La diplomatie ne nourrit pas le Zimbabwe

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Des responsables catholiques appellent à faire pression sur le gouvernement

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ROME, Mardi 17 juin 2008 (ZENIT.org) – La diplomatie est la solution proposée au Zimbabwe par les responsables des pays voisins, mais la diplomatie ne nourrit pas les hommes, soulignent des représentants de l’Eglise catholique.

Dans une déclaration conjointe rendue publique vendredi, les présidents de Caritas Internationalis et de la conférence des évêques catholiques d’Afrique du sud, lancent un avertissement : la suspension des activités internationales de secours, imposée la semaine dernière au Zimbabwe, et la violence politique croissante, ont comme conséquences que des millions de personnes sont en train de souffrir. 

Le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga et Mgr Buti Tlhagale exhortent la communauté internationale, mais surtout l’Afrique du sud, à faire pression sur le gouvernement zimbabwéen afin qu’il retire cette interdiction et mette un terme final à la violente répression de la population. 

La Caritas est touchée par cette interdiction gouvernementale émise à l’encontre des travailleurs étrangers, sous prétexte que les organisations d’assistance apporteraient leur soutien au parti d’opposition en lutte pour la présidence dans le ballottage du 27 juin. 

Les membres de la Caritas ont nourri plus d’un million de personnes au Zimbabwe, et leurs projets en ont aidés trois autres millions. 

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) affirme qu’environ un demi million d’enfants du Zimbabwe ne reçoivent plus ni soins ni nourriture en raison de cette interdiction gouvernementale. 

A titre d’exemple concernant cette nouvelle politique, l’Associated Press signale que la semaine dernière un convoi américain de 20 tonnes de blé, haricots et huile, destiné à une école de la région-est du pays a été confisqué et ensuite distribué entre les partisans du président Robert Mugabe durant un rassemblement. 

Dans leur déclaration, le cardinal Rodríguez et Mgr Tlhagale dénoncent une situation « choquante et catastrophique ».

« Refuser de donner à manger aux populations affamées est un mal énorme, souligne le cardinal. Le gouvernement du Zimbabwe doit également assurer que tous ceux qui fournissent des aides travaillent dans un milieu sûr et sans menaces de violence. L’ampleur de la violence politique et des menaces actuelles sont inacceptables ». 

« Les restrictions imposées au personnel humanitaire et la violence croissante dans le pays font gravement obstacle à l’Eglise dans l’exercice de sa mission qui consiste à fournir soins et assistance aux plus nécessiteux ». 

Mgr Tlhagale souligne que cette question ne peut être résolue par la diplomatie, qui « ne nourrit pas les personnes, mais permet que les structures actuelles menacent la survie des personnes les plus vulnérables ». 

« La rhétorique post colonialiste des autorités du pays doit cesser, dit-il. Ils doivent tâcher de prendre à cœur les intérêts des habitants en leur donnant de la nourriture ». 

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ZENIT Staff

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