"La guerre est le pire des choix", déclare le cardinal Laghi

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CITE DU VATICAN, Jeudi 20 mars 2003 (ZENIT.org) – Le cardinal Pio Laghi, naguère envoyé de Jean-Paul II à Washington, réagit à l’ouverture des hostilités en Iraq en disant sa « profonde tristesse » parce que, dit-il, « la guerre est justement le mauvais choix, le pire des choix ».

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« Il y a tant de maux, mais ceci est vraiment le pire. Ma pensée se tourne avant tout vers ceux qui se trouvent dans cette région. J’imagine les mamans, leurs enfants dans les bras, j’imagine leur souffrance. Les enfants demanderont: « pouquoi est-ce qu’on s’enfuit? » « Pourquoi est-ce qu’on va aux refuges? » « On va se sauver? » Et tant de gens en proie à la terreur: voilà ce que provoque la guerre. Ma pensée se tourne vers eux et vers ceux qui sont là-bas pour aider le peuple iraquien. Voilà mes pensées. Surtout, j’espère que le conflit ne s’élargira pas et que l’on n’arrivera pas à user d’armes de destruction de masse ».

Le cardinal Laghi ajoute cette remarque: « Aujourd’hui, il n’y a plus de barrières. Il n’y a pas un groupe religieux ou ethnique d’une part et un goupe religieux et ethnique de l’autre. Je suis très triste. Naturellement, au-delà de la tristesse il y a aussi la prière qui monte vers le Seigneur ».

A la question: « Pourquoi le président Bush n’a-t-il pas écouté les paroles du pape? », l’émissaire de Jean-Paul II à Washington répond que la raison de la décision de la Maison Blanche reste pour lui « une énigme ». « J’ai cherché, dit-il, à manifester la profonde préoccupation du pape et à éviter que l’on ait recours à la violence. Je pense que le peuple américain – ils me l’ont fait comprendre – vit encore du syndrome du 11 septembre 2001 qui est une blessure infligée au cœur des Etats Unis et qui a provoqué chez une grande partie de la population un cauchemar comme si cette attaque n’était que la première et qu’une autre pouvait suivre. Et pour l’éviter, hélas, on a parlé de guerre préventive, et cela n’est pas justifiable. Je pensais que le président Bush avait encore la volonté de se fier aux moyens de persuasion qui avaient fait que le président Saddam était en train de désarmer ».

Le cardinal Laghi disait aussi craindre pour le dialogue entre le christianisme et l’islam. « Maintenant, disait-il, je crois qu’il faut mettre en œuvre le principe de la solidarité et surtout tabler sur l’amour. Les Nations Unies sont en crise. L’Europe elle-même, l’Union européenne, est en crise. Et puis ce qui me préoccupe, c’est ce dialogue que nous avons promu entre le christianisme et l’Islam. Il pourrait maintenant se dresser une barrière, un fossé pourrait se creuser rendant difficile de parler entre peuples de la foi en Dieu et je crains que nous nous trouvions divisés par la guerre. Parce que la violence, l’injustice, nous divisent. Il faut avant tout guérir ces situations d’injustice. Il ne faut jamais les perdre de vue ».

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ZENIT Staff

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