La foi de Marie, fille de Sion, fille d'Abraham

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Paroles de Benoît XVI avant l’angélus

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Benoît XVI rapproche les fêtes de Noël et de l’Epiphanie et fait observer que les premiers croyants dans le Christ sont issus du peuple d’Israël – Marie, Joseph, les bergers auprès de la crèche, à Noël – , puis viennent les Nations – à l’Epiphanie – , ce qui signifie, dès le début de l’Eglise, l’universalité du salut promis : « Il y a tout d’abord un noyau, personnifié par Marie, la « Fille de Sion » : un noyau d’Israël, le peuple qui connaît de Dieu et a foi en lui qui s’est révélé aux patriarches, et sur la route de l’histoire », fait observer le pape, puis les Mages venus d’Orient.

Le pape a en effet présidé la prière de l’angélus, place Saint-Pierre, après la célébration de la messe de l’Epiphanie, au cours de laquelle il a conféré l’ordination épiscopale à quatre prêtres: son secrétaire, Mgr Georg Gänswein, préfet de la Maison pontificale, un Français, nonce au Guatemala, Mgr Nicolas Thévenin, membre de la Communauté Saint-Martin, un archevêque du Nigeria, Mgr Fortunatus Nwachukwu, nonce au Nicaragua, et le nouveau secrétaire de la Congrégation pour l’Education catholique, Mgr Angelo Vincenzo Zani.  

Paroles de Benoît XVI en italien avant l’angélus :

Chers frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui l’Epiphanie du Seigneur, sa manifestation aux nations, alors que, selon le calendrier Julien,  de nombreuses Eglises orientales fêtent Noël. Cette légère différence, qui fait se superposer deux moments, fait ressortir que cet Enfant, né dans l’humilité de la grotte de Bethléem, est la lumière du monde qui oriente la route de tous les peuples. C’est un rapprochement qui fait réfléchir aussi du point de vue de la foi : d’une part, à Noël, devant Jésus, nous voyons la foi de Marie, de Joseph et des bergers ; aujourd’hui, à l’Epiphanie, la foi des Mages, venus d’Orient, pour adorer le roi des juifs.

La Vierge Marie, et son époux, représentent la « souche » d’Israël, le « reste » annoncé par les prophètes, dont devait germer le Messie. Les Mages représentent les peuples et nous pouvons dire aussi les civilisations, les cultures, les religions qui sont pour ainsi dire en marche vers Dieu, à la recherche de son Royaume de paix, de justice, de vérité et de liberté. Il y a tout d’abord un noyau, personnifié par Marie, la Fille de Sion » : un noyau d’Israël, le peuple qui connaît de Dieu et a foi en lui qui s’est révélé aux patriarches, et sur la route de l’histoire. Cette foi arrive à son achèvement dans Marie, à la plénitude des temps ; en elle, « bienheureuse parce qu’elle a cru », le Verbe s’est fait chair, Dieu est « apparu » dans le monde. La foi de Marie devient les prémices et le modèle de la foi de l’Eglise, peuple de la Nouvelle alliance. Mais dès le début, ce peuple est universel, et nous le voyons aujourd’hui dans les figures des Mages qui arrivent à Bethléem en suivant la lumière d’une étoile et les indications des Saintes Ecritures.

Saint Léon le Grand affirme : « Autrefois, une descendance innombrable qui aurait été engendrée non selon la chair mais selon la fécondité de la foi a été promise à Abraham » (Discours, 3 pour l’Epiphanie, 1 : PL 54, 240). La foi de Marie peut être rapprochée de la foi d’Abraham : c’est le commencement nouveau de la même promesse, du même immuable dessein de Dieu, qui trouve aujourd’hui son plein accomplissement en Jésus-Christ. Et la lumière du Christ est si limpide, et forte qu’elle rend intelligible le langage du cosmos comme celui des Ecritures si bien que tous ceux qui, comme les Mages, sont ouverts à la vérité peuvent la reconnaître et arriver à contempler le Sauveur du monde. Saint Léon dit encore : « Qu’elle entre, qu’elle entre donc dans la famille des patriarches la grande foule des nations (…). Que tous les peuples (…) adorent le Créateur de l’univers, et que Dieu soit connu non seulement en Judée, mais par toute la terre » (ibid.). Nous pouvons aussi voir dans cette perspective les ordinations épiscopales que j’ai eu la joie de conférer  ce matin en la basilique Saint-Pierre : deux des nouveaux évêques resteront au service du Saint-Siège, et les deux autres partiront pour être des représentants pontificaux auprès de deux Nations. Prions pour chacun d’eux, pour leur ministère, et afin que la lumière du Christ resplendisse sur le monde entier.

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ZENIT Staff

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