La Fondation Follereau dénonce: La "Flornitina" refusée aux malades

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Pour lutter contre les maladies curables, seulement 3 % des dépenses militaires

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CITE DU VATICAN, Lundi 5 novembre 2001 (ZENIT.org) – Un médecin italien dénonce au cours d´un Congrès de la Fondation Follereau: les multinationales pharmaceutiques ont cessé de produire la « Flornitina », susceptible de guérir la maladie du sommeil, fléau qui frappe la République démocratique du Congo. Mais on la trouve en Italie, utilisée pour des soins esthétiques…

« Avec les laissés-pour-compte: expériences de changement pour la justice », c´est en effet le thème du XIX rassemblement italien des Amis de la Fondation Raoul Follereau qui réunit à Assise, quelque 500 délégués venus de 20 pays pour chercher ensemble des moyens de favoriser une distribution plus équitable des ressources mondiales et d´améliorer les conditions de vie des populations les plus pauvres qui n´ont pas accès aux soins médicaux. La Fondation Raoul Follereau, connue pour la lutte de son fondateur contre la lèpre, s´engage en effet pour faire reculer aussi les autres formes de « lèpres » dans le monde.

Selon les chiffres de Radio Vatican, dix-sept millions de personnes meurent dans le monde de maladies que l´on peut prévenir et guérir, alors que les nations ne mobilisent pour les soigner que l´équivalent de 3 % des dépenses militaires!

Chiara Castellani, médecin italien dans le diocèse de Kenge, en République démocratique du Congo, confiait son point de vue à Radio Vatican: « Nous sommes peut-être beaucoup plus esclaves du dieu argent aujourd´hui qu´il y a vingt ans. Tout est désormais structuré en fonction du marché. Et dans une situation où le profit devient plus important que la personne, il est difficile de se préoccuper de l´état de santé des populations les plus pauvres, surtout de celles qui ne sont pas en mesure de se payer des soins ».

Elle cite cet exemple de la maladie du sommeil: « Au Congo, il y a une terrible recrudescence de la maladie du sommeil, une maladie qui, si elle prise trop tard, détruit les cellules du cerveau peu à peu, procure un retard mental graduel, et finalement, dans 100 % des cas non soignés, c´est la mort.
Or, à l´époque de la colonisation, pour soigner les malades, on a inventé un médicament, l´Alsobal, qui est hélas aussi très toxique, si bien que deux malades sur cent sont tués par le traitement!
Mais il existe aussi un nouveau médicament, la Flornitina, que l´on a commencé à introduire, avec de grandes espérances. Or, à un certain moment, on en a arrêté la fabrication, sans explication. Comme cette maladie se présente à 90 % en République démocratique du Congo, les gens ne peuvent pas payer le traitement, et les multinationales pharmaceutiques n´ont donc aucun intérêt économique à produire la Flornitina! C´est déjà en soi scandaleux.
Puis j´arrive en Italie, et je découvre que ce produit est maintenant utilisé pour fabriquer une crème contre les poils superflus sur le visage! Et l´on refuse la Flornitina pour sauver la vie de centaines de milliers de malades qui meurent chaque année de la maladie du sommeil! Un médicament qui s´était montré si efficace et que l´on nous refuse, alors qu´on l´utilise maintenant seulement pour un excès de poils sur le visage. J´ai trouvé cela si bouleversant, que vraiment, cela crie vengeance devant Dieu! »

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ZENIT Staff

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