La Bosnie-Herzégovine, un modèle de dialogue interreligieux

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Congrès sur les relations du Saint-Siège avec l’Europe postcommuniste

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ROME, Lundi 1er juin 2009 (ZENIT.org) – La Bosnie-Herzégovine représente aujourd’hui un modèle intéressant, non seulement au plan des relations entre l’Eglise et l’Etat, mais également en termes de dialogue interreligieux. 

Cette affirmation vient de Mgr Pietro Parolin, sous-secrétaire de la section pour les relations avec les Etats de la Secrétairerie d’Etat, intervenu mercredi lors des travaux du Congrès : « Le Saint-Siège et les Etats de l‘Europe postcommuniste. Aspects-clefs de leurs relations vingt ans après la chute du mur de Berlin », organisé à l’université pontificale « Angelicum » de Rome.

« La majorité des croates sont catholiques, les serbes sont orthodoxes et les bosniaques musulmans », a rappelé Mgr Parolin, souligne l’université dans un communiqué. 

« Pour le principe d’égalité des trois peuples constitutifs, et aux vues de la dimension internationale que revêt l’Accord de Base avec le Saint-Siège, toutes les communautés religieuses du pays se voient attribuer de nouvelles garanties, de même que les accords signés à l’appui, dans la mesure où ceux-ci seront liés à notre accord », a-t-il souligné.  

Diplomates et ecclésiastiques ont estimé durant le congrès que les accords internationaux contribuaient au progrès d’un pays car, relèvent-ils, ils introduisent une vision juridique qui dépasse la vision purement nationale, qui résulte parfois partielle et instrumentale. 

Les accords du Saint-Siège s’inspirent des principes fondamentaux de la dignité et de la liberté de la personne, ce qui n’a pas de valeur uniquement pour la communauté catholique, mais pour le progrès mondial des peuples.

En ce sens, l’ambassadrice de la Pologne près le Saint-Siège, Hanna Suchocka, a affirmé que « la stipulation du Concordat entre le Saint-Siège et l’Etat polonais a eu surtout pour objectif d’attacher le pays à des principes juridique supranationaux basés sur des valeurs universellement  reconnues ». 

C’est pourquoi, le Saint-Siège, depuis la chute du mur de Berlin, s’est efforcé de rétablir les relations diplomatiques et de conclure des accords avec les Etats de l’Europe postcommuniste.

Ces relations s’étaient détériorées à cause des politiques autoritaires exercées par les régimes communistes et de la dure répression menée contre la communauté catholique. 

En Tchécoslovaquie, le chargé d’affaires du Saint-Siège a été expulsé en 1950 ; en Hongrie, le cardinal Jozsef Mindszenty a été condamné à la prison à vie en 1949 pour « haute trahison » (il bénéficai d’une amnistie en 1989).

En Albanie, le régime avait détruit toutes les structures visibles de l’Eglise et les quelques catholiques restés sur place étaient obligés, comme les premiers chrétiens dans les catacombes, de vivre dans la clandestinité. 

L’ancien Secrétaire d’Etat, le cardinal Angelo Sodano a déclaré durant le congrès que « la découverte, avec documents à l’appui, de millions de morts a terriblement secoué tous ceux qui avaient cru en l’idéologie marxiste ».

« En février 1989, un des historiens les plus réputés de l’Union soviétique (URSS), Roy Medvedev, parlait déjà de 40 millions de victimes sous Staline. Parmi eux, beaucoup ont été persécutés à cause de leur foi », a-t-il ajouté. 

Prélats et ambassadeurs ont rappelé, durant le congrès, l’ampleur et l’intensité de l’activité diplomatique et politique du Saint-Siège de ces 20 dernières années.

Alors qu’entre 1950 et 1989 le Saint-Siège a conclu officiellement 85 « accords » (concordats, protocoles…) avec divers pays, en dix ans seulement, de 1990 à 2000, il en a conclu 50, maintenant ce rythme dans la décennie en cours. 

Certains orateurs dont les cardinaux Achille Silvestrini et Roger Etchegaray, ont évoqué l’influence de la politique de Jean-Paul II dans la chute du mur, et parlé du changement rapide qu’ont vécu ensuite tous les pays de l’ancien bloc communiste. 

Patricia Navas

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ZENIT Staff

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