La grâce du baptême donne le courage de faire la différence, par le P. Rosica

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Evangile du dimanche 11 janvier

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ROME, Jeudi 8 janvier 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous une réflexion du P. Thomas Rosica, c.s.b., pour le dimanche 11 janvier, Baptême de Jésus.

Le P. Thomas Rosica est expert en Ecritures Saintes et professeur d’université, il est également le directeur de la télévision Sel et Lumière au Canada et membre du Conseil général de la Congrégation de saint Basile.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (1, 7-11)

Jean Baptiste proclamait dans le désert : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Or, à cette époque, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. Au moment où il sortait de l’eau, Jésus vit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour. »

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Le Baptême fait la différence

Noël est passé et les Mages, revenus dans leurs pays par un autre chemin, ont maintenant disparu à l’horizon. La fête du Baptême du Seigneur marque apparemment la fin du Temps de Noël ; mais c’est la Présentation au Temple, le 2 février, qui constitue en réalité la grande fête finale de Noël. Le moment est venu de nous poser des questions difficiles sur ce que nous avons vécu à l’occasion de ces célébrations de la Nativité.

Il est terrible de voir que Noël est pour beaucoup la religion d’une seule nuit, aussi belle et brillante soit-elle. L’incarnation de Jésus est réduite à un simple évènement sentimental, à une tradition ou une fête culturelle. Mais Jésus n’est pas un météore. Il ne suffit pas de venir à la crèche et d’en rester là : il nous faut repartir. Et ensuite, accepter ce que représente l’occupant de la crèche, et commencer à en vivre le sens, en choisissant ce qui sera  peut-être de nouvelles orientations, en remettant en question nos anciens chemins et nos anciennes théories, en poursuivant notre route avec la conviction que quelque chose a changé. Quelqu’un a fait une énorme différence dans notre vie, a littéralement changé le cours de l’histoire.

L’épiphanie du Christ, de Jésus qui inaugure sa mission divine sur terre, est pleinement accomplie avec le Baptême du Seigneur que nous célébrons aujourd’hui. Le très beau texte de la Prière du soir de la fête de l’Epiphanie célèbre ainsi trois mystères en ce jour saint : « Aujourd’hui l’étoile a conduit les mages vers la crèche ; aujourd’hui l’eau fut changée en vin aux noces de Cana ; aujourd’hui le Christ a été baptisé par Jean dans le Jourdain pour nous sauver ». Chaque événement est accompagné par une théophanie, par un signe saisissant de l’intervention divine : l’étoile, l’eau changée en vin, la voix venue du ciel et la colombe. Aujourd’hui, nous sommes témoins du baptême du Seigneur, Celui en qui nous sommes nous-mêmes baptisés.

L’apparition de Jean le Baptiste dans l’évangile de ce dimanche semble nous renvoyer au temps de l’Avent… pour regarder attentivement le témoignage du Baptiste et de Jésus, et prendre certaines décisions concernant nos vies et notre avenir. Le premier récit du Baptême de Jésus qui se trouve dans les Écritures est rapporté dans Marc. La prédication de Jean est à la fois décapante et attirante. Les premiers mots de sa proclamation détournent l’attention de lui-même vers « Celui qui vient derrière moi, Celui qui est plus fort que moi » (v. 7). Toute la mission de Jean était de préparer à la venue du Messie. Lorsque le temps fut venu, Jean conduisit ses propres disciples à Jésus et le désigna à eux comme le Messie, la Vraie Lumière, l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

Jésus fut attiré vers Jean et accepta d’être baptisé parce qu’il s’identifiait totalement à la condition humaine. Il a ressenti notre combat et notre besoin d’être lavé de la culpabilité de nos péchés. Par son baptême par Jean dans les eaux du Jourdain, Jésus nous ouvre la possibilité d’accepter notre condition humaine et de nous connecter à Dieu. Nous sommes baptisés dans la mort et la résurrection de Jésus. Le Ciel s’ouvre au-dessus de nous dans ce sacrement et plus nous vivons en lien avec Jésus la réalité de notre baptême, plus le Ciel s’ouvrira au-dessus de nous.

Alors que j’étudiais à Rome, j’ai découvert un récit de l’Église primitive qui est très adapté à cette fête du Baptême du Seigneur. Au cours du troisième siècle, Cyprien de Carthage écrivit à son ami Donatien : « Le monde dans lequel nous vivons est mauvais Donat. Mais au centre de ce monde j’ai découvert un groupe de gens saints et tranquilles. Ce sont des gens qui ont trouvé un bonheur qui est mille fois plus joyeux que tous les plaisirs de nos vies de pécheurs. Ces gens sont méprisés et persécutés, mais cela ne leur importe pas. Ils sont chrétiens, Donat, et je suis l’un d’eux ».

Alors que nous évoquons le baptême de Jésus au Jourdain, faisons écho aux paroles de Cyprien : « Nous aussi, nous sommes des leurs ». Notre propre baptême nous invite à songer au passé avec reconnaissance, à accepter l’avenir avec espérance et le présent avec une crainte mêlée d’émerveillement. Chaque fois que nous célébrons l’eucharistie, nous sommes invités au festin du Seigneur, somptueusement étalé devant nous. Notre partage de l’eucharistie nous lie à nos frères et sœurs qui ont été plongés dans la vie du Christ par les eaux du baptême. Prions afin que la grâce de notre baptême nous aide à être lumière pour les autres et pour notre monde, et qu’elle nous donne la force et le courage de faire la différence. 

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ZENIT Staff

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