La contribution d’Edith Stein à la réflexion sur l’éducation

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Trois publications présentées à Rome

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ROME, Jeudi 20 novembre 2008 (ZENIT.org) –  « Ces publications sur la pensée d’Edith Stein sont le résultat fécond d’une communauté de recherche, autrement dit d’une communauté de personnes qui se rencontrent et discutent de questions, parfois urgentes, de notre temps » , a déclaré Francesca Brezzi, professeur de philosophie morale à l’Université « Roma Tre » de Rome, lors d’une table-ronde « Esprit, communauté, mystique chez Edith Stein » , organisée le 14 novembre dernier à l’Université pontificale du Latran.

Les trois publications sont: « Lineamenti di filosofia dell’educazione. Per una prospettiva fenomenologica dell’evento educativo »  (Linéaments de la philosophie de l’éducation. Pour une perspective phénoménologique de l’événement éducatif) d’Anna Maria Pezzella ; « Filosofia della mistica. Per una pratica non-egologica della ragione » (La philosophie de la mystique. Pour une pratique non-égologique de la raison ) de Patrizia Manganaro et « Edith Stein – Comunità e mondo della vita. Società Diritto Religione » (Edith Stein, communauté et monde de la vie. Société Droit Religion) d’Angela Ales Bello et Anna Maria Pezzella, publiés par la Lateran University Press.

« Ces textes, a expliqué Francesca Brezzi dans son introduction à la table-ronde, tournent autour d’une même circularité de thèmes configurant une série de cercles concentriques ». En effet : « du sujet on passe au relationnel, c’est-à-dire au type de relation que le sujet établit avec l’autre et avec les autres, d’abord au sein de la famille, puis dans l’univers éducatif, et enfin à l’intérieur de la communauté plus grande de l’Etat, pour arriver au relationnel par excellence qui est le rapport avec la transcendance ».

« On trouve donc, dans ces trois publications, a poursuivi Francesca Brezzi, une même attention à la vision anthropologique, d’où partent et rayonnent divers parcours et domaines dont ceux qui font l’objet de cette table-ronde : esprit, communauté, mystique ».

La vision anthropologique, selon Francesca Brezzi « à elle seule ouvre déjà un grand volet de la philosophie moderne (cercle plus grand), de la phénoménologie (cercle plus intérieur), d’Edith Stein (cercle encore plus intérieur), dont la vision anthropologique revêt encore beaucoup d’importance dans la mesure où elle permet de capter le sujet dans la complexité de ses différentes dimensions ».

Le sujet peut instaurer plusieurs types de relations. L’une de ces relations est la relation éducative.

Et Edith Stein, selon Anna Maria Pezzella, directrice du Centre d’Etudes « Edith Stein », peut suggérer aujourd’hui une profonde réflexion sur l’éducation, mais surtout sur la relation éducative qui reste une relation complexe ».

« L’éducation est un problème auquel il faut vraiment penser aujourd’hui, a souligné pour sa part Daniela Iannotta, professeur de philosophie du langage à l’Université des Etudes « Roma Tre » ; c’est-à-dire qu’il faut penser à ce lien particulier qui unit l’élève à son professeur, et le professeur à son élève, et dont  nous devons redécouvrir non seulement le vécu relationnel, mais également la fécondité réciproque ».

Dans ce type de relation, a-t-elle souligné, on constate « un enrichissement commun ». C’est une relation qui,  au-delà de la disparité des rôles et de son caractère asymétrique,  se révèle pleinement intersubjective. De ce point de vue là, le débat va au-delà de l’auteur. Il n’a rien d’‘archéologique’ et nous touche de près ».

« Surtout il touche ceux qui travaillent dans les écoles », a souligné de son côté Michele D’Ambra, qui étudie la vie et l’œuvre d’Edith Stein et enseigne dans un lycée. « Aujourd’hui, a-t-il affirmé, les enseignants semblent appelés à être uniquement des ‘facilitateurs’ qui montrent aux enfants comment on utilise un ordinateur ».

Alors qu’ « il faudrait redonner son caractère central à la relation, qui est une rencontre entre personne libres » a-t-il ajouté.

Il a expliqué que selon Edith Stein, il existe un « noyau inviolable de la personnalité, duquel il faut partir pour accueillir ce qui vient de l’extérieur ».

Mais dans cette démarche d’ouverture « la personne ne peut rester seule. Elle doit être accompagnée. On ne peut éduquer si on ne communique pas sa passion pour ce qui, dans sa propre vie, compte le plus ». 

Chiara Santomiero

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ZENIT Staff

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