La communauté catholique d'expression hébraïque, par le P. Neuhaus

Print Friendly, PDF & Email

La « Qehilla » sera représentée au synode sur le Moyen Orient

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, Lundi 17 mai 2010 (ZENIT.org) – Le père David Neuhaus, sj, vicaire patriarcal pour les catholiques d’expression hébraïque en Israël, explique brièvement la réalité de cette petite communauté – la « Qehilla » disent ses amis – qui fête ses 55 ans cette année.

Le P. Neuhaus représentera cette communauté lors du prochain synode que Benoît XVI a convoqué pour le Moyen Orient du 10 au 24 octobre prochain et dont il publiera « l’Instrument de travail » à Nicosie, lors de son prochain voyage à Chypre (4-6 juin 2010).

La anglais est due au patriarcat latin de Jérusalem.

Les catholiques d’expression hébraïque en Israël

Par le P. David Neuhaus, vicaire patriarcal

Cette année, la communauté catholique de langue hébraïque fête ses 55 années d’existence. Ce n’est pas le lieu de raconter sa fondation et son histoire. Un récit détaillé est disponible sur le site de la communauté (www.catholic.co.il). Dans ce court article, je voudrais simplement attirer l’attention sur l’existence de catholiques d’expression hébraïque dans la société israélienne contemporaine.

Ceux qui ont fondé et développé les communautés catholiques d’expression hébraïque sont des Israéliens et des résidents permanents, Juifs et non Juifs, issus de milieux divers et variés. Ils ont lancé leur projet dans les années 1950, suite aux vagues d’immigration vers Israël au milieu desquelles les catholiques n’étaient pas peu nombreux. Parmi ces catholiques se trouvaient les conjoints ou les enfants de Juifs ayant immigré avec des membres de leur famille. Mais aussi des « Justes parmi les Nations » (personnes ayant sauvé des Juifs pendant la Shoah) et leurs familles, venus vivre en Israël. Rejoignirent également ces communautés à leurs débuts des non Juifs ayant choisi de vivre en Israël et parlant l’hébreu dans leur vie quotidienne (parmi eux un petit nombre de religieux, religieuses, moines et prêtres).

L’hébreu étant la langue du pays et de la société, il était tout naturel que les catholiques vivant en Israël se mettent à prier en hébreu et à exprimer leur foi dans la langue qui est devenue leur langue d’expression quotidienne. Ces dernières années, des familles mixtes de juifs-catholiques sont arrivées, en particulier en provenance de l’ex-Union soviétique et d’Europe orientale ; parmi eux, les catholiques ont cherché, pu trouver et intégré une communauté hébréophone.

Au fil des ans, trois autres populations ont commencé à vivre en hébreu, élargissant ainsi l’expérience de la jeune communauté catholique d’expression hébraïque :

– Les travailleurs immigrés. Des milliers de catholiques sont arrivés en Israël pour chercher du travail, et certains d’entre eux vécu ici durant de longues périodes, fondant maisons et familles. Il ne s’agit pas là d’une réalité nouvelle, certes, mais les dimensions du phénomène s’étendent bien au-delà que par le passé. Aujourd’hui, en Israël, plus d’un millier d’enfants sont déjà nés au sein de familles de travailleurs immigrés. Beaucoup d’entre eux sont catholiques (surtout ceux qui viennent des Philippines, d’Amérique latine, d’Inde, du Sri Lanka et de divers pays d’Afrique, etc). Ils étudient chez nous à l’école, ils parlent la même langue que nos enfants qui sont complètement israéliens. Des enfants qui étudient toutes les matières en hébreu ont également besoin de cours de religion dans cette langue. Cette année, la communauté catholique d’expression hébraïque a lancé un cours de religion en hébreu pour un groupe d’enfants philippins de Tel-Aviv. Nous espérons que ce nouveau projet sera élargi.

– Les réfugiés. De temps à autre, Israël ouvre ses frontières aux réfugiés qui arrivent de tous les coins du globe. Parmi ces réfugiés, aujourd’hui comme par le passé, il y a un certain nombre de catholiques – par exemple les Vietnamiens arrivés par boat people dans les années 1980, les réfugiés libanais qui ont fui suite au retrait israélien du Liban, les Sud-Soudanais, les Erythréens et d’autres encore, originaires d’Amérique latine et de certains pays africains. Les enfants des réfugiés sont intégrés dans les écoles israéliennes et apprennent eux aussi tout en hébreu. L’hébreu devient la langue dans laquelle ils lisent, écrivent, et même s’expriment à l’oral. Avec le temps, ces populations deviennent eux aussi des catholiques d’expression hébraïque.

– La plupart des catholiques autochtones. Dans l’État d’Israël, la majorité des catholiques sont arabophone à l’origine. Mais il existe des petits groupes de citoyens arabes israéliens qui, pour diverses raisons – principalement à cause du travail – ont déménagé pour vivre dans des quartiers juifs où l’hébreu est l’unique langue dominante. Un exemple : les villes de Beer Sheva et Eilat, où vivent des dizaines de familles catholiques originaires du nord du pays. Leurs enfants fréquentent des écoles juive de langue hébraïque et eux aussi expriment leur foi en hébreu, la langue dans laquelle ils étudient.

La communauté catholique d’expression hébraïque est petite, en effet, mais le nombre de ceux qui bénéficient de ses services (notamment dans l’éducation) excède largement le nombre de ceux qui en sont membres. Le développement d’un discours catholique en hébreu, discours qui prenne en compte le contexte historique, social, culturel et religieux de notre pays, est une tâche importante pour nous.

Source : www.catholic.co.il

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel