La cause de béatification de Jean-Paul II : Mgr Amato fait le point

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Accélération et voie prioritaire

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ROME, Jeudi 21 mai 2009 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II aurait eu 89 ans lundi dernier, 18 mai 2009. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur le stade actuel de sa cause de béatification et canonisation : l’examen de la « Positio » par les théologiens.

A ce propos, le préfet de la Congrégation pour les causes des Saints, Mgr Angelo Amato, a lui même rappelé, au micro de Radio Vatican, la fécondité de ce temps d’attente et la nécessaire rigueur, à la veille du 4e anniversaire de la disparition du pape Wojtyla, le 2 avril. Un anniversaire marqué par l’homélie de Benoît XVI qui a célébré la messe, place Saint-Pierre, en présence notamment des jeunes du diocèse de Rome.

Une grande accélaration

Mgr Amato rappelle tout d’abord que la cause a reçu une « grande accélération » lorsque, le 9 mai 2005, Benoît XVI a dispensé des 5 années prévues après la mort d’un serviteur de Dieu, avant l’introduction d’une cause de béatification et de canonisation. De ce fait, la cause de Jean-Paul II a été placée sur « une voie prioritaire » qui la fera « avancer rapidement ». En d’autres termes, la cause de Jean-Paul II n’a pas été « insérée dans la liste des causes en attente de jugement », qui sont plus d’un millier.

Pour ce qui est du délai pour l’aboutissement de cette cause, Mgr Amato précise qu’étant donné qu’il s’agit d’un pape « si connu et tant aimé », la rapidité implique aussi « une grande précision méthodologique et quant au contenu », et ceci « dans le respect des procédures prévues ». « Rapidité », ne signifie donc en aucun cas « hâte ou superficialité », mais au contraire, « sollicitude et professionalisme ».

Mgr Amato rappelle aussi que le procès diocésain – dans le diocèse de Rome, puisque c’est à Rome que Jean-Paul II est retourné vers le Père – a été clos en mai 2007 : toute la documentation, mise sous scellés, a été transférée du Latran au Vatican. Et en novembre 2008, la « Positio » a été remise à la congrégation pour les Causes des saints, en vue du « premier examen des théologiens consulteurs ».

L’examen de la « positio »

La « Positio » (sur les « vertus », Positio super virtutibus) rassemble tous les volumes dans lesquels sont inscrits les preuves (documents et témoignages), les actes juridiques, les études faites et les sommaires. Elle a été rédigée et imprimée par le « postulateur », Mgr Slawomir Oder, et ses collaborateurs, sous la direction d’un rapporteur, le P. Daniel Ols, dominicain français de la congrégation romaine.

La « Positio » est donc actuellement examinée par une commission de 8 théologiens chargés, avec le « promoteur général de la foi », ici, Mgr Sandro Corradini, de donner un avis.

Lorsque cet examen sera achevé – et Mgr Amato fait observer qu’il est impossible de prévoir précisément quand – la cause passera au jugement de la session ordinaire des cardinaux et des évêques pour arriver enfin à la décision de Benoît XVI, pour le décret déclarant Jean-Paul II « vénérable ». Ce n’est qu’une première étape : il faut également l’examen de l’héroïcité des vertus, et du miracle présumé (uniquement post mortem).

Miracle présumé

Pour ce qui est de l’approbation éventuelle d’un miracle, on se souvient que Mgr Oder a soumis le cas de sœur Marie-Simon-Pierre, de la Congrégation des Petites sœurs des Maternités catholiques qui a été guérie de la maladie de Parkinson de façon soudaine, dans la nuit du 2 au 3 juin 2005, à Aix-en-Provence, après avoir, avec ses soeurs, invoqué l’intercession de Jean-Paul II.

En effet ce miracle présumé doit aussi être soumis à une « procédure soignée » qui prévoit les étapes suivantes, a indiqué Mgr Amato : « avis des deux médecins experts, examen collégial de la consultation médicale, examen des théologiens, et session ordinaire des cardinaux et des évêques ». Le résultat de cette procédure doit ensuite être remis à Benoît XVI auquel la décision finale appartient. Ce n’est qu’à la conclusion de ce processus, qu’« une date de béatification éventuelle » pourra être examinée.

