La communion sous les deux espèces et la messe de la Miséricorde

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Editio tertia du Missel Romain: Ordo Missae en 1318 pages

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CITE DU VATICAN, Vendredi 22 mars 2002 (ZENIT.org) – La communion sous les deux espèces et la messe votive de la Miséricorde font aussi partie des nouvelles dispositions prévues par la nouvelle édition du Missel Romain dont le cardinal Jorge Arturo Medina Estévez, préfet de la congrégation romaine pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, et Mgr Francesco Pio Tamburrino, secrétaire, ont présenté ce matin la troisième édition typique en latin de 1318 pages. Elle servira de référence pour les traductions en langues vernaculaires. Une révision de tous les missels s´impose.

Parmi les nouveautés le cardinal préfet souligne « la possibilité de donner la communion aux fidèles sous les deux espèces », sous un mode qui sera décidé par l´évêque diocésain: « L´évêque pourra accorder cette faculté à chaque prêtre, comme pasteur d´une communauté spécifique, jugeant de l´opportunité de la distribution de la communion sous les deux espèces en dehors des cas signalés où elle serait déconseillée ». La communion au Sang du Christ pourra se faire par intinction, grâce à une cuiller liturgique (comme c´est l´usage dans le rite oriental), ou au calice, sauf dans les cas où par exemple la foule serait trop nombreuse.

Avec les modifications du calendrier signalées ci-dessus, la nouvelle édition du Missel romain offre parmi les différentes Messes votives la messe appelée « De Dei Misericordia »: le cardinal Medina souligne que cette insertion correspond à la diffusion du message de la Miséricorde de Dieu par sainte Faustine Kowalska, première sainte du Jubilé. Cette messe votive à la Miséricorde ne se confond pas avec le Dimanche de la Miséricorde (2e dimanche après la Résurrection) qui conserve de toute façon les textes liturgiques du IIe dimanche de Pâques.

Cette troisième édition typique propose aussi une nouvelle préface des martyrs, ce qui se comprend étant donné que le XXe siècle a fait plus de martyrs que les siècles précédents confondus et que le calendrier s´est enrichi de nombreux martyrs de différents continents sous le pontificat de Jean-Paul II.

Le commun de la Vierge Marie s´est enrichi de nouveaux formulaires tirés surtout de la « Collectio missarum de beata Maria Virgine ».

Dans la section des messes pour différentes intentions (« ad diversa ») ont été insérés des formulaires particuliers provenant du Missel préconciliaire, un nouveau formulaire pour une messe « pour la rémission des péchés », retiré naguère (autrefois: « ad petendam compunctionem cordis », pour demander le repentir), mais qui est retenu, ainsi que les formulaires suivants, explique en substance le cardinal préfet, en raison de la mentalité contemporaine où tend à disparaître « le sens du péché ».

Un formulaire pour la messe « ad postulandam continentiam », pour demander la vertu de chasteté.

A noter aussi l´insertion du canon dit « suisse » avec quatre variantes pour différentes intentions, et en appendice une messe pour une assemblée composée majoritairement d´enfants (en appendice parce que par définition ces messes ne sont pas célébrées en latin).

Un chapitre nouveau a été consacré à « l´inculturation liturgique ». Il s´agissait, explique le cardinal Medina, de définir « les principes et critères à appliquer lorsqu´une conférence épiscopale juge nécessaire l´introduction des adaptations » non prévues par le Missel. Cependant, ces adaptations « devaient être des exceptions », respectueuses du « bien spirituel des Eglises particulières tout en sauvegardant l´unité substantiel du rite romain », soulignait le cardinal.

Quant à la question des traductions, le cardinal soulignait qu´elles devaient être « fidèles » au texte original en latin, qui reflète le « patrimoine » de la liturgie de l´Eglise latine, et « exactes », et qu´elles ne pouvaient comporter ni des « interprétations » ni des « créations ». Ce qui n´empêche pas une certaine adaptation (avec « bonne volonté » et « flexibilité » dit le cardinal), comme le montre le fait qu´existent plusieurs versions différentes dans une même langue de façon à préserver les caractéristiques de chaque pays, comme par exemple les différentes version espagnoles en usage dans différents pays d´Amérique latine.

En effet, en plus de la version utilisée en Espagne, existent les versions du Mexique, d´Argentine, du Chili, de Colombie, reflétant les particularités de la langue espagnole de chaque pays: quatre d´entre eux s´associent cependant actuellement pour proposer une traduction commune. Ainsi, chaque pays de langue anglaise pourrait proposer sa traduction ou différents pays de langue anglaise pourraient s´associer pour proposer une traduction.

La nouvelle édition apporte ainsi des « retouches » et « ajouts » au texte de l´Istitutio Generalis, qui est la partie du Missel constituant le directoire sur la Messe, doté d´indications théologiques, liturgiques, pastorales et spirituelles » mais aussi musicales, puisque les indications pour le chant grégorien ont été insérées à l´intérieur même du texte liturgique.

Cette troisième édition succède à celles de 1970 et 1975: le décret publié par la congrégation a été approuvé par Jean-Paul II le 10 avril 2000 et les normes nouvelles sont en vigueur depuis la fête du Saint-Sacrement 2000, mais il faudra du temps pour les traductions et pour que les nouveautés fassent partie des habitudes liturgiques: le cardinal Medina encourage à « prendre les choses tranquillement ».

Cette édition a en outre « tenu compte des adaptations de détail du Missel romain de ces trente dernières années en de nombreuses Eglises locales par le biais de traductions vernaculaires confirmées par le Saint-Siège, précisait pour sa part Mgr Tamburrino. En ce sens, le nouveau Missel consacre certaines requêtes officialisées dans les missels vernaculaires, ce qui représente d´une certaine façon un développement du rite romain ».

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ZENIT Staff

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