La fleur de nard, le pape François et saint Joseph

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Deuxième anniversaire de l’inauguration du pontificat

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C’est aujourd’hui, 19 mars, la solennité de saint Joseph, le saint patron de l’Eglise universelle, celui que Jean-Paul II a appelé « Redemptoris Custos », le « Gardien du Rédempteur », et c’est aussi le deuxième anniversaire de l’inauguration du pontificat du pape François qui manifeste sur son blason sa dévotion spéciale à saint Joseph:  partout où il est exposé, notamment aux façades des églises de Rome, ce blason porte la fleur de nard de saint Joseph.

Le nard est une plante aromatique à tige longue et mince, et à plusieurs épis, à fleur de terre, de la même espèce que le romarin par exemple ou la lavande.

Or, selon une tradition sur le « bâton de Joseph » répandue dans les pays hispaniques, Joseph portait à la main une branche de nard lorsqu’il vint demander Marie comme épouse. La fleur de nard dit la pureté et l’amour.

Le parfum que l’on tire de l’épi du nard est évoqué dans la Bible comme signe d’amour, notamment dans le Cantique des Cantiques (Ct 1, 12 ; 4, 13-14) et dans l’Evangile, chez Marc (Mc 14, 3) et Jean (Jn 12, 3).

Pour le Cantique, le nard est le parfum de l’Epouse. Marc évoque un « parfum de nard de grand prix » – plus de trois cents deniers – dont une femme parfume la tête de Jésus, à Béthanie.

Jean dit : « Marie ayant pris une livre de parfum de nard pur, d’un grand prix, en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum », ce qui rappelle le Cantique.

Joseph « gardien », l’inauguration du pontificat

Le pape a fait connaître ses armoiries et il a inauguré son pontificat le jour de la Saint-Joseph, le 19 mars 2013.

Il disait notamment dans son homélie  ce jour-là sous les applaudissements:  » Je remercie le Seigneur de pouvoir célébrer cette Messe de l’inauguration de mon ministère pétrinien en la solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie et Patron de l’Église universelle : c’est une coïncidence très riche de signification, et c’est aussi la fête de mon vénéré Prédécesseur : nous lui sommes proches par la prière, pleins d’affection et de reconnaissance. »

Il commentait le titre reprise par Jean-Paul II de « custos ». Redemptoris Custos, l’exhortation apostolique de saint Jean-Paul II « sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Eglise »,  est en date de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, le 15 août 1989. Jean-Paul II – Karol Wojtyla – portait le nom de Joseph comme second prénom.

Le pape François le citait en disant : « Nous avons entendu dans l’Évangile que « Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 24). Dans ces paroles est déjà contenue la mission que Dieu confie à Joseph, celle d’être custos, gardien. Gardien de qui ? De Marie et de Jésus ; mais c’est une garde qui s’étend ensuite à l’Église, comme l’a souligné le bienheureux Jean-Paul II : « Saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus Christ, de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l’Église, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle » (Exhort. apost. Redemptoris Custos, n. 1). »

On serait ainsi tenté de voir dans saint Joseph aussi le « gardien » du pontificat du pape François. Un pontificat sous le signe du service et du service des plus démunis : « N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service et que le Pape aussi pour exercer le pouvoir doit entrer toujours plus dans ce service qui a son sommet lumineux sur la Croix ; il doit regarder vers le service humble, concret, riche de foi, de saint Joseph et comme lui, ouvrir les bras pour garder tout le Peuple de Dieu et accueillir avec affection et tendresse l’humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits, ceux que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité : celui qui a faim, soif, est étranger, nu, malade, en prison (cf. Mt 25, 31-46). Seul celui qui sert avec amour sait garder ! »

La prière exaucée

Le pape soulignait la discrétion de l’action de saint Joseph et il le décrivait plein de « tendresse » : « Dans les Évangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse! » 

Le pape n’a pas non plus caché sa dévotion à saint Joseph en répondant à la question d’un journaliste italien lors de son retour de Strasbourg, le 25 novembre dernier, il a confié qu’il avait une dévotion spéciale pour saint Joseph, qu’il avait une statue de saint Joseph dans sa chambre, et il a ajouté cette confidence : »A chaque fois que j’ai demandé une chose à saint Joseph, il me l’a donnée. »

Le pape avait composé cette prière à saint Joseph, pour obtenir la paix et la sainteté, à l’occasion la consécration de la Cité du Vatican à saint Joseph, en présence du pape émérite Benoît XVI, Joseph Ratzinger, le 5 juillet 2013 :

« Saint Joseph,

Gardien du Rédempteur
et très chaste Epoux de la bienheureuse Vierge Marie,
accueille avec bienveillance l’acte de dévotion
et de consécration
que nous t’adressons aujourd’hui.

Protège cette terre et donne-lui la paix:
elle a été baignée par le sang de saint Pierre
et des premiers martyrs romains;
protège nous et ravive la grâce du baptême
de ceux qui y vivent et y travaillent;
protège et augmente la foi des pèlerins
qui viennent ici de toutes les régions du monde.

Nous te consacrons les fatigues et les joies de chaque jour;
nous te consacrons les attentes et les espérances de l’Eglise;
nous te consacrons les pensées, les désirs et les oeuvres:
que tout s’accomplisse dans le Nom du Seigneur Jésus.

Ta protection douce, ferme et silencieuse
a soutenu, guidé et consolé la vie cachée
de la sainte Famille de Nazareth:
protège nos familles,
renouvelle aussi pour nous ta paternité
et garde nous fidèles jusqu’à la fin.

Nous plaçons aujourd’hui, avec une confiance renouvelée,
sous ton regard bienveillant et sage,
les évêques et les prêtres,
les personnes consacrées et les fidèles laïcs,
qui travaillent et vivent au Vatican:
protège leur vocation,
et enrichis-la de toutes les vertus nécessaires
pour grandir dans la sainteté.

Amen. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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