La fête chez les pécheurs

Homélie du matin, 5 juillet 2013

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« Celui qui se croit juste » ne pourra rien célébrer : le Christ est en effet venu « pour les pécheurs » et c’est avec eux qu’il fait « la fête », en l’honneur de la miséricorde de Dieu qui « change la vie », déclare le pape François.

Le pape a célébré la messe de ce 5 juillet 2013 en présence d’employés du gouvernorat de la Cité du Vatican. Radio Vatican rapporte des extraits de son homélie.

Commentant l’Evangile du jour (Mt 9,9-13), il s’est arrêté sur la figure de Matthieu, « cet homme assis à la banque des impôts ».

« En un premier temps Jésus le regarde et cet homme sent quelque chose de nouveau, quelque chose qu’il ne connaissait pas – ce regard de Jésus sur lui – il sent un étonnement intérieur, il entend l’invitation de Jésus : ‘Suis-moi ! Suis-moi !’ ».

« A ce moment-là, il est un homme plein de joie, mais il est aussi un peu dubitatif, car il est très attaché à l’argent. Il a suffi d’un instant – que Le Caravage a réussi à exprimer : cet homme qui regardait, mais en même temps gardait l’argent dans ses mains – seulement un instant pour que Matthieu dise oui. Il laisse tout et va avec le Seigneur. »

Pour le pape, cet extrait évangélique illustre « le moment de la miséricorde reçue et acceptée : ‘Oui, je viens avec toi!’. C’est le premier moment de la rencontre, une expérience spirituelle profonde ».

« Puis vient un second moment : la fête… le Seigneur fait la fête avec les pécheurs » : ils fêtent la miséricorde de Dieu qui « change la vie ».

Comme dans la parabole où le maître va « chercher les pauvres, les malades, pour célébrer avec eux » après le refus des invités, « Jésus, continuant selon cette habitude, fait la fête avec les pécheurs et offre aux pécheurs la grâce ».

« C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs », dit le Christ dans l’Evangile : « Celui qui se croit juste, qu’il reste dans son jus !, poursuit le pape : Il est venu pour nous pécheurs et ça c’est beau ».

Après ces deux moments, vient « le travail quotidien », qui n’est « pas un moment, mais un temps : jusqu’à la fin de la vie ».

Ce travail, c’est l’annonce de l’Evangile : « ce travail doit se nourrir de la mémoire de cette première rencontre et de cette fête… Mémoire de quoi ? Comme pour saint Matthieu : de cette rencontre avec Jésus qui m’a changé la vie ! Qui a eu miséricorde ! Qui a été si bon avec moi et qui m’a dit aussi : ‘Invite tes amis pécheurs, afin que nous fassions la fête !’ »

« Cette mémoire donne de la force pour aller de l’avant. ‘Le Seigneur m’a changé la vie ! j’ai rencontré le Seigneur !’. Se le rappeler toujours. C’est comme souffler sur les braises de la mémoire… souffler pour maintenir le feu, toujours ».

Pour conclure, le pape a invité à « se laisser regarder par la miséricorde de Jésus, faire la fête et garder la mémoire de son salut ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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