Pope meets with representatives of the Czechoslovak Hussite Church and the Evangelical Church of Czech Brethren

PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO

La communion des chrétiens, pour une évangélisation crédible

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A l’occasion de la visite d’une délégation de République tchèque – de hussites et de réformés – le pape François met ses pas dans ceux de Jean-Paul II et de Benoît XVI, en soulignant l’importance de la fraternité déjà présente entre les communautés chrétiennes issues de la réforme de Jean Hus et de l’Eglise catholique. C’ets uen condition pour annoncer l’Evangile aujourd’hui.

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La communion des chrétiens est une condition de l’évangélisation aujourd’hui.

Le pape François a reçu, ce lundi matin, au Vatican, une délégation de l’Eglise née de l’héritage de Jean Hus et de l’Eglise évangélique de la République tchèque, présente à Rome pour une célébration de la réconciliation.

Pour le pape, la communion des chrétiens est une exigence pour l’annonce de l’Evangile aujourd’hui : « Lœcuménisme est lié à l’exigence d’évangélisation de tant d’hommes et de femmes contemporains, qui semblent indifférents à la Bonne Nouvelle. C’est la communion visible entre les chrétiens qui rendra certainement plus crédible cette annonce. »

Le pape François souligne aussi l’exigence de la conversion des baptisés à l’Evangile pour leur réconciliation: « En répondant à l’appel du Christ à une continuelle conversion, dont nous avons tous besoin, nous pouvons progresser sur le chemin de la réconciliation et de la paix. »

Une authentique fraternité

Sur ce chemin le pape souligne lamitié déjà présente : « La route est longue, mais par la grâce de Dieu, nous pouvons nous reconnaître unis les uns aux autres comme amis, une amitié à faire toujours croître au niveau des communautés locales et paroissiales. »

Plus encore, il souligne la fraternité des baptisés au Nom de la sainte Trinité : « Cette rencontre nous offre l’opportunité de renouveler et approfondir les relations entre nos communautés. De nombreuses disputes par le passé méritent d’être revues à la lumière du contexte dans lequel nous vivons aujourd’huiNous ne pouvons surtout oublier notre profession de foi partagée en Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, dans laquelle nous sommes baptisés et qui nous unit dans une authentique fraternité. »

Le théologien réformateur tchèque Jean Hus est mort sur le bûcher, accusé par d’hérésie, il y a six cents ans.

Le pape François a rappelé que saint Jean-Paul II a exprimé ses profonds regrets pour la mort cruelle infligée à l’époque à Jean Hus, réformateurs de l’Eglise, en 1999, lors d’un symposium international et il a encouragé la recherche historique : « Il est important que l’on continue d’étudier la figure et les activités de Jean Hus, qui, d’un objet de discorde entre chrétiens, est devenu un nouveau motif de dialogue. Cette recherche, sera un service important rendu à la vérité historique, à tous les chrétiens de la société, au-delà des frontières de la République Tchèque. »

La mission du cardinal Vlk

La délégation était accompagnée des cardinaux Miroslav Vlk, archevêque émérite de Prague, et Walter Kasper, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Le cardinal Vlk a été nommé par le pape François comme son envoyé spécial aux célébrations du 600e anniversaire de la mort de  Jan Hus. Les célébrations auront lieu les 5 et 6 juillet à Prague, en République tchèque. Une nomination dans le sillage de ce que voulait Jean-Paul II.

Le représentant du pape cardinal Vlk a été l’inspirateur d’une commission, créée en 1993, pour étudier la vie, le travail et la personne de Jean Hus (1369 -1415), réformateur  tchèque, condamné pour hérésie et brûlé.

La foi n’a rien à craindre de la recherche historique

En s’adressant au Colloque international sur Jean Hus en 1999, saint Jean-Paul II a dit que c’était une «figure mémorable », tout particulièrement à cause de « son courage moral face à l’adversité et à la mort ».

Le saint pape a exprimé « son profond regret pour la mort cruelle » de Jean Hus et pour  « la blessure résultant, une source de conflit et de division ».

Né dans le royaume de Bohême (aujourd’hui République tchèque), Hus a été ordonné prêtre dans l’Eglise catholique en 1400, et il a ensuite prêché la réforme dans l’Église. Il a finalement été excommunié, condamné pour hérésie et tué. Ses disciples sont connus sous le nom de « hussites ».

« Une figure comme Jean Hus, qui était un point majeur de discorde dans le passé, peut maintenant devenir un sujet de dialogue, de discussion et d’étude commun », a dit le pape Jean-Paul II en 1999.  À l’époque, il a appelé « les étudiants » à travailler pour « atteindre une compréhension plus profonde et complète de la vérité historique » qui était d’une «importance cruciale».

«La foi n’a rien à craindre de l’engagement de la recherche historique, puisque la recherche se fait aussi, finalement, pour atteindre la vérité qui a sa source en Dieu», a-t-il dit.

Les encouragements de Benoît XVI

Le pape François met aussi ses pas dans ceux du pape émérite Benoît XVI qui a évoqué ce symposium, lors de son voyage en République tchèque, le 27 septembre 2009: “Le Saint-Siège a été heureux d’accueillir, en 1999, le Symposium International sur Jean Hus afin de faciliter une discussion sur l’histoire religieuse complexe et turbulente de ce Pays et de l’Europe en général (Cf. Jean-Paul II, Discours au Symposium International sur Jean Hus, 1999). Je prie afin que de telles initiatives œcuméniques puissent porter des fruits non seulement pour la poursuite de l’Unité des Chrétiens, mais aussi pour le bien de la société européenne tout entière. »

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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