L’unité des chrétiens est liée à l’unité de l’humanité tout entière

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Déclaration de Bartholomée I lors d’une rencontre entre responsables orthodoxes

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ROME, Vendredi 17 octobre 2008 (ZENIT.org) – Saint Paul, l’unité de l’Eglise, la bioéthique, la création, la laïcité et l’annonce du Christ au monde : ce sont les thèmes qui ont été repris dans la déclaration finale de la rencontre entre responsables orthodoxes, qui s’est déroulée à Istanbul en Turquie, sous la présidence du patriarche œcuménique Bartholomée I.

Le 10 octobre, le patriarche a ouvert les travaux de la rencontre, en soulignant que l’apôtre Paul était peut-être le « premier théologien de l’unité ». Il a rappelé que « l’on ne peut honorer saint Paul correctement si on n’œuvre pas en même temps pour l’unité de l’Eglise ».

La rencontre, ou « Sinaxis », a rassemblé pendant trois jours, au Phanar, siège du patriarcat œcuménique, les hauts représentants des Eglises orthodoxes liées au patriarcat de Constantinople.

« Pour saint Paul, l’unité de l’Eglise n’est pas une simple question interne à l’Eglise. Si l’apôtre insiste autant sur le maintien de l’unité c’est parce que celle-ci est inextricablement liée à l’unité de  l’humanité entière », a souligné Bartholomé I.

La proposition de l’orthodoxie aujourd’hui, a-t-il ajouté, « ne devrait pas être agressive, comme cela arrive, malheureusement, de temps en temps, mais dialogique, dialectique et réconciliatrice ».

Dans leur communiqué final, les responsables orthodoxes rappellent que, malgré les litiges qui opposent les Eglises orthodoxes pour des raisons « nationalistes et ethniques ou pour des extrémismes idéologiques du passé »,  il est important de trouver la manière qui puisse permette à l’orthodoxie d’avoir un « impact » sur le monde contemporain.

Citant l’exemple de l’apôtre Paul, ils affirment que «  l’Eglise a le devoir suprême d’évangéliser le peuple de Dieu, mais aussi ceux qui ne croient pas en Jésus Christ », et que ce devoir doit s’accomplir « non pas de façon agressive ni sous différentes formes de prosélytisme », mais « avec amour, humilité et respect pour l’identité de chaque individu, la particularité culturelle de chaque être humain ».

Les responsables orthodoxes reconnaissent que tous les chrétiens orthodoxes « ont leur part de responsabilité, comme les autres, croyants ou pas, dans la crise de notre planète », et rappellent l’attention que mérite la nature et la sensibilité face à la bioéthique, demandant la création d’un comité orthodoxe qui donne son point de vue sur les divers thèmes de bioéthique.

Reconnaissant par ailleurs que la tendance à vouloir séparer la religion de la vie sociale est « une tendance générale, commune dans un grand nombre d’Etats », ils soulignent que même si le principe de l’Etat séculier doit être préservé il est  « inacceptable que tel principe soit interprété comme une marginalisation radicale de la religion par rapport à la sphère publique ».

Constatant que le fossé entre riches et pauvres « se creuse de façon dramatique en raison de la crise financière », les responsables orthodoxes souhaitent une autre économie : « une économie où l’efficacité se conjugue avec la justice et la solidarité sociale ».

Le document a été signé par les primats des Eglises orthodoxes de Constantinople, de Russie, de Grèce, d’Albanie, d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem, de Chypre, par le primat de l’Eglise orthodoxe de Tchéquie et de Slovaquie et par les représentants des Eglises de Géorgie, de Roumanie, de Serbie, de Bulgarie et de Pologne.

 Miriam Díez i Bosch

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ZENIT Staff

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