La marche vers l’unité progresse, mais il faut prier, demande Benoît XVI

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Catéchèse du mercredi

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ROME, Mercredi 20 janvier 2010 (ZENIT.org) – La marche vers l’unité des chrétiens progresse, mais pas de « façon linéaire », il faut prier, demande Benoît XVI. Car une unité « auto fabriquée » serait « humaine ». Or, une fois accompli tout ce qui relève de la « responsabilité » humaine, c’est Dieu qui rend les chrétiens « capables d’être unis ».

Le pape a consacré la catéchèse de ce mercredi, en la salle Paul VI du Vatican, à la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens (cf. Texte intégral ci-dessous). On se souvient que le pape avait indiqué cette marche vers l’unité comme l’une des priorités de son pontificat, dès son élection.

Un don de Dieu

Le pape a rappelé que l’unité des chrétiens est avant tout un « don de Dieu » à demander dans la prière : « L’appel persévérant à la prière pour la pleine communion entre les disciples du Seigneur manifeste l’orientation la plus authentique et la plus profonde de toute la recherche œcuménique, car l’unité est avant tout un don de Dieu ».

A propos du thème du témoignage, le pape a rappelé que « le thème de cette année est tiré de l’Evangile de saint Luc, des dernières paroles du Ressuscité à ses disciples «De cela vous êtes témoins» (Lc 24, 48) et que « la proposition du thème a été faite par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, en accord avec la Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Eglises, à un groupe œcuménique d’Ecosse » (cf. Zenit du 17 janvier 2010).

Le témoignage commun

Le pape a souligné l’importance de ce « témoignage commun » rendu au Christ ressuscité en disant : « En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le rappel de l’exigence d’un témoignage commun rendu au Christ souligne l’importance pour ses disciples de grandir dans la profession de foi commune et dans le témoignage unanime au Seigneur ressuscité, malgré une communion encore partielle ».

Benoît XVI a commenté l’Evangile de Luc en résumant en quelque sorte l’œuvre de salut en ces termes : « Connaissant le Christ – c’est le point essentiel – nous connaissons le visage de Dieu. A toutes les époques, les hommes perçoivent l’existence de Dieu, un Dieu unique, mais qui est loin et ne se montre pas. Dans le Christ, ce Dieu se montre, le Dieu lointain devient proche. (…) Cela implique une autre dimension : le Christ n’est jamais seul ; il est venu au milieu de nous, il est mort seul, mais il est ressuscité pour attirer chacun à soi. Le Christ, comme le disent les Ecritures, s’est créé un corps, a réuni toute l’humanité dans sa réalité de vie immortelle. Et ainsi, dans le Christ qui réunit l’humanité, nous connaissons l’avenir de l’humanité : la vie éternelle. Cela, par conséquent, est très simple, en dernière instance : nous connaissons Dieu en connaissant le Christ, son corps, le mystère de l’Eglise et la promesse de la vie éternelle ».

Les progrès du mouvement œcuménique sont aussi un catalyseur pour la théologie et la pastorale, a souligné le pape : « Le mouvement œcuménique favorise non seulement les relations fraternelles entre les Églises et les Communautés ecclésiales, mais il stimule aussi la recherche théologique. De plus, il implique la vie concrète dans des domaines qui touchent la vie pastorale et sacramentelle ».

Les progrès accomplis

Le pape a souligné que le chemin théologique parcouru depuis Vatican II a été marqué récemment encore par des « pas positifs »: « Depuis le concile Vatican II, l’Église catholique est entrée en relations fraternelles avec toutes les Églises et Communautés ecclésiales, organisant avec la plus grande partie d’entre elles des dialogues théologiques qui ont conduit à trouver des convergences ou des consensus sur divers points, approfondissant ainsi les liens de communion. Au cours de l’année passée, ces dialogues ont fait des pas positifs ».

Et de préciser le travail du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité : « Au cours de l’année dernière, on a examiné avec les Communautés ecclésiales d’Occident les résultats obtenus dans les différents dialogues au cours de ces quarante ans, en s’arrêtant en particulier sur ceux avec la Communion anglicane, avec la Fédération luthérienne mondiale, avec l’Alliance réformée mondiale et avec le Conseil mondial méthodiste. A cet égard, le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a réalisé une étude pour souligner les points de convergence auxquels on est parvenu dans les dialogues bilatéraux correspondants, et signaler, dans le même temps, les problèmes ouverts sur lesquels il faudra commencer une nouvelle phase de confrontation ».

Le pape a voulu mentionner « la commémoration du dixième anniversaire de la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification, célébré ensemble par les catholiques et les luthériens le 31 octobre 2009, pour stimuler la poursuite du dialogue, ainsi que la visite à Rome de l’archevêque de Canterbury, le docteur Rowan Williams, qui a également eu des entretiens sur la situation particulière dans laquelle se trouve la Communion anglicane ».

Un désir intense

« L’engagement commun de poursuivre les relations et le dialogue sont un signe positif, qui manifeste à quel point est intense le désir de l’unité, malgré tous les problèmes qui s’y opposent, a ajouté Benoît XVI. Nous voyons ainsi qu’il existe une dimension qui est de notre responsabilité, lorsque nous accomplissons tout ce qui est possible pour arriver réellement à l’unité, mais il existe une autre dimension, celle de l’action divine, car seul Dieu peut donner l’unité à l’Eglise ».

Pour Benoît XVI en effet, « une unité «auto fabriquée» serait humaine, mais nous désirons l’Eglise de Dieu, faite par Dieu, qui lorsqu’il le voudra et lorsque nous serons prêts, créera l’unité ».

« Nous devons également avoir à l’esprit les progrès réels qui ont été atteints dans la collaboration et dans la fraternité au cours de toutes ces années, durant les cinquante dernières années. Dans le même temps, nous devons savoir que le travail œcuménique n’est pas un processus linéaire. En effet, les vieux problèmes, nés dans le contexte d’une autre époque, perdent leur poids, alors que dans le contexte moderne naissent de nouveaux problèmes et de nouvelles difficultés. Nous devons donc être toujours disponibles pour un processus de purification, dans lequel le Seigneur nous rende capables d’être unis », a demandé le pape.

Témoignez par votre existence

« Que le Seigneur écoute notre prière afin que les chrétiens de notre temps puissent donner ensemble un témoignage renouvelé de fidélité au Christ ! », a conclu le pape.

En français, le pape a ajouté : « Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres de l’archidiocèse de Poitiers et le groupe de la basilique Notre-Dame, de Genève, avec le Cardinal Georges Cottier. Par toute votre existence témoignez de l’unité des disciples du Christ, afin que le monde croie en Celui que le Père a envoyé ! Que Dieu vous bénisse ! »

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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