La Doctrine sociale de l'Eglise ne saurait être "enchaînée"

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Mgr Crepaldi présente le troisième Rapport sur la Doctrine sociale

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ROME, jeudi 10 novembre 2011 (ZENIT.org) – A l’occasion de la publication du « Troisième Rapport sur la doctrine sociale de l’Eglise dans le monde », Stefano Fontana a interviewé Mgr Giampaolo Crepaldi, archevêque de Trieste et président de l’Observatoire international cardinal Van Thuân (http://www.vanthuanobservatory.org/ ).

Stefano Fontana – Dans quel cadre de vos activités s’inscrit la publication annuelle de ce Rapport?

Mgr Crepaldi – La publication du Rapport annuel sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde est le fleuron de notre Observatoire, probablement l’activité la plus importante et la plus connue. Notre rapport, qui est à sa troisième édition, est un ouvrage unique dans le domaine, c’est pourquoi nous pensons avoir couvert un vrai besoin et pensons exercer, par cette publication, un service important.

Où est le rapport est-il publié?

Le rapport 2010 a été publié en Italie, en France, au Pérou pour l’Amérique Latine et en Espagne. Il en sera de même pour l’édition 2011. Celui-ci est le fruit d’une collaboration entre quatre institutions internationales qui se consacrent à la doctrine sociale de l’Eglise, donc d’une grande collaboration, que coordonne notre observatoire.

« La doctrine sociale de l’Eglise ne saurait être enchaînée » : c’est le slogan que vous avez choisi pour résumer le Rapport. Pourquoi?

Car ce Rapport montre toutes les chaînes qui empêchent encore à la doctrine sociale de l’Eglise de s’exprimer et de s’incarner. Il y a tant de chaînes extérieures, comme la pression des lobbies internationaux contre la vie et la famille, mais il y a aussi des chaînes intérieures comme la non-attention au magistère de Benoît XVI dans ce domaine ou la sécularisation de la doctrine sociale.

« Témoins, saints et martyrs » : le Rapport raconte la vie de beaucoup de martyrs et d’actes de sainteté survenus en 2010, et il rappelle comment, en Angleterre et au Portugal, Benoît XVI a beaucoup insisté sur l’importance des formes de témoignage extrême, pourrions-nous dire, dans le domaine de la doctrine sociale aussi.

L’expression « Témoins, saints et martyrs » entre elle aussi dans le slogan qui, comme vous dites, a été choisi cette année. Le martyre, dans le cadre du témoignage évangélique au niveau social est d’actualité et a le grand mérite de renvoyer à l’essence même de la doctrine sociale qui est « l’annonce » du Christ et la « participation » à la mission de l’Eglise.

On constate que la doctrine sociale de l’Eglise a grand besoin d’être de-intellectualisée et profondément vécue à l’intérieur de la vie de l’Eglise. Il se peut qu’il y a ait trop de congrès sur elle et que l’on pense moins à en faire un principe de vie à la lumière de la vérité contenue dans l’Evangile.

La partie principale du Rapport évoque des évènements survenus en 2010 sur les cinq continents. Pourriez-vous en illustrer quelques uns particulièrement saillants?

C’est la partie la plus dense du Rapport. On y passe en revue les dynamiques qui ont le plus marqué les cinq continents, en 2010. Parmi tous les processus, je rappelle les nombreuses tournées électorales en Afrique, la lutte des puissances internationales pour introduire des lois favorisant l’avortemen, néfastes pour la famille en Amérique Latine, l’opposition à la pensée unique du « zapatérisme » en Espagne, le débat sur la réception de « Caritas in veritate » aux Eatst-Unis, les politiques, souvent très discutables, des agences de l’ONU. Les informations que l’on donne sur l’Asie dans le domaine des persécutions antichrétiennes, sur des thèmes de justice et de paix, sont elles aussi très détaillées.

Un chapitre du Rapport concerne le magistère de Benoît XVI. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?

En 2010, Benoît XVI a fait deux importants voyages au Portugal et en Angleterre, riches d’enseignements tirés de la Doctrine sociale. Il a par ailleurs insisté sur deux domaines stratégiques : d’un côté, il a fourni une série d’indications de fond, de méthode, pour que l’Eglise trouve sa juste place par rapport au monde, d’un autre côté, il a beaucoup insisté sur la loi naturelle. Ce Rapport est un outil très utile pour connaître et suivre l’enseignement du pape.

Chaque année vous choisissez de développer une question en particulier. Qu’avez-vous choisi cette année ?

Nous avons accueilli une longue interview de Mme Simona Beretta, professeur à l’université catholique de Milan, sur « le développement dans Caritas in veritate ». Il en résulte un tableau précis, clairvoyant, sur les problèmes que connaît aujourd’hui le développement, qui fait justice de trop de lieux communs à ce sujet. Le Rapport est arrivé à sa troisième édition. Un effort considérable …

Chaque rapport annuel est fait pour être lu dans le sillage des rapports précédents. La succession annuelle est une valeur ajoutée. On voit ainsi un parcours, très intéressant, à suivre et à comparer. Pour nous, cela demande certainement un gros effort mais, comme je le disais au début, on pense qu’il peut être considéré comme un outil très utile.

Propos recueillis par Stefano Fontana

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ZENIT Staff

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