La liturgie, gardienne de la dignité de l’homme

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L’archevêque de Bologne reçoit le prix « Defensor fidei »

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ROME, Mardi 25 mai 2010 (ZENIT.org) – « La liturgie est la gardienne de la dignité de l’homme », a déclaré le cardinal Carlo Caffarra, samedi 22 mai, à Oreno di Vimercate (Milan), durant la remise du prix « Defensor fidei »

Organisé par la Fondation « Fides et ratio » et le mensuel « Il Timone », le prix « Defensor fidei » est arrivé cette année à sa cinquième édition. 

Les années passées il a été  remis : au cardinal Joseph Zen Ze-Kiun, archeveque de Hong Kong ; à Lech Walesa, fondateur de Solidarnosc ; à Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkuk en Irak et au père Thomas Chellanthara, prêtre indien persécuté par des fondamentalistes hindous dans l’Etat d’Orissa. 

« Je suis profondément reconnaissant à la commission qui a tenu à me remettre le prix Defensor fidei, et au directeur de Il Timone, Gian Paolo Barra, qui rend le plus précieux des services à la communauté chrétienne : servir la vérité de la foi », a souligné l’archevêque de Bologne. 

Pour commenter la raison et le sens de ce prix, le cardinal a proposer quelques réflexions sur la liturgie et son rapport avec la dignité de la personne. 

L’archevêque de Bologne s’est dit inquiet de voir que « rarement dans le cours de l’histoire, l’homme, et sa dignité congénitale, n’ont été aussi menacés qu’aujourd’hui, aussi mis à mal qu’aujourd’hui ».  

Ceci parce qu’ont été reniés les éléments ontologiques propre à l’homme, et donc les fondements de sa dignité.

Selon le cardinal Caffarra, les qualités mesurant l’altérité de l’homme sont au nombre de trois : sa solitude originelle, sa capacité d’auto transcendance et de se rapporter aux autres, son rapport à l’absolu et à l’image originale. 

Mais malheureusement, a commenté le cardinal, ces qualités ont perdu de leur consistance, certaines n’existent même plus : « La première érosion tend à convaincre l’homme qu’il est fragment fortuit de la matière ; la deuxième, que ‘nous n’avancerons pas d’un pas de nous-mêmes » [D. Hume] ; la troisième, que Dieu est une hypothèse superflue ». 

L’archevêque de Bologne a ensuite déclaré devoir répondre, en tant que pasteur, à au moins deux responsabilités : «  l’une à exercer ‘dans le Sanctuaire’ ; l’autre dans la ‘cour des gentils’ », ceci revenant « à veiller à ce que les fidèles, dans leur conscience, ne perde pas de vue leur propre dignité d’homme » et « aider ceux qui errent dans le désert après avoir perdu le sens de l’orientation ». 

Pour répondre à cette triple force qu’il a qualifié de destructrice, le cardinal Caffara a indiqué la liturgie comme étant « le lieu où la personne humaine a une claire perception de sa dignité ».

« La célébration liturgique, a-t-il expliqué, n’est pas avant tout une action humaine, mais appartient à Dieu. La cause principale de l’événement liturgique n’est pas l’homme mais Dieu. La liturgie est l’événement sacramentel de la déification de l’homme ». 

« La personne humaine impliquée dans la célébration, a-t-il ajouté, reçoit le don et le seul fait de ‘se sentir aimé’, fait qu’elle adore, loue et rend grace, implore de n’être jamais rejetée d’un tel banquet de noces ». En ce sens, « la personne humaine prend part pour ainsi dire au rythme de l’Absolu ».

Par ailleurs, a précisé le cardinal, « la participation à la célébration liturgique fait vivre à la personne l’expérience d’un rapport avec le Mystère, qui lui fait prendre conscience d’être ‘supérieure’ à toute la création matérielle et animale ».

En ce sens, la personne devient consciente que « son orientation fondamentale est la participation à la vie éternelle trinitaire », et qu’elle n’est donc pas simplement « une partie d’un univers renfermé sur lui-même », située à « la frontière entre le fini et l’infini et que, dans son action liturgique, la création matérielle aussi est presque comme élevée au-dessus d’elle ». 

Citant saint Thomas d’Aquin, le cardinal Caffara a souligné que « la liturgie est l’Opus Dei par excellence qui donne le vrai sens de l’éternité de la personne ». 

La liturgie est une partie de la pratique qui consiste à libérer l’homme de l’adoration des idoles, car l’homme doit rapporter à Dieu tout ce qu’il est, tout ce qu’il a et tout ce qu’il peut ». 

« Quand Pierre répond au Grand prêtre qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, a-t-il précisé, il pose les bases de tout humanisme authentique. C’est le sens profond de ce que Benoît XVI écrit dans la règle : operi Dei nihil praeponatur ». 

Commentant l’actualité, l’archevêque de Bologne a rejeté l’évolutionnisme où « l’homme devient un accident fortuit ou un imprévu de l’évolution de la matière », et a rejeté le relativisme où « la majesté solennelle de l’impératif moral est rabaissée à des conventions sociales ; la merveilleuse sainteté de l’amour conjugal placée au même niveau que les unions homosexuelles ; la fidélité, souffle de l’éternité dans le temps, jugée contraire à la liberté ».

En conclusion, l’archevêque de Bologne a réaffirmé que ce qui paraît mis en évidence dans la lutte pour la libération d’Israël et durant son exode d’Egypte, « est surtout le droit à la liberté d’adoration », si bien que « cette ‘liberté d’adoration’ est le sceau de la sublime dignité de l’homme ». 

Antonio Gaspari 

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ZENIT Staff

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