Pour ce qui est de l’intérêt porté à la cause de Jean-Paul II, Mgr Amato fait remarquer qu’elle ne concerne pas uniquement la « noble nation polonaise », mais vraiment « l’Eglise tout entière », et au premier chef Benoît XVI lui même et la Congrégation pour les causes des saints.

Un temps de ferveur spirituelle

« Par son existence et par son ministère de souverain pontife, souligne Mgr Amato, Jean-Paul II continue d’éclairer l’Eglise par sa grandeur. Mais surtout, il continue d’inspirer chez tous les fidèles, surtout chez les jeunes, des propos de sainteté et d’apostolat. L’attente de sa béatification est donc un moment propice pour promouvoir la conversion de tous les fidèles à la Bonne Nouvelle de l’Evangile de Jésus. Que sa fameuse devise mariale « Totus tuus » continue de susciter dans nos cœurs une sequela Christi, guidés par la main maternelle de Marie, la Mère de l’Eglise et mère des saints. Que ce temps d’attente soit par conséquent un temps de ferveur spirituelle, de prière, et aussi d’apostolat missionnaire ».

Témoins du IIIe millénaire

Lors du premier anniversaire de la mort de Jean-Paul II, le dimanche 2 avril 2006, Benoît XVI avait proposé aux fidèles, à l’angélus, une méditation sur l’héritage de Jean-Paul II qu’il achevait ainsi : « Demandons à présent à la Mère céleste de Dieu de nous aider à conserver précieusement ce que ce grand pontife nous a donné et enseigné ».

Le soir même, une veillée a eu lieu avec les jeunes, place Saint-Pierre. Le lendemain, le pape avait présidé une messe en mémoire de Jean-Paul II, invitant, dans son homélie, à suivre « ses invitations répétées à avancer sans peur sur le chemin de la fidélité à l’Evangile pour être les messagers et les témoins du Christ dans le troisième millénaire ».

Le deuxième anniversaire a été marqué par la clôture du procès diocésain de béatification et de canonisation de Jean-Paul II, présidée par le cardinal Camillo Ruini, vicaire du pape pour Rome, le 2 avril 2007 à midi, en la basilique de Saint-Jean-du-Latran.

Dans l’assistance, de nombreux cardinaux dont les cardinaux polonais Stanislas Dziwisz et Francizek Macharski, le cardinal français Etchegaray, mais aussi le président polonais Lech Kaczynski, et des personnalités politiques italiennes, et Sr Marie-Simon-Pierre.

L’héritage de la miséricorde

Le cardinal Ruini avait souligné combien Jean-Paul II a été le pape de la Miséricorde divine, qui a contribué à faire connaître au monde le message reçu par sainte Faustine Kowalska à Cracovie, et que Jean-Paul II a béatifiée et canonisée. Elle fut même la première sainte de l’an 2000. Une miséricorde annoncée au monde entier, soulignait le cardinal Ruini, comme « la » limite définitive et « insurmontable » mise par Dieu au développement du mal dans le monde.

Lors de la messe de suffrage, Benoît XVI avait, dans son homélie, invité à imiter le « Totus Tuus » de Jean-Paul II.

Le premier congrès mondial sur la miséricorde, justement, a eu lieu au Latran du 2 au 6 avril 2008 : il a marqué le troisième anniversaire de la mort de Jean-Paul II. Benoît XVI avait également présidé la
messe et donné l’homélie. En saluant les francophones, Benoît XVI avait dit : « Mes salutations vont tout particulièrement à ceux qui sont aussi rassemblés pour le Congrès de la Miséricorde. Puissiez-vous tous, à la suite du serviteur de Dieu Jean-Paul II, vous attacher à aimer intimement le Christ, pour le suivre et devenir d’authentiques témoins de la Bonne Nouvelle et de la tendresse de Dieu ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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