouvelle évangélisation se propose comme un remède pour donner joie et vie contre toute crainte ».

Il insiste sur cette joie caractéristique du chrétien : « Affrontons donc la nouvelle évangélisation avec enthousiasme. Apprenons la joie douce et réconfortante de l’évangélisation, même quand l’annonce semble être des semailles dans les larmes (cf. Ps 126, 6). Puisse le monde qui cherche des réponses aux grandes questions sur le sens de la vie et la vérité vivre avec un étonnement renouvelé la joie de rencontrer des témoins de l’Évangile qui, avec la simplicité et la crédibilité de leur vie, savent montrer la puissance transfiguratrice de la foi chrétienne » (n. 169).

Le document conclut :« «Soyez sans crainte!»: c’est la parole du Seigneur (cf. Mt 14, 27) et de l’ange (cf. Mt 28, 5), qui soutient la foi des annonciateurs, leur conférant la force et l’enthousiasme. Puisse-t-elle être aussi celle des annonciateurs, qui soutiennent et alimentent le chemin de tout homme vers la rencontre avec Dieu. Que «Soyez sans crainte!» puisse être la parole de la nouvelle évangélisation, avec laquelle l’Église, animée par l’Esprit Saint, annonce «jusqu’aux extrémités de la terre» (Ac 1, 8) Jésus-Christ, Évangile de Dieu, pour la foi des hommes » (ibid.).

Fortifier la foi des baptisés

Et voilà le lien entre Nouvelle évangélisation et année de la foi : « Il est impératif aussi de revigorer notre foi, comme nous le demande le Pape Benoît XVI : «engagée à saisir les signes des temps dans l’aujourd’hui de l’histoire, la foi incite chacun de nous à devenir signe vivant de la présence du Ressuscité dans le monde. Ce dont le monde aujourd’hui a particulièrement besoin, c’est du témoignage crédible de tous ceux qui, éclairés dans l’esprit et dans le cœur par la Parole du Seigneur, sont capables d’ouvrir le cœur et l’esprit de beaucoup au désir de Dieu et de la vraie vie, celle qui n’a pas de fin». »

Le document se présente en quatre chapitres, avec introduction et conclusion. Il rappelle notamment la demande des conférences épiscopales d’inventer de « nouveaux instruments et de nouveaux modes de présentation de la Parole, afin qu’elle soit partout compréhensible à l’homme contemporain ». Le synode doit donner l’occasion de partages d’expériences et d’analyses.

Les quatre chapitres ont pour titres respectifs : « Jésus-Christ, Evangile de Dieu pour l’homme »,  « Le temps d’une nouvelle  évangélisation », « Transmettre la foi », « Raviver l’action pastorale ».

Le premier chapitre, christocentrique, présente la nouvelle évangélisation comme « l’expression de la dynamique interne au christianisme, qui veut révéler au monde l’Evangile, lui faire connaître le mystère de Dieu révélé en Jésus-Christ ».

Le deuxième chapitre invite à « renouveler la pastorale traditionnelle » et à « une nouvelle sensibilité », à la « créativité » et à l’« audace évangélique » en direction des personnes loin de l’Eglise. Un appel à l’audace aussi pour susciter des vocations sacerdotales et à la vie consacrée.

Le besoin d’être sauvés

Le troisième chapitre stimule tous les baptisés à l’effort pour une nouvelle évangélisation, en dépit des obstacles. Ils sont diagnostiqués à l’intérieur de l’Eglise : une foie « passive » ou « individuelle », le manque d’« éducation à la foi », le décalage entre « foi » et « vie ». Mais aussi à l’extérieur : sécularisation, nihilisme, consumérisme, hédonisme.

Il se conclut par un appel à la conversion, pour porter du fruit, que ce soit dans l’engagement pour l’unité des chrétiens, le dialogue entre les religions, et  le service de la vérité, qui implique la correction fraternelle : « le courage de dénoncer infidélités et scandales au sein de la communauté ».

Le quatrième et dernier chapitre de l’Instrument de travail passe en revue la méthode, depuis l’Eglise primitive, invitant à « mieux comprendre la dimension théologique, l’ordonnancement des sacrements de l’initiation chrétienne culminant dans l’Eucharistie, réfléchir à des modèles capables de traduire concrètement l’approfondissement espéré ».

Ce qui est en jeu dans la présence de la question de Dieu dans la société, c’est le besoin « d’être sauvé » de l’humanité d’aujourd’hui.

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ZENIT Staff

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