La « joie » chrétienne, un « impératif », par le card. Herranz

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Avec la « perfection » et la « correction fraternelle »

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ROME, Mardi 11 octobre 2005 (ZENIT.org) – La « joie » chrétienne constitue un « impératif », a fait observer le cardinal Julián Herranz, président du conseil pontifical pour les Textes Législatifs, qui revenait sur l’intervention de Benoît XVI au synode. Le deuxième impératif, tiré lui aussi de l’épître de Paul au Corinthiens, était : « soyez parfaits », le troisième touchant la « correction fraternelle ».

« Le Saint-Père, disait-il, dans sa touchante méditation du premier jour du synode commentait les 5 impératifs de saint Paul aux Corinthiens. Je souhaiterais en rappeler deux en relation au droit fondamental des fidèles à la Très Sainte Eucharistie, et un en relation à notre devoir correspondant de Pasteurs ».

Il expliquait : « Le premier impératif était: “Gaudete”, parce que – comme le rappelait le Pape – “le Seigneur est proche de chacun de nous. Pour chacun de nous sont vraies les paroles de l’Apocalypse: je frappe à ta porte, entends-moi, ouvre-moi”. Quelle joie pour l’âme de recevoir, comme suprême manifestation de cet amour divin, l’inestimable don de l’Eucharistie! Bien sûr, on ne peut pas confondre un don avec un droit. Les hommes n’ont aucun droit vis-à-vis de Dieu à recevoir l’Eucharistie, précisément parce que celle-ci est un acte d’infinie générosité et de miséricorde. Mais une fois que Dieu a donné à l’Église les sacrements pour le bien de son peuple, tous les fidèles jouissent (“gaudere”) du droit suivant formulé au can. 213 du Code de Droit canonique reprenant les mots de la Constitution “Lumen Gentium”, n°37: “Les laïcs ont droit de recevoir en abondance des pasteurs sacrés les ressources qui viennent des trésors spirituels de l’Église, en particulier les secours de la Parole de Dieu et des sacrements”. Et en ce qui concerne concrètement la Sainte Eucharistie, le can. 912 affirme: “Tout baptisé qui n’en est pas empêché par le droit peut et doit être admis à la sainte communion”. »

Le cardinal Herranz insistait également sur les « exigences » et le droit: « Comme l’on voit, il s’agit d’un don fondamental, mais non absolu comme certains le pensent. Il existe, en effet, des exigences touchant à la personne qui limitent ce droit. La nécessité de l’état de grâce pour recevoir la Sainte Communion (cf. 1Co 11, 27; CEC, can. 916), dont doit juger l’intéressé, a également certaines manifestations extérieures qui requièrent l’intervention des saints Pasteurs. Ce sont les cas – rappelés dans le can. 915 et dans l’Enc. Ecclesia de Eucharistia – d’un “comportement extérieur gravement, manifestement et durablement contraire à la norme morale” (n°37), qui empêche l’admission à la Communion eucharistique. Cette norme concerne une grande diversité de situations irrégulières: toutefois, toutes sont à suivre avec une patience pleine d’amour et de sollicitude pastorale, pour tenter de les rendre régulières et pour éviter qu’aucun fidèle ne s’éloigne de l’Église, voire ne se considère comme excommunié, du seul fait de ne pas pouvoir recevoir la Communion. Cette réflexion évoque le deuxième impératif “perfecti estote” commenté par le Saint-Père: “[parfois] notre âme apparaît […] comme un instrument de musique dont malheureusement quelque corde est cassée, et donc la musique de Dieu qu’il devrait interpréter au plus profond de notre âme ne peut pas bien résonner. […] Ainsi, cet impératif peut également être une invitation à un examen de conscience régulier, […] une invitation au Sacrement de la Réconciliation, à travers lequel Dieu lui-même répare cet instrument”. »

Enfin, il disait : « Le troisième impératif était “exhortamini invicem”. Le Saint-Père nous a dit, en référence à notre responsabilité de gouvernement pastoral: “Corriger son frère est une œuvre de miséricorde”. Peut-être, très chers frères, devrions-nous être plus sensibles aux justes requêtes des fidèles qui expriment leur “faim d’Eucharistie”. Beaucoup d’entre eux, en effet, se plaignent de ne presque jamais réussir à trouver de confesseurs – et ce, même si l’on ne manque pas de prêtres dans les paroisses – ; ils signalent des abus liturgiques et des banalités désacralisantes dans les célébrations eucharistiques; ils souffrent parce que, contrairement aux normes canoniques sur le culte public, les églises sont toujours fermées en dehors des célébrations communautaires et ils ne peuvent demeurer en adoration devant le Saint Sacrement, et ainsi de suite. »

Le cardinal Herranz concluait : « Puisque la justice consiste à donner à chacun ce à quoi il a droit (“unicuique suum tribuere”), nous demandons à la Sainte Vierge – Speculum Iustitiae – de nous aider à garantir à nos frères laïcs l’exercice de leurs droits: pour le bien de leurs âmes, mais également pour la vigueur apostolique de tout le Peuple de Dieu ».

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ZENIT Staff

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