La fête de Notre Dame des Douleurs liée à l’histoire de France

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Mais « le dolorisme n’est pas chrétien »

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CITE DU VATICAN, Mercredi 15 septembre 2004 (ZENIT.org</a>) – La fête de Notre Dame des Douleurs liée à l’histoire de France, une fête évoquée aujourd’hui par Jean-Paul II. Mais attention, le dolorisme n’est pas chrétien, explique un théologien italien.

Jean-Paul II a salué dans leur langue les pèlerins slovaques présents à l’audience de ce mercredi en disant : « Je salue affectueusement les pèlerins slovaques (…). Il y a un an justement, j’ai rendu visite à votre patrie. Restez fidèles au Christ et à son Eglise. Que l’intercession de la Douloureuse Vierge Marie, patronne de la Slovaquie, dont nous célébrons aujourd’hui la fête, vous vienne en aide ».

Le pape a également évoqué cette fête dans ses salutations à l’adresse des jeunes, des malades et des jeunes mariés en disant :  » Nous faisons aujourd’hui mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie des Douleurs, qui est restée près de la Croix de Jésus avec foi. Mon souhait est que vous puissiez trouver en elle le réconfort et le soutien, pour surmonter tout obstacle dans votre existence quotidienne ».

La fête de Notre Dame des Douleurs a été instituée par le pape Pie VII en souvenir des souffrances infligées par Napoléon Ier à l’Eglise, comme le rappelle aujourd’hui Radio Vatican, tout en précisant que « la dévotion populaire envers la participation de la Madone aux souffrances salvifiques du Christ était née bien auparavant, grâce en particulier à l’apostolat des Servites et des Passionistes ».

Le théologien spécialiste en mariologie, Stefano De Fiores, a expliqué à Radio Vatican : « Le peuple s’identifie à Marie et trouve en elle l’expression de sa douleur. Une douleur qui est salvifique, et non désespérée. Une douleur qui, en dépit de la dureté de cette souffrance, est traversée par la foi en la résurrection. Parce que Marie précède les autres dans la foi. Ayant entendu que Jésus devait ressusciter après trois jours, elle a conservé cette foi dans son cœur et elle l’a maintenue dans toute l’Eglise, le Samedi saint ».

A propos de l’expression de saint Bernard qui parle de « martyre en esprit » de la Vierge Marie, le Père De Fiores précise : « C’est un martyre parce que la parole de Siméon à Marie est très claire : Jésus est un signe de contradiction. Il y aura une opposition contre lui. Et toi-même, dit-il à Marie, tu auras l’âme transpercée par une épée. En d’autres termes, Marie est du côté de Jésus, souffre avec lui, et donc, sans aucun doute, Marie a participé en esprit – avec un martyre de type spirituel – aux souffrances de Jésus, qui a eu, par la crucifixion, un martyre non seulement spirituel mais physique. Mais il faut aussi dire une chose : la vie de Marie n’a pas toujours été un martyre, parce qu’elle a aussi eu des moments de joie, des moments de contemplation ».

Le P. De Fiores ajoute :  » Etrangement, l’Evangile de Jean ne nous dit pas que Marie souffrait au pied de la Croix, si bien que saint Ambroise dit : « stantem lego, flentem non lego » – « je lis qu’elle se tient sous la Croix, mais je ne lis pas qu’elle pleure ». C’était certes l’heure où devait se manifester dans son summum cette opposition envers Jésus, et la prophétie de l’épée dans le cœur de Marie : la souffrance a donc été réelle. Ceci dit, j’ajoute que nous ne devons pas céder au « dolorisme » : le dolorisme n’est pas chrétien. Le christianisme consiste en ce qu’a fait Jésus auquel sa Mère s’est unie : il a transformé la douleur la plus cruelle, la plus ignominieuse, en espace de salut. Cette douleur salvifique dont le Saint-Père a si souvent parlé et dont Marie est une vivante icône. Voilà l’Evangile de la souffrance : la joyeuse nouvelle que même la solitude, même les moments les plus terribles que la psyché humaine puisse traverser peuvent être transformés en actes de foi, d’espérance et d’amour ».

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ZENIT Staff

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