La conversion de Constantin a dessiné le profil de l'Europe

Print Friendly, PDF & Email

Congrès sur le premier empereur chrétien

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Anne Kurian

ROME, mardi 17 avril 2012 (ZENIT.org) – « La conversion de Constantin a dessiné le profil de l’Europe », affirment les organisateurs d’un Congrès sur l’empereur chrétien du IVe siècle, à Rome. 

La présentation du Congrès international d’étude « Constantin le Grand. Aux racines de l’Europe », (18-21 avril 2012) a eu lieu ce matin, 17 mars 2012, dans le hall Jean-Paul II de la Salle de presse du Saint-Siège. Ce Congrès est organisé par le Comité pontifical des sciences historiques, pour le 1700e anniversaire de la bataille du pont Milvius – 28 octobre 312 – et de la conversion de l’empereur Constantin.

Pour la présentation, étaient présents notamment le P. Bernard Ardura, prêtre prémontré, Président du Comité pontifical des sciences historiques, Claire Sotinel, professeur d’histoire ancienne à l’Université Paris-Est Créteil, membre de l’École Française de Rome, et Giovanni Maria Vian, directeur de L’Osservatore Romano.

La conversion de Constantin a dessiné le profil de l’Europe

La victoire de Constantin au pont Milvius, contre Maxence, a déclaré le P. Bernard Ardura, est un « symbole fondateur d’un monde nouveau » : en effet, a-t-il expliqué, la conversion de Constantin a entrainé la tolérance à l’égard des instances religieuses et la favorisation de l’évangélisation. Et cela a « dessiné le profil de l’Europe occidentale et balkanique ». 

C’est dans cette Europe que sont nées les « valeurs de dignité humaine, de distinction et coopération entre religion et Etat, de liberté de conscience, de religion et de culte ». Ces réalités, qui font « partie intégrante du patrimoine humaniste et culturel de l’Europe », a-t-il fait remarquer, ont mûri durant des siècles mais elles étaient déjà « en germe » chez Constantin et dans l’évènement de la bataille du pont Milvius.

C’est ainsi que ce « grand empereur et génial politique » est devenu « l’icône de ce nouveau monde », à savoir l’Europe chrétienne, dont nous sommes les « héritiers ». En outre, rappelle-t-il, les Eglises orientales vénèrent Constantin le Grand comme « saint ».

Le P. Ardura a précisé par ailleurs que ce Congrès tiendra compte des recherches actuelles sur le contexte dans lequel vivait Constantin, y compris les « rapports entre religion et Etat », et « l’idée de liberté religieuse dans l’empire ».

Pour réfléchir aux questions du 21e siècle

Claire Sotinel, de son côté, a salué la « tradition intellectuelle » suivie par le Comité pontifical des sciences historiques : une tradition, a-t-elle ajouté, « qui n’a pas peur de travailler sur l’histoire de l’Eglise », non pour « l’instrumentalisation de l’histoire », mais en invitant les historiens à « partager les résultats » de leur travail et en « accueillant leurs recherches ».

L’historienne a rappelé que ce « moment crucial de l’histoire», a fait couler beaucoup d’encre et pose encore de nombreuses questions, sur l’histoire personnelle de Constantin, son impact sur l’histoire de l’empire et celle du christianisme. Le choix religieux de l’empereur, a-t-elle précisé, est toujours objet de débats, entre « ceux qui y voient un moment providentiel de conversion du monde romain », et d’autres au contraire qui le considèrent comme le « début de la décadence d’une Eglise compromise par le pouvoir politique ». 

Pour l’experte, « l’histoire peut donner la clé d’une utilisation intelligente de la question constantinienne ». En ce sens, une analyse historique « attentive et critique » peut aider à réfléchir, au 21esiècle, sur des questions comme « les interactions entre religion et pouvoir politique, la constitution d’un horizon religieux pluriel, les possibilités de coexistence entre religions diverses ».

Le Congrès se poursuivra en 2013 à Milan, par le 1700e anniversaire de l’Edit de Milan. Pour ces initiatives, notons la coopération des Archives Secrètes du Vatican, la Bibliothèque Apostolique Vaticane, le Conseil National des Recherches, la Bibliothèque Ambrosiana, l’Université catholique du Sacré Cœur de Milan, l’Université d’Etat de Milan, la délégation de l’Union Européenne près le Saint Siège, le Conseil Régional du Lazio, et l’Université pontificale du Latran.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel